Village de métiers : développement durable oblige

Partout dans le monde, la tendance est aux économies d’énergies, développement durable oblige. Le Vietnam ne fait pas exception à la règle. Témoins ses très nombreux villages dits "de métiers" qui, grâce aussi aux aides de l’État, s’engagent sur la voie d’une production plus respectueuse de l’environnement.

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Photo : Thuy Hà/CVN

Actuellement, le Vietnam compte plus de 5.400 villages dits "de métiers". Ces villages, qui contribuent de façon significative au développement socio-économique national, sont aussi à la pointe de la nouvelle ruralité. Il n’en demeure pas moins que les outils de production qu’on y trouve sont souvent archaïques, polluants et plutôt voraces sur le plan énergétique… "Étaient", devrait-on dire car la situation tend à évoluer dans le sens d’une utilisation plus rationnelle des énergies, et notamment de l’électricité, comme nous l’explique Trinh Quôc Dat, le chef adjoint de l’association des villages dits "de métiers".

"Beaucoup d’ateliers ont remplacé leurs vieux moteurs électriques par des moteurs plus modernes dont la consommation énergétique est régulée par des logiciels spécifiques. D’autres misent sur la lumière du jour, tout simplement… Ça permet d’atténuer la pression sur le réseau électrique national et de diminuer les coûts de production", nous dit-il.

Bat Tràng n’est pas seulement l’un des hauts lieux de l’artisanat vietnamien. C’est aussi un village qui veille à la protection de l’environnement et qui n’hésite pas, pour ce faire, à recourir à des technologies avancées. C’est ainsi, par exemple, que les fours à gaz ont remplacé les fours à charbon, sans pour autant que la production s’en trouve diminuée, bien au contraire. C’est en tout cas ce qui ressort des propos de Hà Van Lâm, l’un des responsables de ce village de potiers.

"J’ai été l’un des premiers, chez moi, à installer un four à gaz", nous raconte-t-il. "Ensuite, le bouche-à-oreille a fait son œuvre. Il a suffi de sept années, entre 2000 et 2007, pour que tous les ateliers du village s’équipent de fours à gaz ou de fours électriques. Sur le plan technique, on a un meilleur contrôle de la température, et la qualité des produits s’en ressent, forcément… Mais surtout, il y a moins de pollution, ici, ce qui est bon pour le commerce… "

La poterie est un art difficile à maîtriser.

À Phu Dô aussi, les producteurs de vermicelles ont décidé de ne plus utiliser de charbon. Ils ont mis en place une chaîne de fabrication fermée, avec des machines électriques à toutes les étapes de production, comme nous l’indique Nguyên Van Hoa, le chef de l’association des producteurs de vermicelles du village.

"On a réussi à trouver des machines électriques pour chaque étape de la production", confirme-t-il. "Ça facilite beaucoup la tâche, bien évidemment. Et puis, c’est plus rentable. Avant, on ne produisait pas plus de 100-200 kilos par jour, et maintenant, c’est dix fois plus. Certains ateliers atteignent même les 3 tonnes ! "

Ces deux exemples, de Bat Tràng et de Phu Dô, sont loin d’être des cas isolés. La question des énergies fait partie de celles qui sont désormais prises en compte dans le processus de développement économique de tous ces villages. À ce jeu, les énergies renouvelables - solaire, éolienne, ou autres… - ont bien évidemment la cote.

"On a aujourd’hui plusieurs nouveaux matériaux propres à disposition, comme par exemple l’hydrate de méthane, que d’aucuns appellent +glace qui brûle+". Eh bien cette +glace qui brûle+, elle émet des températures bien supérieures à celles qu’émet le charbon… Elle est donc plus efficace sur le plan énergétique… Et ça, ça va tout à fait dans le sens de l’industrie 4.0", nous fait observer Nguyên Vi Khai, de l’association des villages dits "de métiers".

Ne serait-ce qu’en raison de la hausse continue de leur coût, il est impératif d’utiliser les énergies de manière plus rationnelles. C’est une question de bon sens, autant que de développement, de développement durable…


VOV/VNA/CVN

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