«Rêve aux lettres»:
Une start-up française pour inciter les enfants à lire et à écrire

Quelque 1.500 familles, partout en France et même ailleurs dans le monde francophone, ont abonné leur enfant à ce concept présenté comme unique au monde et lancé en septembre 2014 par un informaticien de Strasbourg (Est de la France).

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L’entreprise ambitionne désormais de conquérir l’immense marché anglophone et tente pour cela de lever 300.000 dollars sur un site de financement participatif.

La petite Strasbourgeoise Morgane, 8 ans, lit une lettre dans le cadre d’une start-up française intitulée «Rêve aux lettres».
La petite Strasbourgeoise Morgane, 8 ans, lit une lettre dans le cadre d’une start-up française intitulée «Rêve aux lettres». Photo : AFP/VNA/CVN

Le principe : l’enfant est proclamé roi ou reine d’un pays dont il a lui-même choisi le nom - ou bien il est promu directeur d’une réserve animalière, selon la formule choisie.

Il reçoit régulièrement chez lui, dans une grande enveloppe, des lettres personnalisées, signées des personnages de son royaume. Et il doit leur répondre.

«Votre Majesté, dans chaque lettre, vous recevrez des nouvelles de votre lointain royaume. Nous attendrons en retour vos décisions royales car vous êtes le roi et c’est vous qui décidez», explique le premier courrier adressé au jeune aventurier.

Des éléments pré-rédigés

Derrière Bellegadar la magicienne ou Grouguignon l’amuseur de la reine se cachent deux rédacteurs, salariés de la start-up, épaulés par des enseignantes qui veillent à ce que le niveau de langue corresponde à l’âge des jeunes abonnés.

Les auteurs lisent chaque courrier et conçoivent des réponses personnalisées, mais en s’aidant d’un logiciel d’«intelligence rédactionnelle», un programme conçu en interne, sorte de large base de données où sont indexés des éléments pré-rédigés.

«Notre philosophie, c’est que l’enfant comprenne qu’écrire peut être amusant. Et tant pis pour les fautes !», résume Rémy Perla, le créateur de l’entreprise, qui avoue lui-même avoir souffert de dyslexie et de difficultés en orthographe.

À en croire les créateurs du système, la plupart des jeunes monarques se prennent au jeu avec passion. «Prenez bien soin de mon serpent de mer, donnez-lui à manger des frites et de la tarte aux pommes», a ainsi enjoint Nicolas, un jeune Bourguignon en classe de CP (1re année d’école obligatoire), à l’intendante de son royaume.

Morgane, 8 ans, souveraine du pays d’«Enchancia» depuis un peu plus d’un an, dit que «c’est amusant de recevoir des courriers, car il y a des énigmes et des indices». «Par exemple, l’autre fois j’ai reçu des cheveux, je devais savoir à qui ils étaient», souligne l’enfant. Il s’agissait en fait, soi-disant, des crins de «son» cheval.

Toute une classe prise au jeu

Après 13 échanges de courriers, la petite fille est «beaucoup plus sûre d’elle, c’est assez amusant de la voir prendre des décisions de reine», note sa mère, Marie Guntzer. Morgane «aime davantage écrire qu’avant, elle n’attend plus qu’on lui dicte, mais prend sa feuille et écrit toute seule».

L’expérience interactive, facturée 119 euros pour 12 lettres, peut également être étendue à toute une classe. C’est ce qu’a fait l’an dernier Rachel Eichenlaub, professeur des écoles à Saverne, en Alsace (Est), avec ses élèves de CE2-CM1 (3e et 4e années d’école obligatoire).

Les lettres de la magicienne ou du général étaient adressées à un petit garçon imaginaire, dénommé Tristan, à charge pour la classe de répondre en son nom. «Les enfants étaient très motivés et souvent impatients de répondre aux courriers. Ils ont marché à fond !», se souvient l’enseignante.

Avec leur logiciel spécifique, les rédacteurs de «Rêve aux lettres» gagnent du temps. Mais lorsqu’un jeune abonné leur pose une question insolite ou inédite, l’informatique ne leur est d’aucun secours et ils doivent se creuser les méninges.

À un petit garçon qui demandait si son château était équipé de toilettes, l’un des auteurs, Henri Gonce, a ainsi expliqué que les excréments «ne tombent pas dans les douves», car «cela sentirait trop mauvais». Et il en a profité pour apprendre à l’enfant le mot «latrines».


AFP/VNA/CVN

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