République démocratique du Congo
Violences à Kinshasa : 17 à 50 morts selon les bilans

Kinshasa a renoué lundi 19 septembre avec ses vieux démons des violences à caractère politique au cours d'une journée meurtrière dont l'opposition entend faire le coup d'envoi d'un compte à rebours jusqu'au départ du président Joseph Kabila à l'issue de son mandat, le 20 décembre.

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Lors d'une manifestation de l'opposition, à Kinshasa, le 19 septembre 2016
Photo : AFP/VNA/CVN

Les bilans des heurts dans la capitale de la République démocratique du Congo (RD Congo) apparaissent irréconciliables : 17 morts pour le pouvoir contre plus de 50 pour le "Rassemblement" de l'opposition qui avait appelé à manifester dans tout le pays pour signifier à M. Kabila son "préavis" et exiger la convocation de la présidentielle dans les temps.

Selon la Constitution, mardi 20 septembre est la date limite pour convier les électeurs aux urnes pour ce scrutin censé avoir lieu cette année. Pouvoir et opposition se sont renvoyés la responsabilité des violences, comme en janvier 2015, lorsque des émeutes ont totalement échappé au contrôle des deux camps après la répression violente de manifestation anti-Kabila dans la capitale.
On avait alors dénombré plusieurs dizaines de personnes tuées en trois jours.
"La ville de Kinshasa vient de faire face à un mouvement insurrectionnel qui s'est soldé par un échec", a affirmé à la presse le ministre de l'Intérieur, Évariste Boshab. Le "bilan provisoire" est de "17 morts" : "3 policiers [...] et 14 civils parmi les pillards", a-t-il ajouté.
Le "Rassemblement" déplore pour sa part "plus de 50 morts" victimes des "balles [...] de la police et de la garde républicaine".
Dénonçant une "dérive totalitaire du régime", la coalition d'opposition a appelé "toute la population à se rassembler" dès mardi 20 septembre "pour poursuivre sans désemparer les revendications" jusqu'au "départ définitif de Joseph Kabila de la tête de la RD Congo".
"L'ordre sera respecté et les honnêtes citoyens seront protégés"
, a rétorqué le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, à la télévision publique.
Inquiétudes étrangères
Plus tôt, M. Mende avait accusé l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), principal parti de l'opposition, d'avoir été à l'origine de la violence.
Bruno Tshibala, porte-parole de l'UDPS, le parti du vieil opposant Etienne Tshisekedi autour de qui s'est constitué le "Rassemblement", a accusé de son côté les forces de l'ordre d'avoir tout fait pour que les choses dégénèrent, en empêchant violemment les manifestants de converger vers le point de rassemblement puis en ouvrant le feu sur le cortège.
"Dès que nous avons effectué le premier pas de la marche, nous avons enregistré les premiers tirs [sur le défilé] et nous avons commencé à ramasser des morts", a déclaré M. Tshibala à l'AFP.

AFP/VNA/CVN

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