Zika : premiers cas identifiés de microcéphalies en Thaïlande

Le rôle joué par le virus Zika dans deux cas de bébés microcéphales a été confirmé vendredi 30 septembre en Thaïlande, qui serait, selon l'Organisation mondiale de la santé, le premier pays d'Asie du Sud-Est où s'est produite une contamination in utero.

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Lutte contre le moustique Aedes aegypti, transmetteur du virus Zika, le 14 septembre à Bangkok.
Photo : AFP/VNA/CVN

Selon le dernier bilan de l'OMS, 73 pays sont touchés par le virus depuis 2015, majoritairement en Amérique latine et dans les Caraïbes, dont 21 rapportent des cas de microcéphalie potentiellement liés à Zika.

Le Brésil a été jusqu'ici le plus touché par l'épidémie avec près de 1,5 million de personnes contaminées et plus d'un millier de bébés nés avec une microcéphalie.

Le 25 juillet, une femme porteuse du virus Zika a donné naissance en Espagne au premier bébé en Europe atteint de microcéphalie liée au virus.

Mardi soir 27 septembre, la Thaïlande avait rendu publics les cas de trois bébés microcéphales, nés de mères atteintes du virus Zika et avait annoncé que les résultats des tests sur l'origine de cette malformation seraient connus vendredi 30 septembre.

"Deux des trois bébés sont microcéphales à cause du virus Zika", a annoncé vendredi 30 septembre Wicharn Pawan, du ministère de la Santé.

L'OMS avait prévenu que si le rôle de Zika était confirmé dans ces cas de microcéphalie, "ce serait le premier en Asie du Sud-Est".

L'OMS a salué vendredi 30 septembre la prise en main rapide du problème par les autorités thaïlandaises et a appelé les pays de la région à "prendre des mesures décisives pour lutter" contre Zika.

Mise en garde aux touristes

En Thaïlande, les autorités sanitaires n'ont émis pour l'heure aucune mise en garde aux femmes enceintes, comme ont pu le faire les États-Unis récemment, leur déconseillant par exemple un quartier de Miami particulièrement touché.

Évaluation des risques de microcéphalie chez le fœtus infecté par le virus Zika, et caractéristiques de la microcéphalie.
Photo : AFP/VNA/CVN

Vendredi 30 septembre, les autorités sanitaires américaines leur ont aussi recommandé de "reporter les voyages non essentiels en Asie du Sud-Est".

Ces premiers cas de bébés contaminés en Thaïlande peuvent avoir un impact sur la fréquentation touristique du pays, qui accueille chaque année plus de 30 millions de touristes.

Jusqu'ici, des cas présumés de fœtus contaminés par Zika pendant la grossesse ont été révélés aux Philippines et en Malaisie voisine de la Thaïlande. Mais la responsabilité de Zika n'avait pas encore été établie.

Les autorités thaïlandaises suivent 36 femmes enceintes infectées par Zika. Sur huit ayant déjà accouché, trois ont donné naissance à des bébés atteints de microcéphalie, dont seuls deux sont imputables à Zika selon les tests révélés vendredi 30 septembre.

Un quatrième bébé thaïlandais, qui n'est pas encore né, semble souffrir lui aussi de microcéphalie, mais Zika n'est pas en cause dans ce cas selon le ministère de la Santé.

Le virus Zika est présent depuis des années en Asie du Sud-Est, y compris en Thaïlande.

Mais selon l'OMS, la médiatisation des récents cas de microcéphalies en Amérique du Sud a entraîné une surveillance plus étroite sur les autres continents, d'où le signalement de ces bébés atteints de microcéphalie en Thaïlande.

Le ministère de la Santé thaïlandais rappelle que chaque année, entre 200 et 300 enfants souffrant de microcéphalie naissent en Thaïlande, en lien jusqu'ici avec d'autres maladies, comme la rubéole ou la varicelle.

Le Zika se transmet par la piqûre du moustique Aedes aegypti mais aussi par voie sexuelle. Si une femme enceinte est infectée par le Zika, elle court un plus grand risque de donner naissance à un enfant avec une malformation du cerveau, connue sous le nom de microcéphalie.

Dans la revue médicale britannique The Lancet Infectious Diseases, des chercheurs recommandent de se préparer à une "épidémie globale" de microcéphalies dans les pays touchés par le virus Zika, dans une récente étude qui apporte des preuves supplémentaires de l'existence d'un lien entre ce virus et la microcéphalie du fœtus.

AFP/VNA/CVN

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