Coronavirus
Un million de personnes infectées par le coronavirus

Le monde a franchi jeudi 2 avril le cap du million de personnes contaminées par le coronavirus, un chiffre saisissant qui témoigne de la rapidité de propagation de la pandémie qui sème la mort et le malheur. Car les économies sont ravagées, comme en témoigne un autre chiffre dramatique : en une semaine, 6,6 millions d'Américains ont perdu leur emploi.

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Des corps sont transférés dans un campion réfrigéré près de l'hôpital Wyckoff Heights à New York le 2 avril.

La moitié de l'humanité fait l'objet de mesures de confinement. Au moins 1.000.036 cas d'infection, parmi lesquels 51.718 décès, ont été détectés dans le monde, selon un comptage de l'AFP.

L'Europe est le continent le plus touché, mais les États-Unis sont en passe de devenir le nouvel épicentre avec 234.000 cas enregistrés. Ces bilans sont très probablement bien en-dessous de la réalité, faute de capacités suffisantes de dépistage.

Les prélèvements actuels détectent une infection au COVID-19 au moment où on les réalise. Les tests de sérologie, qui sont en train d'être développés, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), devraient déterminer si un individu a été en contact avec le virus, s'il est donc a priori immunisé, et s'il peut retourner travailler.

Une fois guéris, les anciens malades racontent la peur de mourir, comme Javier Lara, 29 ans, qui s'est retrouvé "en soins intensifs et sous oxygène", avant de sortir de l'hôpital lundi 23 mars. Aux soignants, il avait demandé : "Je vais mourir? M'en remettre? Ils me disaient: +nous ne le savons pas, ce virus est nouveau+".

Les conséquences sociales, déjà, s'annoncent désastreuses. Comme aux États-Unis où les demandes hebdomadaires d'allocations chômage ont enregistré un nouveau record, avec 6,6 millions nouvelles demandes. La compagnie aérienne britannique British Airways a annoncé qu'elle plaçait 28.000 salariés, soit 60% de ses effectifs, en chômage partiel.

L'ampleur de la crise ne dissimule pas les tragédies individuelles : la mort d'un nouveau-né dans l'État du Connecticut a ainsi particulièrement frappé les esprits, les enfants étant jusqu'ici relativement épargnés.

Selon les projections de la Maison Blanche, le COVID-19 devrait faire entre 100.000 et 240.000 morts aux États-Unis. La pandémie a entraîné jeudi le report d'un mois (à mi-août) de la convention du parti démocrate, qui doit désigner son candidat à la présidentielle face à Donald Trump.

Crématorium débordé 

"Profondément préoccupé", le secrétaire général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, n'a pu que constater la "croissance quasi exponentielle" du nombre de cas.

En Italie, pays le plus endeuillé par la pandémie à ce jour, le plus grand crématorium de Milan a fermé ses portes jeudi 2 avril, débordé par l'afflux de corps. A Bergame, la ville la plus touchée du pays, des corps ont été transportés par camions militaires vers d'autres régions pour être incinérés.

En Iran (3.160 morts), où les autorités se sont résolues fin mars à interdire tout déplacement entre les villes, le président du Parlement Ali Larijani a été testé positif à son tour.

Malgré des mesures de confinement, les bilans ne cessent de s'alourdir : près de 14.000 morts en Italie, 10.000 en Espagne, plus de 5.600 aux États-Unis.

En France, le bilan a été porté à 5.300 morts, dont près de 900 personnes décédées en maison de retraite.

L'ampleur du drame dans ces quatre pays qui ont, chacun, dépassé le bilan officiel de décès communiqués pour la Chine continentale (3.318) où l'épidémie s'était déclarée, suscitent des soupçons sur l'authenticité des chiffres chinois.

Pékin a menti en les sous-évaluant largement, affirme ainsi un rapport confidentiel du renseignement américain, cité par plusieurs parlementaires.

"Les actes et comportements de certains politiciens américains sont honteux et dénués de toute morale", a réagi le gouvernement chinois. La Chine, où un nouveau cas a été détecté, laisse entendre que son système politique autoritaire a permis de juguler rapidement l'épidémie, mais des proches de victimes déversent leur colère sur les réseaux sociaux, accusant le régime de mensonge et d'incompétence.

Économie ou santé 

Après le SOS lancé par le commandant d'un porte-avion américain à bord duquel se propage le virus, c'est l'opération antijihadiste Barkhane de l'armée française, au Sahel, qui est touchée avec quatre soldats contaminés.

Mais c'est l'Espagne qui a de nouveau déploré jeudi 2 avril les pertes les plus lourdes avec 950 décès en 24 heures, un nouveau record dans le pays, qui a aussi enregistré en mars plus de 300.000 nouveaux demandeurs d'emploi.

Des employés de Qatar Aviation Services (QAS) en tenues de protection sur le tarmac de Doha, le 1er avril.

Le gouvernement italien, sous pression pour lever les mesures de confinement et relancer une économie au ralenti, est face au choix "horrible" de "mettre l'économie en stand-by ou mettre en danger la vie de nombreuses personnes", selon l'Américain Paul Romer, Prix Nobel 2018 d'Economie.

La Commission européenne a proposé jeudi 2 avril de créer un instrument pour garantir jusqu'à 100 milliards d'euros les plans nationaux de soutien à l'emploi.

Et la Banque mondiale s'est dite prête à déployer jusqu'à 160 milliards d'USD sur les 15 prochains mois pour aider les pays à répondre aux conséquences sanitaires immédiates de la pandémie et soutenir la reprise économique.

Après avoir plongé à l'annonce des chiffres du chômage américain, les bourses européennes ont repris des couleurs à la clôture, grâce à la flambée des cours du pétrole après un tweet de Donald Trump annonçant une réduction de la production qui a dopé Wall Street.

Polémique

En ces temps exceptionnels de quarantaine, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s'est dite "particulièrement préoccupée" par l'adoption en Hongrie de mesures controversées, prévoyant un état d'urgence d'une durée indéterminée. Mais Budapest a dénoncé "une chasse aux sorcières" et "une campagne de dénigrement" à son encontre.

Une femme promène son chien près du Colisée à Rome le 2 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

En Russie, le président Vladimir Poutine a prolongé jusqu'à la fin du mois le principe de jours chômés imposé depuis une semaine, laissant les autorités régionales fixer les termes du confinement, notamment à Moscou, principal foyer dans le pays.

Faute de vaccin ou de traitement, l'isolement reste le moyen de lutte le plus efficace.  Un vrai défi dans les pays pauvres, comme au Rwanda. Désormais dans la misère la plus totale, Regine Murengerantwari, veuve, ne peut offrir qu'un bol de porridge par jour à ses quatre enfants, d'ordinaire nourris à l'école à Kigali.

Autre polémique, des responsables politiques français ont accusé des acheteurs américains d'avoir "surenchéri" pour acheter des livraisons de masques de protection fabriqués en Chine et commandés par la France. Washington a dénoncé des informations "complètement fausses".

Et après plusieurs jours de blocage, la Floride a finalement autorisé un paquebot de croisière à accoster au Nord de Miami pour débarquer ses passagers dont certains sont atteints du coronavirus. Le Zaandam errait en mer depuis des jours après été rejeté par plusieurs ports d'Amérique latine.


AFP/VNA/CVN

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