Une réforme des retraites en France avant 2022 ? L'exécutif temporise

L'hypothèse d'une relance de la réforme des retraites avant la fin du quinquennat resurgit au grand dam des syndicats, le gouvernement assurant lundi 6 septembre que rien n'est arbitré.

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La rumeur d'une réforme des retraites avant la présidentielle, évoquée le 6 septembre dans la presse, prend de court les syndicats.
Photo : AFP/VNA/CVN

Jean Castex a calmé le jeu devant la presse en marge d'un déplacement à Roussillon (Isère). "Le président de la République a été très clair, il a indiqué que la réforme des retraites n'interviendrait pas tant que la situation sanitaire n'était pas largement maîtrisée et que la reprise économique n'était pas suffisante. Aujourd'hui, la crise sanitaire n'est pas encore complètement sous contrôle et la reprise mérite encore d'être affermie", a insisté le Premier ministre.
Selon Les Echos, Emmanuel Macron voudrait pourtant "supprimer les régimes spéciaux de retraite et instaurer le minimum de pension à 1.000 euros" avant la fin de son mandat.
Un objectif confirmé au Monde par "l'entourage du chef de l'
État". Contacté par l'AFP, ce même entourage insiste pourtant sur le fait que "rien n'est arbitré", quand l'Élysée se refuse formellement à tout commentaire.
"On n'a jamais rien exclu par principe", a rappelé de son côté le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.
Tiraillements
Ballon d'essai ou véritable intention ? "Effet d'annonce électoraliste", réagit Michel Beaugas, secrétaire confédéral de Force ouvrière, qui y voit avant tout "de l'affichage politique pour draguer à droite".
Sur le fond, il rappelle que tous les syndicats ont été reçus la semaine dernière à Matignon et qu'"on a tous dit non à une nouvelle concertation" sur les retraites avant l'élection présidentielle d'avril 2022.

Michel Beaugas (Force Ouvrière) le 22 février 2018 à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

Son homologue de la CFTC, Pascale Coton, précise que Jean Castex et la ministre du Travail, Elisabeth Borne, ont bien "parlé en quelques secondes des 1.000 euros, mais absolument pas des régimes spéciaux".
Hautement inflammable, la réforme des retraites, qui avait donné lieu à une forte mobilisation fin 2019 et un long conflit social, avait été stoppée net par le COVID-19 en mars 2020. Depuis, les rumeurs sur d'éventuelles mesures avant la présidentielle de 2022 ressurgissent régulièrement, alimentées par le chef de l'
État lui-même.
Il avait laissé planer le doute en juillet sur le lancement de la réforme avant la présidentielle de 2022 en indiquant qu'elle serait "engagée dès que les conditions sanitaires seraient réunies" et en demandant au gouvernement de "travailler avec les partenaires sociaux sur ce sujet à la rentrée".
À Bercy, le ministre de l'
Économie Bruno Le Maire abonde : "rien n'est possible tant que l'épidémie (de COVID-19) n'est pas derrière nous", mais "déjà qu'on en discute, c'est pas mal", a-t-il déclaré sur RMC et BFMTV.
Des tiraillements subsistent aussi au sein de la majorité : le délégué général de LREM, Stanislas Guerini, considère que "des décisions devront être prises dans les semaines qui viennent" et qu'il faut dès à présent "tout mettre sur la table et dire ce qu'on veut faire".
"La réforme des retraites reste essentielle à mener", affirme également la présidente déléguée du parti présidentiel, Aurore Bergé, qui met en avant "la détermination de démontrer que jusqu'à la fin du quinquennat on peut continuer à réformer le pays".
Mais "le temps parlementaire est très restreint et très contraint", nuance Marc Fesneau (MoDem), ministre chargé des relations avec le Parlement, tandis que le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand (LREM) répète que la "réforme des retraites "est une excellente réforme de début d'un deuxième quinquennat".

AFP/VNA/CVN

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