COVID-19
Virus : mobilisation maximale aux États-Unis, l'Europe serre la vis

Le président américain Joe Biden a promis jeudi 21 janvier une mobilisation digne de "temps de guerre" face au COVID-19, tandis que l'Europe, alarmée face à la propagation de nouveaux variants sur son sol, serre encore la vis.

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Le président américain Joe Biden signe des décrets anti-COVID, le 21 janvier à Washington.
Photo : AFP/VNA/CVN

Joe Biden, dès le lendemain de son investiture, a ostensiblement pris le contrepied de la politique de son prédécesseur Donald Trump et dénoncé le "terrible échec" de la distribution des vaccins.

"Notre stratégie se fonde sur la science pas la politique, sur la vérité pas sur le déni", a-t-il lancé, signant une série de dix décrets alors que le pays affiche désormais un bilan de plus de 409.600 morts.

Dans un discours d'investiture au ton grave, Joe Biden avait prévenu mercredi que le COVID-19 s'apprêtait à connaître sa "phase la plus dure et la plus mortelle" et appelé les Américains à "laisser de côté la politique" pour affronter ensemble ce "sombre hiver".

Signant dès jeudi 21 janvier une série de dix décrets, il a annoncé que toute personne arrivant par avion aux États-Unis depuis un autre pays devrait présenter un test négatif à son arrivée et "observer une quarantaine".

Les États-Unis vont faire leur retour dans le giron de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et "remplir leurs obligations financières envers l'organisation", a de son côté fait savoir l'immunologue Anthony Fauci, conseiller de la présidence.

Ils vont aussi rejoindre le dispositif Covax, mis en place par l'OMS pour distribuer des vaccins anti-COVID aux pays défavorisés.

M. Fauci a confié jeudi 21 janvier être soulagé de ne plus avoir à contredire Donald Trump, reconnaissant s'être trouvé dans des situations "inconfortables" avec le précédent président.

"Certains propos me mettaient mal à l'aise parce qu'ils n'étaient pas fondés sur la science", a-t-il reconnu, évoquant notamment le soutien affiché par l'ancien président à la très controversée hydroxychloroquine, un médicament antipaludéen qui s'est avéré n'avoir aucune efficacité contre le virus.

"Effort énorme"

L'Europe des 27, réunie en soirée pour un sommet virtuel consacré à la pandémie, s'apprête également à serrer la vis.

"Nous sommes de plus en plus inquiets au sujet des différents variants" du coronavirus, a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, estimant que "tous les voyages non essentiels" devaient "être fortement déconseillés".

Des passants assistent à une performance de cirque dans une vitrine de Prague, le 21 janvier.
Photo : AFP/VNA/CVN

À la veille du sommet, les Européens étaient parvenus à s'entendre sur une reconnaissance mutuelle des résultats des tests, à la fois PCR et antigéniques rapides, une avancée validée jeudi 21 janvier soir.

Pour détecter les mutations du coronavirus, la Commission européenne exhorte les États de l'UE à accroître le séquençage, jugeant le niveau actuel insuffisant. Elle les a aussi appelés à accélérer la vaccination.

Des objectifs soutenus par les 27, selon Ursula von der Leyen. "C'est un effort énorme mais c'est faisable", a-t-elle martelé.

La France a annoncé dans la foulée qu'elle imposerait à partir de dimanche aux voyageurs en provenance d'autres pays européens la présentation d'un test PCR négatif réalisé 72 heures avant le départ. Paris n'exclut pas un troisième confinement en cas de détérioration de la situation.

L'agence européenne chargée des épidémies, basée à Stockholm, avait auparavant relevé à "élevé/très élevé" son évaluation des risques sanitaires liés aux nouveaux variants.

"Le message essentiel est de se préparer à une escalade rapide de la rigueur des mesures (pour contrer le virus) dans les semaines à venir afin de préserver les capacités de soins, ainsi que d'accélérer les campagnes de vaccination", a-t-elle prévenu.

Le parlement néerlandais a approuvé jeudi 21 janvier soir un couvre-feu nocturne, tandis que le Portugal va fermer ses écoles, crèches et universités pendant 15 jours et suspend les vols avec le Royaume-Uni.

Le variant anglais continue de se propager dans le monde, touchant au moins 60 pays et territoires.

En Afrique, la deuxième vague de l'épidémie se révèle également plus meurtrière. Le taux de mortalité y dépasse désormais la moyenne mondiale (2,5% contre 2,2%), a annoncé jeudi 21 janvier le Centre de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC).

La Sierra Leone, l'un des pays les plus pauvres au monde, déplore une augmentation "exponentielle" des contaminations et a décidé de boucler la capitale Freetown.

Retour du COVID-19 à Shanghaï

La Chine a de son côté procédé jeudi 21 janvier à l'évacuation d'un quartier résidentiel du centre de Shanghai, après la découverte d'au moins trois cas de COVID-19, les premiers signalés dans la gigantesque métropole chinoise depuis début novembre.

Les autorités chinoises avaient fait état mercredi 20 janvier de premiers cas à Pékin liés au variant anglais, et annoncé le confinement strict de cinq quartiers de la banlieue sud de la capitale chinoise.

Au Liban, le confinement strict a été prolongé de deux semaines. "Selon les critères de l'OMS, le Liban est actuellement au niveau 4 : une épidémie incontrôlée, avec des capacités supplémentaires limitées pour le système de santé", a tweeté Firass Abiad, directeur du principal hôpital public mobilisé dans la lutte contre le coronavirus.

En Colombie, où une deuxième vague de contaminations menace de submerger les hôpitaux, le seuil des 50.000 morts du COVID-19 a été franchi jeudi.

Et au Brésil, la ville de Rio de Janeiro renonce à organiser en 2021 son célèbre Carnaval. "Il me paraît insensé d'imaginer à cette heure que nous pourrons organiser le carnaval en juillet", a justifié le maire Eduardo Paes.

La pandémie a fait au moins 2.075.698 morts dans le monde, selon un bilan établi jeudi 21 janvier par l'AFP à partir de sources officielles.

Incendie chez le géant indien des vaccins

Des travailleurs devant l'incendie au Serum Institute of India à Pune, en Inde, le 21 janvier.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le variant sud-africain du coronavirus se diffuse lui plus lentement et est présent dans 23 pays et territoires, soit 3 de plus qu'au 12 janvier, a précisé l'OMS.

L'OMS a aussi indiqué suivre la diffusion de deux autres variants apparus au Brésil, le P1, signalé dans l'État de l'Amazonas et détecté aussi au Japon sur quatre personnes venues du Brésil, et un autre variant.

Face à une situation de plus en plus hors de contrôle, la vaccination de masse se poursuit.

Plus de 54 millions de doses de vaccins anti-COVID-19 ont été administrées dans au moins 63 pays ou territoires, selon un comptage réalisé par l'AFP à partir de sources officielles jeudi 21 janvier à 12h00 GMT.

Mais l'accès aux vaccins est très inégal, 12 pays concentrant plus de 90% des doses injectées.

Le site du plus grand fabricant de vaccins au monde, l'Institut Serum (Serum Institute of India), a été le théâtre jeudi 21 janvier d'un incendie, qui a fait cinq morts. Mais l'entreprise l'assure, le feu n'a pas affecté sa production.

AFP/VNA/CVN

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