Hô Chi Minh-Ville
Un volontaire Français distribue des paniers-repas aux plus démunis

Face à l’évolution de l’épidémie de COVID-19, Tchico Santu, entraîneur français d’un centre de boxe, s’est porté volontaire pour transporter et livrer gratuitement de la nourriture aux personnes défavorisées dans le quartier de Thao Diên, ville de Thu Duc.

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Le Français Tchico Santu offre des barres chocolatées aux enfants.

Ces jours-ci, les rues du quartier de Thao Diên, dans la ville de Thu Duc, à Hô Chi Minh-Ville, sont désertes en raison des mesures strictes de distanciation sociale. Pourtant, dans les ruelles, en particulier aux alentours de la rue Xuân Thuy, il n’est pas rare de croiser un homme occidental portant un masque de protection, des vêtements de sport et conduisant une moto chargée de sacs de riz et autres produits de première nécessité.

Sa mission, entièrement volontaire : distribuer ces victuailles à des familles en situation de précarité.

L’entraîneur de boxe français Tchico Santu, lui, fait plus jeune que son âge de 42 ans. Il livre de la nourriture depuis une dizaine de jours.

Un homme au grand cœur

Chaque jour, il se lève avant 06h00, afin de faire la queue dans les supermarchés et épiceries pour acheter des produits de première nécessité. Ensuite, il regroupe les marchandises dans la boutique de Mme Hanh, située dans le quartier de Thao Diên. Enfin, ces biens sont répartis en fonction des demandes les plus urgentes recueillies la veille. Par exemple, tout récemment, les personnes démunies de la ruelle 59 du quartier.

Ne parlant pas couramment le vietnamien, Tchico donne le nom de Hanh comme laissez-passer. Chaque jour, il peut ainsi se déplacer dans 11 quartiers parmi les plus nécessiteux.

Mais qui est Mme Hanh ? Il s’agit de Lê Thi My Hanh, propriétaire d’un magasin de téléphones qui a lancé une campagne caritative de distribution de riz, dont elle et ses amis sont contributeurs financiers.

Tchico est un client fidèle de la boutique de téléphones de Mme Hanh depuis des années. Il lui avait toujours promis de l’aider en cas de besoin. "Tchico m’avait déjà envoyé plusieurs SMS pour me demander si j’avais besoin d’aide. J’avais hésité puis refusé poliment… Au moment de la mise en place des mesures strictes de distanciation sociale, début août, je me suis retrouvée sans livreurs professionnels. J’ai donc pensé à lui. Et juste 30 minutes plus tard, Tchico était là... Il m’a conduit au marché pour acheter du riz, des œufs et des nouilles instantanées et nous les avons livrés partout où c’était nécessaire", a-t-elle confié.

Tchico Santu est très actif dans les activités caritatives.

Lors de ses livraisons, la plupart des gens ne connaissent pas Tchico qui limite aussi les contacts avec les destinataires. Il communique brièvement avec eux, leur remet des "paniers-repas", puis joint ses mains en forme de cœur pour leur dire au revoir. Il reçoit en guise de remerciement les plus beaux sourires des récipiendaires, ce qui suffit à son bonheur.

Tchico remet chaque jour des centaines de sortes de marchandises de première nécessité à Thao Diên et les gens lui en sont très reconnaissants, notamment les enfants ravis de recevoir des bonbons et des barres chocolatées.

Par ailleurs, il a fait appel à ses amis de France pour envoyer des dons à Mme Hanh. Il faut dire que les destinataires de ces cadeaux ne sont pas seulement des Vietnamiens mais aussi quelques étrangers "bloqués" en ville. Certains étrangers comme Tchico sont totalement isolés, ne parlent pas vietnamien et ont donc besoin de beaucoup d’aide en ce moment.

En raison de la barrière linguistique, Tchico Santu rencontre pas mal de difficultés. Pourtant, il fait tout son possible pour mener à bien sa mission quotidienne.

"Sortir de la pandémie au plus vite possible"

C’est en 2004 que Tchico s’est installé au Vietnam sur les recommandations de son frère. Il a choisi Hô Chi Minh-Ville pour ouvrir un club de boxe dans le quartier de Thao Diên. Son activité a très bien marché, jusqu’en 2020 où elle a subi un coup d’arrêt à cause de l’épidémie. Son centre est totalement fermé et Tchico se retrouve sans moyens de subsistance.

Le Français est tombé amoureux d’une Vietnamienne et leur bébé a vu le jour il y a trois mois. Actuellement, sa femme habite avec sa famille dans la ville de Biên Hoà, province de Dông Nai, voisine de Hô Chi Minh-Ville. En raison des restrictions de déplacement, il n’a pas pu leur rendre visite.

"Bien des gens sont inquiets sur ma santé en me voyant sortir toute la journée en ce moment. Mais j’ai reçu une dose de vaccin contre le COVID-19 et je suis encore jeune. De plus, je respecte scrupuleusement les mesures préventives. Les livraisons sont un peu fatigantes, à cause de la chaleur, mais je suis très heureux de faire ça", a-t-il partagé.

Le Vietnam pour Tchico est un pays merveilleux. Ici, il a une famille, du travail et des amis. Le Français a confié : "Nous voulons tous sortir de cette pandémie au plus vite".

Accompagnant la ville dans sa lutte contre la pandémie de COVID-19, la coopération et les contributions des nombreux étrangers vivant et travaillant au Vietnam sont précieuses pour la population.

Texte et photos : Quang Châu/CVN

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