Virus en France : l'exécutif se prépare au stade 3 de l'épidémie

Une trentaine de chercheurs à l'Élysée autour d'Emmanuel Macron, des ministres face à des représentants d'élus locaux : l'exécutif continue d'afficher sa mobilisation face au nouveau coronavirus, qui se rapproche du stade 3 de l'épidémie.

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Emmanuel Macron (centre), visitent mardi 3 mars 2019 le Centre opérationnel de régulation et de réponse aux urgences sanitaires et sociales, à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

Il semble "peu probable malheureusement" que la France échappe au stade 3 (le dernier), selon la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye. "Nous nous préparons activement au fait d'avoir une épidémie", a-t-elle affirmé.
En cas de passage au stade 3, celui où l'on constate que le virus circule et qu'il est transmissible sur l'ensemble du territoire, "les activités collectives sont fortement impactées", précise le gouvernement sur le site gouvernement.fr.
Face à l'inquiétude voire la "psychose", les sénateurs ont appelé mercredi 4 mars le gouvernement à communiquer avec pédagogie, le ministre de la Santé Olivier Véran assurant que le choix qui est fait est celui de la "transparence".
Les 285 cas confirmés ont été recensés mercredi 4 mars sur le territoire (soit 73 de plus que la veille), dont 15 dans un état grave sont hospitalisés en réanimation, a déclaré le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, lors du point presse quotidien. Quatre personnes sont décédées.
Jeudi après-midi 5 mars, Emmanuel Macron doit réunir les principaux acteurs de la recherche publique et privée engagés dans la lutte contre la maladie Covid-19.
Le pays reste encore au stade 2, celui au cours duquel les autorités mettent "tout en oeuvre pour freiner la diffusion du virus", a affirmé M. Véran, à l'issue d'un Conseil spécial de défense à l'
Élysée.
Restrictions réexaminées
Pour l'heure, les restrictions collectives décidées le week-end dernier n'ont pas changé, et les rassemblements de plus de 5.000 personnes dans des espaces confinés restent notamment interdits.
Ces mesures seront "réexaminées" en cas de passage au stade 3. Mais même dans ce cas, "le pays ne va pas s'arrêter de fonctionner purement et simplement", a insisté Mme Ndiaye. "Les métros continueront à circuler jusqu'à nouvel ordre, les transports en commun continueront à circuler jusqu'à nouvel ordre... la vie du pays ne s'arrêtera pas à cause du coronavirus".
Le report des municipales (15-22 mars) n'est ainsi pas à l'ordre du jour.
Mais de nouvelles annulations sont annoncées par précaution, comme le MIPTV, deuxième plus grand événement mondial dédié aux professionnels de la télévision, prévu du 30 mars au 2 avril à Cannes, en raison de l'"incertitude liée" au coronavirus.
L'inquiétude des Français semble avoir baissé d'un cran, selon un sondage Elabe pour BFMTV : 52% ne se disent pas inquiets, soit 5 points de plus qu'il y a une semaine.
Face à un virus bénin dans 80% des cas mais très contagieux, ils redoutent en revanche majoritairement divers lieux publics, transports en commun en tête.
Pas de pénurie de masques
La population se précipite sur les masques et les gels hydroalcooliques dont les prix de vente se sont envolés. Ceux des gels seront désormais encadrés par décret.
Un décret a en outre été publié mercredi 4 mars pour réquisitionner les stocks de masques jusqu'au 31 mai. "Il n'y a pas de risque de pénurie", a assuré Mme Ndiaye, rappelant que les masques ne sont distribués que sur prescription médicale ou aux professionnels de santé.
Il y a encore une semaine, la France ne comptait que douze cas, principalement liés à des patients passés par la Chine.
Le pays est aujourd'hui l'un des principaux foyers du coronavirus en Europe, avec l'Italie et l'Allemagne. Treize régions sont touchées, dont la Guyane pour la première fois, avec cinq cas avérés (dont trois enseignants et un personnel hospitalier), tous issus d'un rassemblement évangélique à Mulhouse. Le préfet a annoncé la fermeture d'une dizaine de classes à Saint-Laurent-du-Maroni, dans le département d'outre-mer, où exercent ces enseignants.
Dans le Haut-Rhin, environ dix personnes sont infectées et ont été hospitalisées, à la suite de ce rassemblement évangélique, qui avait réuni 2.000 personnes il y a deux semaines.
Dans le Val-d'Oise, le maire de Louvres a décidé, à la demande du préfet, de fermer un groupe scolaire en raison de la contamination d'un élève et d'un parent ayant participé à la vie de l'école.
Les principaux foyers de cas groupés restent l'Oise (99 cas), la commune de La Balme en Haute-Savoie (30) et le Morbihan (14).
Une "bonne centaine" d'écoles, collèges et lycées restent fermés en France, essentiellement dans l'Oise (35.000 élèves touchés) et le Morbihan (9.000). Une classe de CM1 a été fermée à Marseille, pour la première fois en région PACA.
Fermé depuis dimanche 1er mars en raison du droit de retrait invoqué par son personnel, le musée du Louvre a rouvert ses portes mercredi midi 4 mars, sous les applaudissements des touristes.
De son côté, l'Opéra de Paris, la plus grande maison d'opéra au monde en termes de capacité, a appelé les visiteurs "présentant des symptômes grippaux" à éviter ses deux salles, Bastille et Garnier.
Côté sport, les matches de foot de L1 ne sont pas soumis à des restrictions particulières, pas plus que le championnat Top 14 de rugby. Mais aux
Émirats arabes unis, deux équipes cyclistes françaises (Cofidis et Groupama-FDJ) ont été placées en quarantaine.

AFP/VNA/CVN

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