Venise veut reconquérir sa lagune

Venise, connue dans le monde entier pour la place Saint-Marc ou le pont des Soupirs, dispose d'une autre richesse souvent ignorée : sa lagune. Menacée par la hausse de sa salinité, elle fait l'objet d'un projet visant à accroître la présence de roseaux et attirer oiseaux et poissons.

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La lagune vénitienne, objet d'un projet visant à accroître la présence de roseaux et attirer oiseaux et poissons, le 22 juillet.

"L'idée est de recréer un environnement perdu au fil du temps à cause des interventions humaines qui ont dérouté les cours d'eau hors de la lagune", explique Rossella Boscolo Brusà, chercheuse à l'Institut supérieur pour la protection et la recherche environnementale (Ispra) et responsable du projet.

Ces opérations, qui visaient à assainir certaines zones marécageuses et lutter contre la malaria, ont "conduit à une eau toujours plus salée et à la réduction de la cannaie (étendue de roseaux, ndlr), un habitat très précieux pour des espèces protégées ou d'intérêt commercial", souligne la chercheuse en regardant défiler, à bord d'une barque, cette végétation typique de 2-3 mètres de hauteur.

L'endroit est paisible, seulement perturbé de temps en temps par une embarcation de touristes. Avec un peu de chance, on peut y observer un vanneau huppé, un chevalier guignette ou une aigrette garzette.

Aujourd'hui "il ne reste plus que 34 hectares de cannaies, alors que par le passé au moins la moitié de la lagune était recouverte de cannaies et de lais (soit quelque 17.000 hectares, NDLR). À Venise, un quartier s'appelle Cannaregio parce que justement elle arrivait jusque-là", rappelle Adriano Sfriso, professeur à l'université Ca' Foscari de Venise.

La cannaie exige une salinité assez basse, inférieure à 15. Mais celle-ci est de 30 au cœur de la lagune, soit très proche de celle de la mer (35 en moyenne).

Baptisé "Life Lagoon Refresh", le projet vise à injecter l'eau douce du fleuve Sile pour faire baisser la salinité. Un petit "canal", opérationnel depuis mai, permet une modulation du débit de l'eau en fonction de l'avancée du projet ou d'événements comme les grandes marées.

"Actuellement de 300 litres par seconde, le flux doit passer à 500 avant d'atteindre dans le futur jusqu'à un mètre cube seconde", détaille Simone Sponga, de la société d'ingénierie hydraulique Ipros.


AFP/VNA/CVN

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