Washington ne s'opposera pas au commerce entre l'UE et l'Iran

L'administration Trump ne cherchera pas à bloquer le commerce entre l'UE et l'Iran malgré son refus de certifier l'accord sur le nucléaire iranien, a indiqué le secrétaire d'État américain Rex Tillerson dans une interview publiée vendredi 20 octobre par le Wall Street Journal.

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Le secrétaire d'État américain Rex Tillerson, le 18 octobre à Washington.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Le président a été assez clair sur le fait que ce n'est pas son intention d'interférer dans les contrats que les Européens peuvent avoir avec l'Iran", a déclaré M. Tillerson au quotidien américain, une semaine après l'annonce de ce refus par le président Donald Trump.

"Il l'a dit clairement : +Pas de problème. Vous faites ce que vous voulez faire+", a ajouté M. Tillerson.

L'Union européenne s'est montrée déterminée lundi 16 octobre à préserver l'accord nucléaire après sa remise en cause virulente par Donald Trump, plusieurs capitales jugeant ce compromis historique essentiel pour convaincre la République populaire démocratique de Corée (RPDC) de venir à la table des négociations sur son programme nucléaire.

Le président américain a refusé la semaine dernière de "certifier" l'accord sur le nucléaire iranien, plaidé pour son durcissement par le Congrès et menacé d'en retirer les États-Unis si ses demandes n'étaient pas satisfaites.

Les autres grandes puissances (Russie, Chine, France, Allemagne, Royaume-Uni) signataires de ce compromis historique en 2015 ont unanimement pris la défense de l'accord.

Selon le Wall Street Journal, les États-Unis, qui ont informé les Européens de leurs réflexions ces six derniers mois, vont maintenant entamer une discussion sur la suite des événements. "Nous allons commencer un processus plus formalisé avec eux", a confirmé M. Tillerson au quotidien économique.

Selon le journal, ces commentaires semblent destinés à dissiper des préoccupations européennes, selon lesquelles Washington crée délibérément de l'incertitude sur l'avenir de l'accord iranien pour tenir écartées les banques et les entreprises européennes du marché iranien.

L'UE s'inquiète pour ces entreprises qui ont, certes timidement, commencé à revenir en Iran après la levée des sanctions internationales liée à l'accord, alors que le commerce entre les Européens et l'Iran a atteint 16 milliards de dollars (14 milliards d'euros) en 2016.

Lors de son discours, M. Trump a notamment annoncé de nouvelles sanctions "dures" contre les Gardiens de la révolution, l'armée d'élite iranienne, accusés de "soutenir le terrorisme".

Les Gardiens, ou des personnes et entités liées à ce corps d'élite, sont déjà visés par des sanctions juridiques et financières des États-Unis en raison notamment du programme balistique de Téhéran et d'accusations de violations des droits de l'homme.

Jeudi 19 octobre, deux hauts responsables des services du renseignement américain ont mis en garde les entreprises signant des contrats avec des sociétés iraniennes liées aux Gardiens, qui contrôlent de larges secteurs de l'économie du pays à travers le conglomérat industriel Khatam ol-Anbia, et qui pourraient être poursuivies par le Trésor américain.

"La communauté (américaine) du renseignement travaille dur pour identifier les sociétés contrôlées" par le corps des Gardiens, a indiqué le chef de la CIA Mike Pompeo lors d'une conférence dans un centre de réflexion conservateur à Washington.

"Imaginez que vous êtes un entrepreneur qui doit décider s'il prend le risque ou pas, s'il y a un bénéfice pour sa société. Je pense qu'on peut rendre ça encore plus difficile", a expliqué M. Pompeo, estimant que les Gardiens contrôlaient jusqu'à 20% de l'économie iranienne.

Le conseiller à la sécurité nationale du président Trump, le général HR McMaster, a été plus direct lors de cette conférence. "Le message serait : ne faites pas d'affaires avec l'Iran, n'enrichissez pas les Gardiens, ne permettez pas leur campagne meurtrière, ne permettez pas leur menace sur nos amis dans la région", a-t-il affirmé.

AFP/VNA/CVN

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