Un Prix Nobel décortique la résonance magnétique nucléaire

Prix Nobel de chimie en 2002, le professeur Kurt Wüthrich a tenu une conférence le 6 juillet dernier dans la ville de Quy Nhon autour de la résonance magnétique nucléaire appliquée dans le domaine médical. Un sujet pointu, qui permet de faire découvrir au public les avancées en matière de diagnostic.

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La conférence portant sur la résonance magnétique nucléaire appliquée dans le domaine médical, tenu le 6 juillet à Quy Nhon.

L’événement a été organisé dans le cadre de la 12e édition des Rencontres du Vietnam, présidée par le professeur de physique Trân Thanh Vân et le Centre international des sciences et de l'éducation interdisciplinaires (ICISE). Ces rencontres, qui se tiennent jusqu’à la mi-décembre, réunissent environ 1.600 scientifiques venus du monde entier, dont six Prix Nobel.

Pendant deux heures, dans l’amphithéâtre Quang Trung de la ville de Quy Nhon (province de Binh Dinh), des centaines de participants - en majorité des élèves et des étudiants - ont pu découvrir et comprendre le rôle important de la résonance magnétique nucléaire (RMN) comme outil de diagnostic médical, plus connue sous le nom d’IRM (Imagerie par Résonance Magnétique). Kurt Wüthrich, professeur à l’École polytechnique fédérale de Zürich (ETH Zürich) en Suisse mais aussi à l’Institut de recherche Scripps à La Jolla en Californie, avait donné la même conférence à l’Université nationale de Hanoi, devant un public de près de 500 personnes.

La résonance magnétique au nanomètre près

Kurt Wüthrich, professeur à l’École polytechnique fédérale de Zürich (ETH Zürich) en Suisse mais aussi à l’Institut de recherche Scripps à La Jolla en Californie.

En résumé, le RMN est une technique permettant de déterminer la structure des molécules mesurant à peine quelques nanomètres. Dans un champ magnétique intense, le noyau d’un atome est donc soumis au rayonnement électromagnétique, et absorbe cette énergie dans un premier temps. Par la suite, il la relâche, et l’énergie renvoyée correspond à une fréquence précise. Cette dernière va donc dépendre à la fois du type de noyau, mais aussi de son environnement chimique.

Pour le professeur Kurt Wüthrich, l’une des dernières prouesses en la matière reste la découverte du RMN en phase solide, une technique les plus évoluées pour obtenir non seulement des informations à l’échelle atomique, mais aussi les connectivités tridimensionnelles. «La RMN en phase solide est une méthode non négligeable pour l'étude d'échantillons biologiques» souligne-t-il. En effet, il est possible maintenant de déterminer la structure de macromolécules, de protéines ou encore l’ADN et l’ARN.

Une pointure au service de la science

De nationalité suisse, Wüthrich s’est spécialisé dans la chimie, la physique et les mathématiques. Dans les années 60, il a étudié et travaillé dans de prestigieuses institutions, dont l’université de Californie à Berkeley et dans les laboratoires Bell à Murray Hill.

Wüthrich retourne à Zurich, où il commence sa carrière à l'École polytechnique fédérale de Zurich, devenant professeur de biophysique en 1980. Il reçoit le Prix Louis-Jeantet de médecine en 1993 et est lauréat du prix de Kyoto en 1998. Il est élu associé étranger à l’Académie française des sciences, le 3 avril 2000.

Il partagera son prix Nobel de chimie en 2002 avec Kōichi Tanaka et à John B. Fenn. Le professeur suisse est récompensé «pour le développement de la spectroscopie par résonance magnétique nucléaire pour l’identification de la structure tridimensionnelle des macromolécules en solution».


Texte et photos : Câm Sa/CVN

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