Vivre sa grossesse pendant la pandémie, une rude épreuve pour les femmes

Ma sœur est en train d’accoucher en plein contexte d’épidémie sans l’accompagnement de son mari, une expérience qui n’est absolument pas facile à vivre pour toutes les femmes. En tant que petit frère, sans être capable d’agir pour elle dans cette période, j’éprouve énormément d’émotions différentes pour ma sœur mais aussi pour toutes les femmes touchées par ce cauchemar nommé COVID 19.

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Accouchement en plein confinement : "Je me retrouve seule dans ces couloirs vides

Les femmes enceintes, parmi les personnes les plus vulnérables, ont été mises en danger depuis le début de la quatrième vague de l’épidémie de COVID-19, commencée en avril 2021.

Depuis toujours, la grossesse est normalement une période singulière, mêlant anxiété et excitation. Une anxiété aujourd’hui d’autant plus profonde alors même que beaucoup de femmes risquent d’accoucher pendant cette période de pandémie et à nouveau en plein confinement.

Si les plus grandes précautions sont prises dans les hôpitaux au Vietnam pour assurer les conditions sanitaires optimales, le nombre de personnes accompagnant une femme au moment de son accouchement a été limité au maximum pour réduire les contacts.

Solitude et anxiété

Dans le contexte de pandémie de COVID-19, ma sœur n’est pas la seule à se sentir terriblement anxieuse à l’idée d'accoucher.

Un cas d’accouchement spécial d’un bébé dans un hôpital de campagne à Nghê An.

En effet, comme la ville de Hô Chi Minh est sévèrement impactée par l’épidémie, mon beau-frère, confiné, ne peut pas se déplacer à Huế pour accompagner ma sœur lors de la naissance de l'enfant. Et avec l’interdiction totale de visites pendant le séjour à la maternité de l’hôpital, ma mère est donc la seule personne qui soit à ses côtés, d’où une fatigue accrue, pour elle, faute de pouvoir être relayée.

Une des craintes principales éprouvées par les futures mères en cette période de pandémie, est de ne pas pouvoir compter sur leur conjoint et leurs proches à leurs côtés au moment de l’accouchement.

Cette peur est justifiée car le confinement est de nouveau appliqué dans les grandes villes, ce qui fait que beaucoup de femmes qui accouchent ne peuvent pas être accompagnées par leurs proches qui habitent dans une autre ville.

Les femmes à l’annonce de la mort de son proche.

D’ailleurs, afin d'assurer la mise en œuvre des règlements sur la distanciation sociale, personne n’est autorisé à fréquenter les hôpitaux ou à rendre visite aux patients pendant cette période.

Cet isolement et cette absence forcée des proches peuvent provoquer chez les futures mères un sentiment pesant de solitude et générer un stress important. Et bien entendu, l'anxiété intense chez une femme enceinte peut avoir des effets négatifs sur le bébé.

Par ailleurs, le risque que la mère ait contracté le coronavirus et que cela puisse affecter la santé du petit être qu’elle porte en elle vient aussi la troubler. Et en cas d’infection, les mères doivent s’isoler avec le bébé. Par conséquent, beaucoup ont abandonné leur projet de grossesse par crainte de ne pas y parvenir sans l’accompagnement et le soutien de leur partenaire.

Les femmes enceintes ressentent beaucoup de stress en cette période puisque le contexte sanitaire se complique de plus en plus et que les consignes évoluent chaque jour. Il est donc difficile de prévoir et de savoir à quoi s’attendre.

Les infirmières s’occupent d’un bébé dont la mère est infectée par le COVID.

Les femmes et les couples ont tous peur d’une contamination du nouveau-né pendant le séjour à la maternité car ils savent que l’hôpital est un lieu extrêmement sensible pendant la pandémie. Il y a déjà eu des mères dont les nouveau-nés, infectés par le COVID-19, sont en cours de traitement.

Premières impactées, premières mobilisées

Bien que pleinement frappées par la pandémie, les femmes sont dans le même temps fortement mobilisées dans l’effort collectif pour lutter contre la propagation du virus. Les femmes occupent plus des deux tiers des emplois dans le secteur des soins, secteur qui continue à fonctionner durant toute cette crise.

Les femmes, où qu’elles soient dans le monde, font preuve d’une forte résilience et apportent leur énorme contribution à la société malgré la pénibilité et le danger de leur travail durant cette crise sanitaire.

À bien des égards, tout au long de la pandémie, les femmes, qu’elles soient des femmes enceintes ou des infirmières, sont celles qui paient le plus lourd tribut à la crise. Leur dignité et leur engagement sont exemplaires malgré leurs sacrifices importants pour mener à bien toutes leurs tâches.


Lê Công Hiếu/CVN

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