Un cachet impérial chinois s'envole à 21 millions d'euros à Paris

Vingt-et-un millions d'euros : c'est ce qu'a déboursé le 14 décembre un collectionneur chinois pour un cachet impérial datant de l'époque de l'empereur Qianlong (1736-1795), lors d'une vente aux enchères, établissant ainsi un record mondial pour ces pièces très recherchées.

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Un cachet impérial chinois d'époque Qianlong, photographié en novembre peu avant sa vente à l'Hôtel Drouot, à Paris.

À l'issue d'une bataille entre plusieurs enchérisseurs présents dans la salle et au téléphone, le cachet en stéatite beige et rouge, conservée dans une collection particulière française, a été adjugé à un acheteur anonyme plus de 20 fois son estimation (entre 800.000 euros et un million d'euros) par la maison Pierre Bergé et associés.

Le record était jusque-là détenu par un autre sceau, passé par trois fois sous le marteau, et qui, en 2011, avait atteint 161 millions de yuans, soit environ 14 millions d'euros.

Le cachet a été acquis à la fin du XIXe siècle par un jeune collectionneur français, "médecin engagé dans la Marine", qui "séjourna à plusieurs reprises en Chine". Il est demeuré depuis dans la même famille.

Pourquoi cet engouement ? "La période Qianlong est très recherchée. C'est la plus florissante. C'est le top du top. Toutes les pièces de cette période sont très demandées", explique Alice Jossaume, expert du Cabinet Portier.

Fin lettré, l’empereur Qianlong "se distingua à la fois pour le grand nombre de ces cachets impériaux et pour leurs qualités d'exécution remarquables. Plus de 1.800 cachets lui auraient appartenu, dont 700 ont disparu et un millier sont conservés au musée de la Cité Interdite", à Pékin.

- Une "finesse extraordinaire" -

Il y a ensuite la qualité de la stéatite (pierre à savon), une des pierres les plus précieuses à cette époque pour les cachets. Provenant de la ville de Shou Shan dans la province du Fujian (Sud-Est de la Chine), celle de l'exemplaire vendu à Paris est "très rouge, presque +sang de poulet+", souligne Alice Jossaume.

Autre caractéristique remarquable : la "finesse extraordinaire" de la sculpture. Le cachet est décoré sur quatre côtés de dragons stylisés et archaïques et surmonté de neuf dragons qui "pourchassent la perle sacrée, symbole du pouvoir impérial et de l’immortalité". Le nombre neuf est associé au pouvoir masculin et le dragon symbolise l’autorité impériale.

Enfin, le sceau comporte, au revers, l’inscription en écriture ancienne utilisé pour les cachets (Zhuanshu) la mention "Trésor du pinceau impérial de Qian Long" (Qian Long Yu Bi Zhi). Cet empereur était en effet un poète et un calligraphe de talent, et ce sceau l'un de ceux qu'il utilisait pour signer ses œuvres.

Le long règne de Qianlong, quatrième empereur de la dynastie Qing -il meut à 87 ans- est tenu pour être l'apogée de la civilisation chinoise. Il est marqué par une centralisation du pouvoir accrue et un élargissement des frontières de l'empire chinois vers l'Asie centrale.

Son image est celle d'un souverain éclairé, protecteur des arts et des lettres. Collectionneur compulsif, il constitua une des plus importantes collections d'art au monde et fonda la bibliothèque des quatre trésors, plus grande collection de livres de toute l’histoire chinoise.

AFP/VNA/CVN

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