Vague d’investissement indirect japonais au Vietnam

L’afflux de capitaux japonais, notamment dans le cadre de fusions-acquisitions (Mergers & Acquisitions : M&A), va de plus en plus se développer au Vietnam. En effet, les succès de telles opérations ces derniers temps ont encouragé les entreprises des deux pays.

La Banque de commerce extérieur du Vietnam a abouti à ses deux objectifs dans la cession de 15% des actions à la banque japonaise Mizuho, a affirmé son vice-directeur général Pham Thanh Hà. Il s’agit d’une opération destinée à augmenter ses capacités financières et à renouveler son management. Yukata Abe, le représentant de la Mizuho, est satisfait de cette cession avec l’un des plus grands acteurs de ce secteur au Vietnam, sa banque disposant immédiatement du plus vaste réseau du pays.

Vietcombank est arrivée à deux objectifs importants : augmenter la capacité financière et renouveler l’administration.


Autre affaire, le rachat de 95% des actions de la compagnie Diana Vietnam par le groupe japonais Unicharm. Et la compagnie vietnamienne ne connaît aucune difficulté après cette opération, précise son directeur général Dô Anh Tu. En effet, l’une des grandes difficultés éventuelles après une fusion ou une acquisition tient au personnel, en raison des différences de culture d’entreprise mais aussi, en l’occurrence, de différences culturelles tout simplement. Or, les sociétés japonaises tiennent toujours compte de ces dernières et respectent la culture d’entreprise chez les milieux d’affaires vietnamiens dans lesquels elles se sont engagées, explique-t-il.
Selon une enquête réalisée par StoxPlus de la compagnie Nexus Group, le Japon demeure le plus important partenaire du Vietnam en termes d’investissement par M&A. Les compagnies japonaises sont désormais présentes dans plusieurs secteurs au Vietnam tels que finance, immobilier, communication, agroalimentaire, biens de consommation... En matière de M&A, elles trouvent en particulier de grandes opportunités dans les trois secteurs que sont la banque et la finance, les biens de consommation et la grande distribution. Les entreprises japonaises s’intéressent de près à leurs homologues vietnamiens cotés en bourse dont les actifs vont de 5 à 100 millions de dollars.
Doté d’un fonds de 70 millions de dollars, le Fonds japonais d’investissement dans l’industrie en Asie (DIAIF) accorde un grand intérêt au Vietnam, pour l’essentiel dans l’alimentation, les boissons et les soins sanitaires, a dit Shinichiro Hori, directeur général de la compagnie Dream Incubator Vietnam, propriétaire du DIAIF. Cette caisse est déjà devenue actionnaire stratégique de la Compagnie des équipements médiaux Vietnam-Japon avec 31% des actions à sa disposition. Elle a également acheté 25% des actions de la Compagnie des aliments nutritifs Dông Tâm. Fin 2011, Tama Global Investment Pte, membre du groupe japonais Tama Home est parti à la conquête du marché immobilier vietnamien avec le rachat de 20% des actions de la compagnie Cotecland, membre du Cotec Group.
Faire du Vietnamun centre de production
Les sources de capitaux japonais pour l’investissement à l’étranger sont abondantes. Outre les entreprises, il y a également des fonds d’investissement du gouvernement japonais, selon les consultants japonais RECOF et ESUHAI. Pour les attirer davantage dans des M&A, les entreprises doivent se préparer en vue d’améliorer leur production, d’assurer une transparence complète des informations et de posséder un personnel plus compétent. Toujours selon ces deux consultants, ce sont les entreprises vietnamiennes qui, disposant d’un bon réseau de vente, seront privilégiées lors du choix des compagnies japonaises.

Projet d’agglomération de Tokyu dans la province de Binh Duong (Sud).
Photo : Quach Lam/VNA/CVN


Dans le passé, les investisseurs japonais investissaient dans les établissements de production au Vietnam pour réexporter au Japon. Aujourd’hui, cela est en train de changer car les entreprises japonaises ont l’intention de faire du Vietnam un centre de production en Asie du Sud-Est pour les marchés local et régional.
Pourquoi ont-elles choisi le Vietnam ? Leur décision se fonde sur la population, une croissance économique stable, la progression du revenu per capita et l’attractivité du projet, a expliqué Masa Sam Yoshida, directeur exécutif du consultant RECOF au Vietnam. Selon les enquêtes de l’Association des investisseurs étrangers dans le marché immobilier, le Vietnam se classe au 4e rang des nouveaux marchés en terme d’attractivité, raison principale pour laquelle les investisseurs japonais affluent sur le marché immobilier, a-t-il expliqué.
Concernant les M&A, elles leur permettent de réduire de 20% les coûts d’investissement mais aussi les délais pour un début d’exploitation effectif, a ajouté Masa Sam Yoshida. Le directeur exécutif de RECOF Japon, Toshifuni Iwaguchi, a estimé que les opérations de M&A entre entreprises vietnamiennes et japonaises vont connaître une croissance «anormale» dans les prochains temps, compte tenu des 20.000 entreprises japonaises cotées à la Bourse de Tokyo.

Thê Linh/CVN

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