Une sépulture décente pour nos amis à quatre pattes

Lorsqu’ils sont en vie beaucoup d’animaux domestiques sont considérés comme des membres de la famille. Quand ils meurent, certains propriétaires ont le sentiment d’avoir perdu quelqu’un de très proche,et décident de leur offrir une sépulture décente.

Lâm garde les cendres de son chien bien aimé Mimi à la maison, au pied de l’autel des ancêtres de la famille.

En juin 2012, le Crématorium de Binh Hung Hoà à Hô Chi Minh Ville a réservé un crématorium pour les animaux domestiques. Il ressemble en tous points à un crématorium pour les humains, il est juste beaucoup plus petit. Chaque mois, de 20 à 30 chiens et chats y sont incinérés.

«Beaucoup de gens qui m’ont écouté raconter mon histoire avec Tiêu My ont dit que j’étais un bourgeois, incapable d’aimer une fille, c’est pourquoi je reportais mon affection sur les bêtes ! Mais mon chien a vécu 15 ans avec moi, il était devenu un membre de la famille», explique Tuân Hung, qui vient de perdre son chien Tiêu My, et l’a emporté au Crématorium de Binh Hung Hoà. Les cendres du toutou sont conservés dans une urne et Tuân Hung attend l’occasion d’aller les répandre en mer.

Lu, le chien de la famille de Quynh Loan, à Hô Chi Minh-Ville, était un simple bâtard. Pourtant, toute la famille le considérait comme un membre la famille à part entière, adoré par tous. «Lu était très sentimental, il adorait les enfants», explique Nhung, la sœur de Loan. Lu a vécu 18 ans, un âge canonique pour un chien. Certaines personnes ont bien vu que Lu était très intelligent et ont proposé aux propriétaires de l’acheter un taël d’or. Loan a refusé l’offre bien que la famille ne roulait pas sur l’or. Une fois incinéré à Binh Hung Hoà, ses cendres ont été répandus dans une rivière.

Des services novateurs

Lucky était un berger allemand mort à l’âge de seulement deux ans et demi. Toute la famille a pleuré sa perte. Le chien pesait une trentaine de kilos, cependant, la famille ne l’a pas apporté à un restaurant de chien qui l’aurait racheté ou à un vendeur de viande de chien (sic), mais a préféré le faire incinérer. Trung, le propriétaire, a dû poser un jour de congé pour aller au crématorium et attendre trois heures sur place avant de récupérer les cendres. Lui aussi les a jetées dans une rivière, «propre» tient-il à préciser.

Un petit cimetière pour animaux de compagnie, rue Truong Dinh à Hanoi.

Mimi a vécu 14 ans auprès de Dang Ngoc Lâm. À sa mort, le propriétaire n’a pas hésité à faire plusieurs dizaines de kilomètres à moto pour se rendre au Crématorium de Binh Hung Hoà et à dépenser 500.000 dôngs pour récupérer les cendres, à quoi s’ajoute l’urne de 100.000 dôngs. À noter que les frais d’incinération sont de 7.000 dôngs le kilo seulement (incinération collective), mais si le propriétaire désire récupérer les cendres, ce qui est souvent le cas, les frais montent jusqu’à 500.000 dôngs car il faut faire une incinération individuelle.

Lâm a préféré garder les cendres à la maison, au pied de l’autel des ancêtres de la famille. «Les chiens ne savent pas parler, mais ils connaissent tout dans la famille. Mimi n’avait jamais osé s’attaquer à un rat, mais un jour, ma mère a été mordu jusqu’au sang. Mimi lui a sauté dessus et l’a tué», explique Lâm. Pour les autres membres de la famille, Mimi était «comme une petite fille toujours dans les jupes de sa mère». Elle a suivi la famille partout, même quand il s’agissait de partir à des centaines de kilomètres, Mimi était du voyage.

Tous les propriétaires vous le diront : «Mon chien, mon chat, qu’est ce qu’il est intelligent !» Le chien Lucky de Trung était considéré comme le chien de garde du quartier. Dès que quelqu’un d’inconnu passait, il aboyait, jusqu’à ce que son maître lui dise de se taire. «C’était un gros chien qui savait faire peur aux inconnus, mais qui était très doux avec les enfants», explique Trung. C’était l’ami de An, quatre ans.

 

Quand elle rentrait de l’école il lui faisait la fête. «Lucky était quelqu’un de la famille. Ce qu’on mangeait, Lucky en mangeait aussi. Jamais je ne lui ai donné de la viande crue, de peur qu’il n’y prenne goût et ne fasse du mal aux enfants. On lui donnait de l’amour, c’est pourquoi il nous en donnait aussi. Comme dans les relations entre humains, c’est du donnant donnant. Quand il est mort, on ne pouvait pas le jeter à la poubelle ou même l’enterrer dans un terrain autour de la maison, il fallait quelque chose de plus solennel, de plus respectable», explique la mère d’An.

Lors de la perte d’un être cher, il est normal de lui offrir une sépulture convenable. Pour certaines personnes, cet être cher s’appelle Mic ou Miou. Nul doute que les services d’incinération vont se développer au Vietnam, et aussi les cimetières pour animaux domestiques à l’image du célèbre Cimetière des chiens d'Asnières, en banlieue parisienne, lequel abrite pour l'éternité des chiens bien sûr mais aussi des chats, oiseaux, lapins, hamsters et même chevaux et poissons !

Phong Delon/CVN

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