Wall Street termine sur une note positive une semaine tumultueuse

La Bourse de New York a de nouveau été le théâtre vendredi 9 février de fortes fluctuations mais a clôturé sur une note encourageante sa pire semaine depuis début 2016.

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Wall Street termine en nette hausse.

Son indice vedette, le Dow Jones, a fait des montagnes russes toute la journée, perdant jusqu'à 2,1% avant de finalement terminer en hausse de 1,38%.

Sur la semaine il a abandonné 5,2%, sa chute hebdomadaire la plus importante depuis début 2016. Par deux fois, lundi 5 février et jeudi 8 février, un emballement en toute fin de journée lui a fait perdre plus de 1.000 points.

"Je suis assis à mon bureau et je regarde juste les actions baisser, baisser, baisser", racontait vendredi après-midi 9 février Karl Haeling, spécialiste des marchés financiers pour la banque LBBW, stoïque face aux retournements incessants des indices.

"Rien de nouveau ne vient justifier les mouvements, le marché est maintenant juste emporté par son propre élan", disait-il. La dégringolade a commencé vendredi dernier, avec l'annonce d'une augmentation significative des salaires en janvier aux États-Unis. De quoi raviver le spectre d'une accélération de l'inflation.

Les investisseurs redoutent désormais que la banque centrale américaine, après de longues années de perfusion monétaire, décide de remonter plus rapidement que prévu ses taux d'intérêt afin d'éviter une surchauffe des prix. Le taux d'emprunt de la dette américaine à dix ans a ainsi grimpé lundi jusqu'à 2,88%, son plus haut niveau depuis 2014.

Or cette évolution renchérit les emprunts, aussi bien pour les entreprises que pour les particuliers. Les consommateurs pourraient par prudence vouloir diminuer leurs dépenses.

Pour les courtiers, des taux plus élevés offrent des placements plus rémunérateurs et moins risqués que les actions. L'euphorie qui avait conduit la Bourse à enchaîner les records a laissé la place au doute.

Jeudi soir 8 février, le Dow Jones et le S&P 500, l'indice représentant les 500 plus grandes entreprises cotées à New York, avaient abandonné plus de 10% depuis leur record fin janvier, une barre psychologique importante qui marque l'entrée du marché dans une phase de "correction".

Pris de court

Si de nombreux observateurs s'attendaient à un retour de bâton après plusieurs mois d'envolée des indices, la rapidité de la déroute les a pris de court. Le VIX, un instrument mesurant la volatilité sur le marché également surnommé "indice de la peur", a bondi à plus de 50 mardi 6 février et il est encore monté vendredi 9 février au-dessus de 40. Il était resté atone pendant des mois, s'élevant rarement au-dessus de 15.

Le mouvement de panique a été exacerbé lundi par l'explosion en plein vol de produits financiers liés à la volatilité. De nombreux fonds et gérants de portefeuilles ont ensuite été forcés, pour des raisons essentiellement techniques, de diminuer leur exposition au marché boursier et ainsi réduire les risques.

"Les banques ont par exemple des modèles les autorisant à augmenter leurs paris en période de faible volatilité mais les forçant aussi à les réduire en période de forte volatilité", remarque Karl Haeling.

Combien de temps va encore durer la débandade ?

"Il est impossible de savoir si cela va se calmer ou pas, si le malade a été complètement purgé", souligne Gregori Volokhine, gérant de portefeuille chez Meeschaert Financial Services.

La poussée des indices juste avant le week-end vendredi 9 février est un signal encourageant.

Comme le Dow Jones, le S&P 500 a terminé en hausse vendredi 9 février, de 1,49% à 2.619,55 points, même s'il finit la semaine sur un repli de 5,16%. Le Nasdaq, riche en valeurs technologiques, a lui grimpé de 1,44% à 6.874,49 points (-5,06% sur la semaine).

Mais pour plusieurs analystes, il faudra encore plusieurs séances avant que la nervosité ne retombe un peu.

Les investisseurs sont en droit de s'inquiéter par exemple de l'accélération de l'inflation, de l'évolution des politiques monétaires ou du fait que les actifs plus risqués vont rapporter moins d'argent, remarquent les analystes de la banque Barclays.

Mais "la croissance mondiale est rapide, robuste, s'auto-alimente et concerne tout le monde", estiment-ils. "Les récentes turbulences du marché sont juste une embûche sur le chemin, pas un changement total de direction."

AFP/VNA/CVN

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