Washington s'implique dans la crise sans précédent agitant le Golfe

Le président américain Donald Trump a exhorté vendredi 9 juin le Qatar à arrêter "immédiatement" de financer "le terrorisme", appelant l'émirat, sous le coup d'un blocus inédit de l'Arabie saoudite et de ses alliés, à combattre l'extrémisme.

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Le Qatar a vu lundi 5 juin l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Yémen, l'Égypte et les Maldives rompre toute relation diplomatique avec lui.
Photo : CTV/CVN

Maison Blanche, département d'État et Pentagone : les déclarations se sont enchaînées à Washington, qui est ainsi entré, après plusieurs jours de propos contradictoires et tweets semant la confusion, de plain-pied dans la crise sans précédent agitant le Golfe. "La nation du Qatar, malheureusement, a historiquement financé le terrorisme à un très haut niveau", a accusé Donald Trump lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche.

L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn, l'Égypte et le Yémen ont rompu lundi 5 juin leurs relations diplomatiques avec le Qatar, qu'ils accusent de "soutenir le terrorisme", interrompant leurs liaisons aériennes, maritimes et terrestres avec le petit émirat gazier. Un séisme diplomatique survenu 15 jours à peine après une visite à Ryad de Donald Trump, qui avait alors demandé aux pays musulmans d'agir de manière décisive contre l'extrémisme religieux.

De son côté, le chef de la diplomatie américaine Rex Tillserson s'est montré plus conciliant avec le Qatar, tout en l'appelant à de nouveaux progrès dans la lutte antiterroriste. Il a en particulier appelé l'Arabie saoudite et ses alliés à alléger le blocus, déplorant ses conséquences humanitaires sur la population et soulignant qu'il "gênait" la lutte contre le groupe État islamique (EI).

Le petit pays du Golfe abrite en effet la base militaire américaine stratégique d'Al-Udeid, pièce maîtresse, avec ses 10.000 hommes, du dispositif des États-Unis au Moyen-Orient. "Si les opérations actuelles sur la base d'Al-Udeid n'ont pas été interrompues ou restreintes, la situation en cours gêne notre capacité à planifier des opérations militaires à long terme", a expliqué le porte-parole du Pentagone, Jeff Davis. "Le Qatar reste essentiel aux opérations aériennes de la coalition pour combattre l'EI et dans la région", a-t-il souligné.

Accusations "sans fondements"

Cinq jours après le choc de la rupture des relations par l'Arabie saoudite et ses alliés avec le Qatar, l'émirat cherchait de son côté vendredi 9 juin des soutiens à l'étranger. Son ministre des Affaires étrangères, Cheikh Mohamed Ben Abderrahmane Al-Thani, a effectué dans la matinée une visite surprise en Allemagne avant de se rendre samedi 10 juin à Moscou pour y rencontrer son homologue Sergueï Lavrov. Selon des responsables qataris, M. Al-Thani s'est également entretenu par téléphone avec Rex Tillerson.

Cheick Mohammed Ben Abderrahmane Al-Thani, ministre des Affaires étrangères du Qatar.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Il y a actuellement des efforts de pays amis pour limiter la crise", a déclaré M. Al-Thani. À ses côtés, le chef de la diplomatie allemande Sigmar Gabriel a confirmé que des discussions, en concertation avec les États-Unis et des alliés régionaux, étaient en cours. Juste après leur entretien, Cheikh Mohamed Ben Abderrahmane Al-Thani a tweeté : "Nous sommes tous les deux d'accord sur le fait que le blocus (...) du Qatar est inacceptable".

Dans la nuit de jeudi à vendredi (8 et 9 juin), les pays ayant rompu avec le Qatar ont publié une liste de "terroristes" soutenus, selon eux, par Doha et répertoriant 59 personnes et 12 entités "liées au Qatar et au service d'un programme politique suspect du Qatar".

La Banque centrale des Émirats a ordonné vendredi 9 juin le gel des avoirs des personnes et entités listées. Parmi elles figurent des responsables et des organisations originaires d'Égypte, du Bahreïn ou de Libye, comme le leader controversé d'une association de religieux sunnites, Youssef al-Qaradawi.

Doha a dénoncé des accusations "sans fondements". Jeudi 8 juin, le ministre Al-Thani avait affirmé à l'AFP que son pays excluait que la tourmente actuelle ne dégénère en conflit armé. Ryad et ses alliés avaient justifié lundi 5 juin la rupture des relations par les liens qu'entretient, selon eux, le Qatar avec "des organisations terroristes et des groupes sectaires cherchant à déstabiliser la région, parmi eux les Frères musulmans, Daech (acronyme en arabe du groupe Etat islamique) et Al-Qaïda".Ces pays reprochent aussi au Qatar son rapprochement avec l'Iran chiite, qui a fait savoir de son côté qu'il était prêt à approvisionner le Qatar par bateau, une traversée de 12 heures dans les eaux du Golfe.


AFP/VNA/CVN

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