Washington réduit sa présence militaire en Afghanistan et en Irak

Près de 20 ans après les attentats du 11-Septembre, les États-Unis vont réduire le nombre de leurs soldats en Afghanistan et en Irak à la mi-janvier 2021, tenant ainsi une promesse faite par Donald Trump malgré les craintes de leurs alliés de voir les groupes extrémistes se renforcer.

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Des militaires américains quittent le Camp Adder, devenu la base Imam Ali en Irak, le 17 décembre 2011.
Photo : AFP/VNA/CVN

Environ 2.000 militaires se seront retirés d'Afghanistan le 15 janvier, et 500 autres auront quitté l'Irak pour ne laisser que 2.500 soldats dans chaque pays, a annoncé mardi 17 novembre le nouveau ministre américain de la Défense par intérim, Christopher Miller.

Le retrait interviendra alors que Donald Trump, qui avait promis en 2016 de mettre un terme aux "guerres sans fin", cédera le pouvoir au démocrate Joe Biden cinq jours plus tard.

Cette décision reflète le souhait du président américain de "mettre fin avec succès et responsabilité aux guerres en Afghanistan et en Irak et de ramener nos courageux soldats à la maison", a affirmé M. Miller.

Son prédécesseur Mark Esper, limogé la semaine dernière, plaidait lui pour le statu quo, comme d'autres  responsables militaires opposés à un retrait tant que la violence ne diminue pas sur le terrain.

"D'ici mai, le président Trump espère ramener tous les militaires en sécurité", a pour sa part indiqué le conseiller de la Maison Blanche pour la sécurité nationale, Robert O'Brien.

Alliés inquiets 

Donald Trump fait une visite surprise aux troupes américaines sur la base de Bagram, en Afghanistan, le 28 novembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Près de 7.000 militaires américains sont morts et plus de 52.000 ont été blessés depuis le lancement des offensives militaires en Afghanistan en 2001 puis en Irak deux ans plus tard, selon le Pentagone.

Mais l'annonce suscite la crainte, aux États-Unis et dans le monde, d'une résurgence des groupes extrémistes, près de 20 ans après les attentats du 11 septembre 2001 fomentés par Al-Qaïda alors sous la protection des talibans afghans.

Et si le "califat" autoproclamé du groupe État islamique s'est effondré en mars 2019, les jihadistes continuent de semer la terreur.

Le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, avait estimé lundi 16 novembre que les États-Unis "abandonneraient" leurs alliés en cas de retrait prématuré.

Celui-ci "ravirait les personnes qui nous souhaitent du mal", a averti M. McConnell, pourtant un allié de M. Trump.

Le sénateur Jack Reed, membre démocrate de la commission des forces armées, a dénoncé "une approche à courte vue (qui) n'apportera pas la paix et qui plus sûrement menacera l'Amérique".

Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a averti que l'Afghanistan pourrait "redevenir une base pour les terroristes internationaux" en cas de retrait des quelque 12.000 soldats de l'Alliance, dont moins de la moitié sont américains.

Les violences continuent 

La France a estimé que ce serait une mauvaise idée et l'Allemagne, qui a 1.300 soldats déployés, a exigé que ce retrait soit coordonné au sein de l'OTAN.

"On y est allé ensemble, on a changé ensemble, et quand le temps sera venu, on partira ensemble", a dit le ministre américain pour rassurer ses alliés.

M. Miller a précisé avoir parlé à M. Stoltenberg et au président afghan Ashraf Ghani. "Nous continuons à nous tenir à ses côtés alors que son gouvernement travaille à un règlement négocié pour la paix" avec les talibans.

Une pièce incendiée de l'Université de Kaboul le 3 novembre, au lendemain d'un attentat revendiqué par le groupe Etat islamique (EI).
Photo : AFP/VNA/CVN

Des pourparlers de paix sont en cours entre les talibans et le gouvernement afghan, faisant suite à un accord entre Washington et les insurgés qui entérine le retrait des forces américaines d'ici la mi-2021.

"Al-Qaïda est en Afghanistan depuis des décennies et nous serions idiots de dire qu'ils vont s'en aller demain", a expliqué un haut responsable du Pentagone peu avant l'annonce de M. Miller.

"La solution est de négocier un partage du pouvoir ou un espèce d'accord selon lequel les talibans et le peuple afghan peuvent vivre côte à côte en paix", a-t-il dit.

Mais les violences n'ont fait qu'augmenter ces derniers mois.

Une attaque le 2 novembre contre l'université de Kaboul a fait au moins 22 morts, des étudiants pour la plupart. Elle a été revendiquée par le groupe État Islamique mais le gouvernement a accusé les talibans d'en être les instigateurs.

Et en Irak, sept roquettes ont visé l'ambassade américaine à Bagdad au moment où intervenait Christopher Miller, rompant plus d'un mois de trêve décrétée par les factions irakiennes.

AFP/VNA/CVN

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