Un centre qui redonne de l’espoir aux handicapés

Inauguré en 1999, le Centre de formation professionnelle Hy Vong (Espoir) a pour mission de former de jeunes handicapés pour qu’ils puissent s’intégrer socialement et professionnellement. Plus d’un millier en ont bénéficié.

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Des élèves handicapés du Centre Hy Vong.

En 16 ans, depuis sa fondation, le Centre de formation professionnelle Hy Vong (20, rue Nhât Lê, ville de Huê, province de Thua Thiên-Huê), est devenue une institution connue et reconnue dans la formation professionnelle des handicapés. Il a permis à nombre d’entre eux de définir et construire un projet de vie, de s’intégrer dans la société, de retrouver confiance en la vie.

En plus des cours d’apprentissage, Hy Vong aide les personnes handicapées à améliorer leurs capacités de travail en équipe, à mieux gérer leur temps, à faire du marketing pour vendre leurs produits.

Des travailleurs comme les autres

Le centre Hy Vong a été créé par Nguyên Thi Hông et Lê Thi Huong, membres de la Coopérative du commerce et des services Thuân Thành. La formation professionnelle qu’il propose est une réponse adaptée aux besoins des personnes handicapées, qui tient compte tant de leurs capacités physiques et mentales que du marché de l’emploi.

«Au début, le centre Hy Vong ne disposait que de quelques machines à coudre. Son fonctionnement était financé essentiellement par la Coopérative du commerce et des services Thuân Thành. Nos premiers locaux furent des salles à la Radio de Huê», se souvient Lê Thi Huong, une des deux co-fondatrices du Centre. D’ajouter : «Ensuite, nous avons dû nous rendre dans chaque famille ayant un ou des enfants handicapés pour les encourager à suivre des cours de formation. Au fil des semaines, des mois, fort d’une bonne réputation, de plus en plus d’handicapés sont arrivés, non seulement de Huê mais aussi des provinces voisines comme Quang Tri, Quang Binh, Hà Tinh, Quang Nam ou Quang Ngai».

Un cours de couture pour les handicapés du centre Hy Vong.

Désormais, grâce aux soutiens de volontaires et généreux donateurs, le centre Hy Vong dispose suffisamment d’équipements, de salles de classe, d’ateliers et de logements. Actuellement, une centaine d’élèves handicapés - dont 70% de naissance - y suivent des cours de formation. Ils bénéficient d’aides en termes de nourriture, de logement ainsi que des cours d’anglais gratuits.

Parmi les élèves, Trân Thi Anh, 28 ans, qui, en plus d’avoir été amputée d’une jambe, souffre d’une malformation cardiaque congéniale. Elle est devenue une artisane qualifiée, spécialisée dans la fabrication d’objets en bambou et rotin. Elle vient d’être opérée gratuitement du cœur, avec succès. Nguyên Van Hâu, 29 ans, originaire de la ville de Huê, est sourd et muet. Il enseigne au Centre et gagne 3 millions de dôngs par mois. Souffrant du même handicap, Thu a ouvert une boutique de couture chez elle à l’issue de sa formation.

La fierté de travailler

En dehors des cours d’apprentissage réservés aux handicapés, le centre Hy Vong, en coopération avec l’École supérieure des beaux arts de Huê, organise des cours de formation de laque poncée en faveur de 30 personnes contaminées par l’agent orange. Il a créé aussi un établissement de formation professionnelle, dans le district frontalier d’A Luoi, réservé aux jeunes handicapés issus d’ethnies minoritaires.

Jusqu’à maintenant, le centre Hy Vong a organisé au total 37 cours de formation professionnelle en faveur de plus d’un millier d’élèves. Après leur formation, ils peuvent travailler au Centre. Les produits textiles sont fabriqués selon des commandes d’entreprises, d’hôpitaux, d’écoles…, de l’ordre de 3.000 à 4.000 unités par mois. Les produits artisanaux en rotin, en soie, en bambou sont très appréciés. Chaque mois, Hy Vong en produit de 500 à 1.000, vendus aux touristes vietnamiens et étrangers via un réseau de boutiques. Le centre Hy Vong ambitionne d’organiser des visites pour les touristes, qui permettrait aux pensionnaires d’échanger avec des gens venus de pays lointains, et à ces derniers d’acheter des produits voire de rester quelques jours en tant que bénévoles. Bref, un enrichissement mutuel.


Le rôle des médias
pour un autre regard sur le handicap

On compte à l’heure actuelle dans le monde plus d’un milliard d’handicapés dont 650 millions dans la seule région Asie-Pacifique. D’une manière générale, leur accès aux services de santé, d’éducation, d’apprentissage professionnelle, etc., est limité, pas seulement en raison de leur handicap mais aussi de préjugés tenaces. C’est qui explique que la plupart d’entre eux disposent d’un bas niveau d’étude et vivent dans la pauvreté. Le handicap ne doit plus être un isolement ou susciter des regards de travers. Les personnes ont parfois un jugement dur car souvent ils ignorent ou ont de faux préjugés sur le handicap. Les médias ont un rôle important pour briser les tabous et les idées reçues. Rappelons que les préjugés sont sans aucun doute les principaux obstacles à l’insertion professionnelle des personnes handicapées.
Les articles ou émissions télévisées sur les succès des handicapés dans les études, le travail ou dans divers domaines permettent à la société dans son ensemble d’avoir un autre regard sur le handicap. C’est comme cela que les mentalités évolueront, que les préjugés céderont du terrain, comme cela s’est produit dans d’autres pays. Oui, il est possible, lorsqu’on est en situation de handicap, d’exercer une activité professionnelle sans être moins productif pour autant, de fonder une famille, de s’épanouir dans ses loisirs ou son travail, d’aller au restaurant ou chez des amis, bref de vivre comme tout le monde.


Huong Linh/CVN

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