Un lien entre diabète et cancer du sang mis en lumière

Des anomalies chromosomiques pourraient expliquer le risque accru de cancer du sang chez des patients atteints de diabète de type 2 (le plus courant), selon une étude franco-britannique publiée dans la revue Nature Genetics.

Un laboratoire.

Le diabète de type 2 est une maladie accélératrice du vieillissement dont on savait déjà qu'elle était liée à un risque accru de cancers hématologiques comme la leucémie ou les lymphomes. Mais les raisons de cette association restaient jusqu'à présent mal connues.

En étudiant l'ADN sanguin de 7.437 personnes âgées de plus de 50 ans, dont 2.208 patients atteints d'un diabète de type 2, une équipe de chercheurs franco-britannico-qatari a montré qu'une des explications pourrait résider dans certaines anomalies chromosomiques, les anomalies clonales en mosaïque (ACM).

Ces anomalies touchent de grandes portions de chromosomes (voire leur intégralité) et apparaissent dans l'ADN de cellules sanguines ou salivaires de personnes vieillissantes. Elles sont très rares chez les personnes jeunes, alors qu'elles touchent 2% des personnes de plus de 70 ans chez qui elles décuplent le risque de cancers, notamment hématologiques.

Les chercheurs ont montré dans leur étude que les ACM étaient quatre fois plus élevées chez les patients atteints de diabète de type 2 que dans le groupe témoin. Les diabétiques porteurs de ces anomalies présentaient de surcroît plus de complications vasculaires (aux yeux, reins et cœur) que les diabétiques non porteurs d'ACM.

"Nous nous sommes demandés si tout comme le grand âge, le diabète 2 entraînait l'apparition d'anomalies chromosomiques de type ACM dans les cellules sanguines", indique le Pr Philippe Froguel qui a coordonné l'étude.

Le Pr Froguel, qui dépend à la fois du laboratoire Génomique et maladies métaboliques (CNRS/Université de Lille2/Institut Pasteur de Lille) et de l'Imperial College de Londres, a travaillé en collaboration avec des équipes rattachées à l'Inserm, à l'AP-HP et aux Universités Paris Diderot et Paris-Sud. Il estime que ses travaux pourraient "avoir des implications cliniques importantes, notamment pour détecter des états pré-cancéreux chez certains diabétiques". "Ces derniers pourraient être traités dès les premiers signes de la leucémie par des chimiothérapies douces", ajoute-t-il.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 347 millions de personnes sont atteintes de diabète dans le monde, une maladie métabolique qui se traduit par une élévation anormale du taux de sucre (glucose) dans le sang. Plus de 90% sont atteints du diabète de type 2 qui apparaît généralement à l'âge adulte et qui est notamment favorisé par l'obésité et un mode de vie sédentaire.

AFP/VNA/CVN

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