Une petite part d’éternité dans le delta du fleuve Rouge

Purs produits de la civilisation du riz inondé, les villages vietnamiens, et notamment ceux du delta du fleuve Rouge, ont été véritablement façonnés par les nécessités de l’agriculture. Aujourd’hui encore, ils renferment l’essence-même de la culture vietnamienne.

>>Paysage villageois du XXe siècle

>>Un village traditionnel typique en banlieue de Hanoï

Des enfants jouent sous un bosquet de bambous qui ondulent au gré du vent.

Au Vietnam, les villages sont de taille moyenne. En général, ils se trouvent à proximité d’un cours d’eau et sont ceinturés de rizières.

Dans le delta du fleuve Rouge, presque tous les villages étaient jadis protégés par des haies de bambou, qui faisaient office de muraille. Le bambou était d’ailleurs le matériau de construction par excellence, aussi bien pour les habitations que pour tout ou partie des ouvrages communautaires. Pour pénétrer dans le village, une seule entrée : une porte monumentale, faite de briques et de bois de fer, un bois particulièrement solide. Mais cette porte n’avait pas uniquement une fonction de frontière, elle permettait aussi à qui en franchissait le seuil d’apprécier à sa juste valeur le prestige et le degré de prospérité des lieux : une façon comme une autre de signifier au visiteur qu’il ne se trouvait pas n’importe où...

«En général, un village possède deux entrées. La porte de devant, la principale, est très ouvragée, avec des sentences parrallèles des deux côtés. La porte de derrière, elle, sert de passage aux convois funèbres», a dit Dinh Hông Hai, de l’Université nationale de Hanoï.

Revenons donc à cette porte principale pour mieux la franchir. Ça y est ! Voilà qui est fait. Cette porte, elle débouche sur un chemin pavé, lequel mène en général à la maison communale, véritable centre névralgique de tout le village. C’est là, dans cette maison communale donc, qu’est rendu le culte au génie tutélaire des lieux, qui bien souvent, doit cette distinction ô combien honorifique au fait d’avoir fondé le village ou d’être considéré comme un héros national. Naturellement, l’emplacement de l’ouvrage est déterminé par la géomancie.

Un art de vivre à nul autre pareil

Selon Lê Quang Ngoc, architecte de son état, "la maison communale est érigée dans un enclos plus ou moins vaste qui sert de lieu de rassemblement aux villageois. En général, plus le village est prospère, plus sa maison communale est grande et somptueuse».

Pas de village vietnamien digne de nom sans porte ni maison communale, c’est vrai. Mais le tableau - l’estampe, pardon - serait incomplète sans le banian séculaire, à l’ombre duquel on vient goûter quelques instants de repos, et le puits, que d’aucun considèrent comme le témoin de l’histoire du village. À cela s’ajoutent pagodes, temples, sanctuaires familiaux : des ouvrages qui représentent à eux-mêmes une petite part d’éternité...

Pour ce qui est de maisons, enfin, elles sont construites dans des jardins spacieux. Les plus vastes comptent sept travées, les plus modestes au moins trois, l’autel des ancêtres occupant toujours la place qui lui est dûe, c’est-à-dire la place d’honneur.

De nos jours, même si la modernité impose sa marque, même si le béton a une facheuse tendance à se substituer au bambou, les villages vietnamiens préservent un art de vivre à nul autre pareil : ils sont le Vietnam éternel...

VOV/VNA/CVN

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