Washington déterminé à régler le conflit Airbus - Boeing d'ici juillet

L'administration Biden a assuré jeudi 13 mai qu'elle faisait tout son possible pour trouver d'ici juillet un accord mettant un terme au vieux litige opposant les États-Unis à l'Union européenne sur les subventions illégales accordées aux avionneurs Airbus et Boeing.

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Les logos d'Airbus et Boeing. 
Photo : AFP/VNA/CVN

La représentante américaine au Commerce, Katherine Tai, a répété lors d'une audition devant la Chambre des représentants que son objectif était de conclure un accord d'ici deux mois, conformément à la trêve annoncée début mars sur les tarifs douaniers punitifs.

"J'ai beaucoup d'espoir et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour nous assurer que nous atteignons l'objectif au cours de cette période de quatre mois", a-t-elle assuré.

Si elle a relevé "le potentiel à réaliser" en terme de coopération économique entre les États-Unis et les pays de l'Union européenne, comme la veille devant le Sénat, elle n'a pas dévoilé où en étaient les négociations, ni les éventuels points d'achoppements.

Du côté de Bruxelles, aucune information n'a non plus filtré sur les progrès éventuels pour résoudre ce conflit qui dure depuis 17 ans.

Interrogée sur l'éventuelle réimposition de tarifs douaniers sur les produits européens en cas d'échec des discussions, l'ambassadrice américaine a contourné le sujet en soulignant : "je suis très sérieuse au sujet de parvenir à une résolution au cours de ces quatre mois, de sorte que nous n'ayons même pas besoin de discuter de la nécessité ou non de réintroduire les tarifs douaniers parce que nous n'aurions pas atteint notre objectif".

Washington et Bruxelles avaient décidé début mars de suspendre pour une durée de quatre mois les droits de douane qu'ils s'infligent dans ce différend opposant l'avionneur européen Airbus à son rival américain Boeing.

La représentante américaine au Commerce, Katherine C. Tai, lors de son audition devant le Sénat le 12 mai.
Photo : AFP/VNA/CVN

Cette annonce avait été accueillie avec soulagement, notamment en France où la surtaxe de 25% imposée en octobre 2019 par les États-Unis, premier marché pour les vins français, a coûté 500 millions d'euros à la filière en 2020. La taxe avait été ensuite étendue au cognac et à l'armagnac par Donald Trump en janvier 2021, juste avant de quitter la Maison Blanche.

Travail "d'arrache-pied" 

Paris n'a eu de cesse de dénoncer une taxe injuste puisque les mesures de rétorsion visent des produits en dehors de la filière aéronautique.

L'Union européenne et les États-Unis s'affrontent depuis octobre 2004 devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sur les aides publiques versées aux deux groupes, jugées illégales.

Sous l'administration Trump, Washington avait été autorisé en octobre 2019 à imposer des taxes sur près de 7,5 milliards d'USD (6,8 milliards d'euros) de biens et services européens importés chaque année, à hauteur de 25% pour les vins et spiritueux, et de 15% pour les avions Airbus.

Dans une décision miroir un an plus tard, l'OMC avait autorisé Bruxelles à mettre en place des taxes sur des produits importés des États-Unis. L'UE impose, depuis, des droits de douane sur 4 milliards de dollars d'exportations américaines.

Dès son arrivée, Katherine Tai avait reconnu la "nécessité pour les États-Unis et l'UE de s'unir pour trouver une réponse" à ce conflit qui dure depuis trop longtemps.

Elle avait toutefois souligné que le recours aux droits de douane punitifs était parfois nécessaire et pouvait constituer un levier dans les négociations.

C'était précisément l'argumentaire de l'administration Trump qui s'était lancée dans des guerres tarifaires tous azimuts et notamment avec Bruxelles.

Jeudi 13 mai, Katherine Tai a néanmoins semblé nuancer sa position sur les mesures protectionnistes en affirmant qu'elle travaillait "d'arrache-pied pour résoudre certains des différends qui sont traités pour le moment par le biais des tarifs douaniers".

"Appliquer les règles du commerce, ce n'est pas arriver au point où on peut punir l'autre partie ; ce qu'on essaie de faire, c'est toujours d'arriver au point où on peut négocier une solution, ou un accommodement, là où c'est possible", a-t-elle également commenté.

Dans le conflit Airbus - Boeing, Katherine Tai a souligné sa volonté de démontrer que ce long conflit n'a finalement pas été "une immense perte de temps".


AFP/VNA/CVN

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