"Vous seriez tué" pour des tenues mode dans certains pays

Si le styliste britannique Kim Jones s'inspire des pièces féminines emblématiques de Christian Dior pour sa collection homme, présentée vendredi 21 janvier à Paris, il admet que porter de telles tenues pourrait mettre en danger dans certains pays.

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Le styliste britannique Kim Jones.

"Nous vivons dans des villes et elles sont incroyablement ouvertes, mais dès qu'on les quitte, ce n'est pas la même chose", a déclaré Kim Jones avant le défilé qui s'est déroulé dans un cadre représentant le pont Alexandre III et les quais de Seine pendant la semaine du prêt-à-porter homme à Paris.

"Il y a 40 pays dans le monde où, si vous étiez habillé comme ça, vous seriez tué", poursuit le créateur, directeur artistique des collections homme chez Dior, qui en 2020 avait remplacé Karl Lagerfeld dans la maison Fendi où il est en charge des collections féminines.

Pull brodé de fleurs en soie 

La pièce centrale de sa collection est la "veste bar" masculinisée. Cette silhouette en sablier, sensuelle et ultraféminine, est emblématique du New Look imaginé par Christian Dior en 1947.

"C'est un hommage au fondateur, mais conçu de manière masculine. Elle n'a rien de vieux, ni de théâtral. Ce sont des vestes cool et modernes qui donnent une allure fière et flattent un jeune homme", souligne Kim Jones qui allie dans cette nouvelle coupe le costume masculin britannique et le tailleur haute couture français avec des détails brut.

Dans cette collection, "vous voyez tout ce que Dior représente: la veste bar, les broderies, le léopard, les carreaux prince de Galles. Un pantalon de jardinage car évidemment Christian Dior adorait jardiner", souligne Kim Jones. "C'est très Dior, tout simplement !". Le gris dans une multitudes de nuances domine la palette.

"Les couleurs sont très parisiennes et très Dior, ce sont aussi mes couleurs préférées", dit le styliste portant un sweat à capuche et un pantalon décontracté gris.

Mocassins ou pochettes sertis de cristaux, décolleté sur le dos, manteau brodé de sequins: les touches "féminines" sont omniprésentes.

Le pull blanc décoré de perles et fleurs en soie découpées à la main, très "Miss Dior", se porte sur une chemise large avec un pantalon de jardinage et des mules-sabots alliant chic et pratique.

Coincé dans les années 40

Le mélange masculin-féminin est une chose banale dans une Fashion Week, où la mode homme s'affranchit des carcans de la virilité à l'ancienne et où l'esthétique "non genrée" est revendiquée par la plupart des maisons.

Londres a renoncé à la distinction des semaines de la mode homme/femme et si Paris la maintient officiellement, la plupart des marques présentent les collections mixtes.

Mais pour Kim Jones, 42 ans, il y a encore un long chemin à parcourir.

Enfant, lui-même a beaucoup voyagé avec son père géologue. "J'ai de la chance, j'ai grandi partout dans le monde donc j'ai tout vu et je comprends qu'on vit dans une bulle".

"Une chose que je découvre maintenant que je fais des vêtements pour femmes, c'est à quel point les vêtements pour hommes sont limités. Le vestiaire masculin n'a pas beaucoup changé depuis les années 1940", assure le designer.

Pourtant les gens ont changé leur mode de vie et cherchent "de la facilité et de la légèreté" : "Je le vois à travers les ventes, en parlant aux clients".

Il considère que sa priorité actuelle - avec le monde toujours embourbé dans la pandémie - est de créer des pièces à la fois formelles et informelles, joyeuses et faciles à porter.


AFP/VNA/CVN

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