Un Portugais aide des enfants autistes

Le Portugais Gonçalo Cabrito, 40 ans, s’est installé au Vietnam par amour. À Dà Nang (Centre), il enseigne le stand up paddle (planche à rame), mais aide aussi des enfants autistes. Un projet d’école est en cours.

Le Portugais Gonçalo Cabrito.

Gonçalo Gabrito a le teint foncé. Une caractéristique des habitants du village de pêcheurs de Praia do Norte, ville de Nazaré, au Centre du Portugal, d’où il est originaire. Spot de surf à la renommée internationale, les records des plus grosses vagues surfées y sont battus régulièrement. Passionné par ce sport, l’homme de 40 ans le pratique depuis qu’il a 12 ans. Il a d’ailleurs suivi des cours de formation professionnelle auprès de l’Association internationale de surf (ISA).

Coup de foudre avec une violoniste

Gonçalo Gabrito a rencontré Nguyên Nguyêt Thu, qui est devenue sa femme, il y a dix ans, dans son restaurant au Portugal. Il en est tombé amoureux dès le premier regard. «Elle s’est assise sur une chaise. Elle était si belle, avec ses longs cheveux noirs», confie-t-il.

Violoniste, la Vietnamienne a été la première femme d’Asie à remporter plusieurs prix dans des concours internationaux. En août 1997, dans le cadre d’un concours sur l’île de Man (Royaume-Uni), elle a interprété du Bach. Quatre mois plus tard, elle a obtenu le 2e prix du concours mondial de violon à Moscou (Russie). Elle est aussi soliste dans nombre d’orchestres renommés, en Russie, en Suède, à Singapour, en Malaisie, en Pologne, en Espagne, etc.

Au début de leur relation, bien qu’ils aient des difficultés à communiquer, le talent de cuisinier et la gentillesse de Gabrito conquièrent peu à peu le cœur de Nguyêt Thu.

«Je parlais beaucoup et elle ne comprenait pas vraiment ce que je lui disais. Elle ne maîtrisait pas bien l’anglais. Elle avait à peu près le même niveau que j’ai aujourd’hui en vietnamien. Je peux dire quelques phrases… Heureusement, elle aimait les plats que je lui préparais», raconte le Portugais avec un sourire. Et d’ajouter : «Nous somme devenus amis, puis nous nous sommes mis en couple après quelques mois».

Avec son épouse et sa fille sur la plage de Dà Nang.

Après leur mariage, Gonçalo Gabrito et Nguyên Nguyêt Thu se sont installés au Brésil. Le cuisinier a même vendu son restaurant pour partir à l’aventure avec son épouse, aux quatre coins du monde. Quelques années plus tard, ils ont décidé de poser leurs valises au Vietnam. «Mon beau-père avait déjà 86 ans. Nous lui manquions et nous voulions nous en occuper», insiste Gonçalo Gabrito.

«Mon mari est doux et responsable. Sa famille lui tient à cœur, confie Nguyên Nguyêt Thu. Gabrito ne se soucie pas du passé, il ne s’intéresse qu’au présent». Le couple a une fille de 9 ans, Mariana. Son nom vietnamien est Nguyên Linh.

Gonçalo Gabrito trouve la ville de Dà Nang belle et paisible. «J’ai déjà visité Nha Trang et ses plages. Mais cette ville est bondée de voyageurs et trop animée. Je voulais enseigner le stand up paddle aux Vietnamiens et aux étrangers. J’ai donc choisi Dà Nang», partage-t-il.

Pour que son projet devienne réalité, Gonçalo Gabrito a ouvert Dà Nang Surf School, sur la plage My Khê. Les amateurs peuvent s’y essayer au stand up paddle, encore peu pratiqué au Vietnam. Après un cours de six heures, les gens réussissent généralement à maîtriser leur planche et à se propulser à l’aide d’une pagaie. Avec plus d’entraînement, ils peuvent même se livrer à des exercices de yoga.

Le Portugais Gonçalo Cabrito (1er à droite) enseigne le stand up paddle à ses élèves.

«La mer est un environnement risqué. J’apprends aussi aux participants comment réagir en cas de problèmes», confie Gonçalo Gabrito. Et de poursuivre : «Dà Nang peut se targuer d’avoir des conditions favorables pour pratiquer le surf, ainsi que les sports nautiques. J’aimerais faire connaître davantage le stand up paddle auprès des habitants de Dà Nang».

Une école spécialisée pour les autistes

Avec sa femme, qui a été nommée en mai dernier première ambassadrice du programme «Aube pour l’enfance», Gonçalo Gabrito aide aussi les enfants autistes de Dà Nang. Le couple ne cache pas son souhait de créer une école en faveur de ces enfants.

«La ville ne compte pas beaucoup d’établissement pour ces enfants, nous allons donc en construire un. Nous y pensons depuis une dizaine d’années. Nous souhaitons que les autistes puissent mieux s’intégrer dans la société et qu’ils trouvent un métier stable après s’être formé dans notre école».

Dans cet établissement, les autistes auront l’opportunité d’apprendre les règles de savoir-vivre, la musique et le sport, notamment le stand up paddle. L’objectif est de les aider à exploiter leurs capacités. «Chaque autiste a un talent particulier. Une formation adaptée devrait les aider à mieux s’intégrer à la communauté», souligne la violoniste Nguyêt Thu.

Phuong Nga/CVN

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