"Une blague !" : Trump balaie la procédure démocrate pour le destituer

"Pas de pression, rien du tout" : Donald Trump a contesté mercredi 25 septembre toute irrégularité après la publication du contenu d'un échange dans lequel il demande à son homologue ukrainien d'enquêter sur son rival Joe Biden.

>>Ouverture d'une enquête en vue d'une destitution de Trump

Les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky et américain Donald Trump (droite), le 25 septembre à New York.
Photo : AFP/VNA/CVN

Cet échange, "accablant" pour les démocrates, met en difficulté le 45e président américain, désormais menacé par une procédure de destitution explosive.

Visiblement fatigué, presque abattu, il a tenté de poser en président actif sur tous les fronts diplomatiques, pendant que ses adversaires démocrates, animés par un désir de revanche, s'acharnaient selon lui dans des "chasses aux sorcières" sans fin.

"Une destitution pour ça ? C'est une blague!", a-t-il lancé lors d'une conférence de presse dans un hôtel new-yorkais, proche du siège des Nations unies.

"Les démocrates ont fait ça durant la semaine des Nations unies, c'était tout planifié...", a-t-il avancé.

La transcription de cet échange, sur la base de notes, jette une lumière crue sur la relation asymétrique entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, un novice en politique élu en avril à la tête d'un pays très dépendant de l'aide américaine.

Après avoir souligné que son pays "a été très très bon à l'égard de l'Ukraine" sans que cela ait été "forcément réciproque", Donald Trump évoque Joe Biden, parmi les favoris de la course à l'investiture démocrate pour la présidentielle de 2020, et les affaires en Ukraine de son fils Hunter.

"Beaucoup de gens veulent en savoir plus sur le sujet, donc cela serait formidable si vous pouviez vous pencher dessus", dit-il à Volodymyr Zelensky.

Donald Trump propose à son homologue ukrainien de travailler en coopération avec son avocat Rudy Giuliani et avec le ministre de la Justice Bill Barr, et précise que les deux juristes vont se mettre en contact avec lui prochainement.

L'ancien vice-président américain Joe Biden, favori de la primaire démocrate, le 24 septembre à Wilmington.
Photo : AFP/VNA/CVN

Dans son échange, M. Trump ne brandit pas de menace concrète et ne propose pas directement de contrepartie. Mais il invite le président ukrainien à la Maison Blanche aussitôt après avoir écouté sa réponse sur Joe Biden.

Mercredi 25 septembre, Donald Trump a assuré que cet échange était parfaitement "anodin" et qu'il n'avait exercé "aucune pression" sur M. Zelensky.

"Ce fut un bon échange téléphonique, normal", a abondé M. Zelensky lors de sa première rencontre avec M. Trump, à New York. "Personne n'a fait pression sur moi", a-t-il encore assuré.

"Chef mafieux"

Malgré ces dénégations, les démocrates ont jugé que la transcription reflétait "sans ambiguïté un abus choquant et accablant de la fonction présidentielle pour un gain politique personnel".

"C'est comme cela qu'un chef mafieux parle", a estimé l'un de leurs leaders, le représentant Adam Schiff.

Ils le soupçonnent d'avoir gelé une aide de près de 400 millions de dollars destinée à Kiev pour forcer le président ukrainien à l'aider. Dans l'échange entre les deux hommes, M. Trump ne mentionne pas cette aide.

"Très troublant"

À quelques 400 jours du scrutin, les démocrates ont lancé mardi 24 septembre la première étape de la mise en accusation solennelle du président, une procédure rare et explosive qui a peu de chances d'aboutir à sa destitution, mais jette une ombre sur sa campagne de réélection.

Le Congrès doit entendre jeudi 26 septembre le directeur du renseignement national, Joseph Maguire, qui avait un premier temps refusé de leur transmettre le signalement à l'origine du scandale, rédigé par un lanceur d'alerte membre des services de renseignement.

Mercredi soir 25 septembre, un groupe restreint de parlementaires a finalement pu consulter ce document à huis clos.

"Il est évident qu'il y a beaucoup de choses très troublantes là-dedans", a déclaré le sénateur républicain Ben Sasse en sortant. Mais sa voix restait plutôt isolée dans son camp. Chez les démocrates, plusieurs élus ont jugé ce document "profondément troublant".

Promettant mercredi 25 septembre la "transparence" sur ce mystérieux lanceur d'alerte, Donald Trump a toutefois déclaré que l'agent n'avait eu accès qu'à des informations "supposément de seconde main".

Les démocrates tentent encore d'organiser l'audition de cet agent.

Leur but? Réunir le maximum d'informations pour étayer leur dossier de mise en accusation ("impeachment") avant de passer au vote.

Compte-tenu de la majorité démocrate à la Chambre, Donald Trump risque bien d'être mis en accusation, ce qui n'est arrivé qu'à deux de ses prédécesseurs.

Le Sénat, où les républicains sont majoritaires, devra ensuite instruire le "procès" du président et rendre son verdict à une majorité des deux-tiers.

"Préoccupant"

Pour que le milliardaire new-yorkais soit destitué, les démocrates devraient convaincre 20 sénateurs républicains, ce qui paraît hautement improbable à ce stade.

La bataille qui s'engage sera farouche et les deux camps jouent gros.

La cheffe des démocrates au Congrès Nancy Pelosi a longtemps repoussé les appels de l'aile gauche du parti à s'engager dans cette voie, par crainte que la bataille politique n'occulte les grands sujets de la campagne, comme l'économie et la santé.

Mais "non, on ne peut pas demander de l'aide à un gouvernement étranger pour gagner une élection", a-t-elle tweeté mercredi 25 septembre.

AFP/VNA/CVN

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