Un couple de psychologues au chevet des patients atteints du COVID-19

Durant deux mois, alors que Truong Thi Hông Hà était débordée dans un hôpital de campagne en tant que consultante bénévole en psychologie, son époux Ngô Xuân Diêp s’occupait des travaux ménagers et participait au programme "Vaccin pour la santé mentale".

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La famille de Truong Thi Hông Hà.
Photo : TN/CVN

Avant la crise sanitaire, Truong Thi Hông Hà travaillait en tant que directrice du Centre de soutien au développement de l’éducation inclusive Tuong Minh et son époux, le Dr. Ngô Xuân Diêp était le chef de la Faculté de psychologie de l’Université des sciences sociales et humaines (Université nationale de Hô Chi Minh-Ville).

Les membres de la famille de Hông Hà ne se sont pas opposés à ce qu’elle travaille à l’Hôpital de campagne, même s’ils pensaient que cela pouvait être dangereux pour elle, en raison de son physique fragile et de son hypotension artérielle.

Pourtant, deux jours seulement après avoir reçu la première dose du vaccin anti-COVID-19, Mme Hà et les volontaires étaient présents à l’Hôpital de campagne No12, à Thu Duc (Hô Chi Minh-Ville), et ce, au plus fort de l’épidémie.

Une aide psychologique précieuse

Les craintes de sa famille furent dans un premier temps confirmées puisque dès le premier jour, Hà s’évanouit, épuisée par des déplacements excessifs et dépassée par le nombre de patients nécessitant des soins psychologiques. Pourtant, à aucun moment, elle n’a voulu abdiquer et est toujours revenue soutenir les personnes infectées.

En plus de deux mois de travail à l’hôpital, Mme Hà a donné des soutiens psychologiques à plus de 300 patients atteints du COVID-19. "Je me rends compte que mon travail en psychologie peut sauver beaucoup de gens, partage Hông Hà. Dans cet hôpital de campagne, je suis vraiment libre, je peux même me connecter à un réseau de consultants à l’extérieur pour aider les patients".

Pendant son service à l’Hôpital de campagne No12, Hông Hà fut surnommée "la cheffe du Comité de pilotage de la lutte pour la santé mentale". Le titre lui a été donné par M. Hùng, un patient âgé atteint du COVID-19. Ce dernier pensait qu’il n’allait pas pouvoir survivre à la maladie et insistait pour vivre ses derniers moments chez lui en compagnie des siens. Mais M. Hùng reçut non seulement des soins de la part des médecins mais aussi une assistance psychologique de la part de bénévoles comme Hông Hà. Le travail des soignants et thérapeutes portèrent leurs fruits puisque M. Hùng put rentrer chez lui dans le 3e arrondissement de Hô Chi Minh-Ville, sain et sauf.

Au-delà du soutien psychologique, Mme Hà et d’autres bénévoles ont aussi aidé de nombreux patients sévèrement atteints par la maladie dans leurs tâches quotidiennes (se laver, manger, utiliser les toilettes, etc.).

Le programme "Vaccin pour la santé mentale"

Truong Thi Hông Hà (droite) prenant soin d’une patiente infectée par le coronavirus.
Photo : TN/CVN

Pendant ce temps, à la maison, son mari Ngô Xuân Diêp, spécialisé dans les thérapies pour les patients souffrant d’anxiété et de dépression, devait s’occuper de leur famille afin que sa femme puisse se concentrer sur son travail.

"À cette époque-là, la pandémie était très compliquée et j’étais extrêmement inquiet pour sa santé, fait savoir M. Diêp. En plus de nous encourager mutuellement, comme nous travaillons tous les deux dans le même domaine, nous pouvons partager nos réflexions sur les cas difficiles".

M. Diêp a raconté qu’il avait lui-même connu une période difficile : En se rendant dans une zone où beaucoup de cas positifs avaient été détectés, il pensait avoir été lui aussi infecté. "Je suis resté seul dans une pièce pour m’isoler de mes deux enfants et de ma mère. Ma femme m’a soutenu et encouragé à distance", se souvient-t-il.

En novembre 2021, leur famille a été infectée par le COVID-19. Malgré cela, Mme Hà décida de poursuivre son travail en tant que prestataire de soutien psychologique pour les patients atteints par le coronavirus, en particulier les enfants. M. Diêp se rappelle qu’à ce moment-là, sa femme manquait beaucoup à toute sa famille et qu’il aurait voulu qu’elle joue davantage les rôles de femme et de mère.

Néanmoins, il s’est montré rapidement compréhensif : "Ensuite, je me suis rendu compte que si nous suivions nos traditions conservatrices, nous ne pourrions jamais explorer et inventer de nouvelles choses précieuses", affirme M. Diêp. "Chaque personne ne vit qu’une fois, elle doit donc trouver le sens de sa vie, et quand elle en est contente, nous devons la respecter", ajoute-t-il.

Ensemble cette fois, le couple a rejoint le programme "Vaccin pour la santé mentale" de l’Université des sciences sociales et humaines de Hô Chi Minh-Ville, destiné à fournir un soutien psychologique gratuit dans le contexte de la pandémie.


Huong Linh/CVN

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