Crash dans le Sinaï
Un attentat très "probable" pour Londres et Washington, "spéculations" pour Moscou et Le Caire

Cinq jours après le crash d'un avion russe dans le Sinaï égyptien, Londres et Washington jugent probable la piste d'une bombe, tandis que Moscou et Le Caire parlent de spéculations.

>>Égypte : l'analyse du contenu des enregistreurs de vol prendra du temps

Le président américain Barack Obama a évoqué la "possibilité" qu'une bombe soit à l'origine du crash tout en soulignant qu'il n'y avait à ce stade aucune certitude. "Je pense qu'il existe une possibilité qu'il y ait eu une bombe" à bord, a-t-il déclaré sur une radio affiliée au groupe CBS.

Le Premier ministre David Cameron a justifié de son côté sa décision de suspendre le 4 novembre les vols en provenance de Charm el-Cheikh, d'où venait de décoller l'Airbus A321 de la compagnie charter russe Metrojet avant de s'écraser, "en raison de renseignements et d'informations que nous avons reçues nous faisant craindre qu'il était plus que probable qu'il s'agisse d'une bombe terroriste".

Le Premier ministre britannique David Cameron (gauche) serre la main au président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, le 5 novembre à Londres
Photo AFP/VNA/CVN

Cependant, dans la soirée, après "s'être entendu sur un lot de mesures de sécurité supplémentaires" avec les compagnies aériennes et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi en visite à Londres, le gouvernement britannique a décidé de reprendre dès vendredi 6 novembre les vols de Charm el-Cheikh vers le Royaume-Uni pour rapatrier les quelque 20.000 touristes nationaux présents dans la station balnéaire.

EasyJet a planifié dix vols, Monarch cinq et Thomson a confirmé qu'il en affrétait sans préciser le nombre.

Il est "dans notre intérêt mutuel de gérer cette situation afin de revenir à une situation normale dès que possible", a déclaré M. Cameron lors d'un point presse commun avec le président égyptien.

"Nous sommes complètement prêts à coopérer avec tous nos amis pour nous assurer que nos aéroports présentent la sécurité nécessaire pour les personnes que nous accueillons", a déclaré de son côté M. al-Sissi, espérant également un retour à la normale pour son pays, dont l'économie dépend largement du tourisme.

Il a toutefois fait valoir que des experts britanniques s'étaient déclarés "satisfaits" des conditions de sécurité dans les aéroports égyptiens lors d'une inspection effectuée il y a dix mois.

Surtout, le Caire a mis en garde contre des conclusions prématurées sur les raisons du crash de l'Airbus A321, qui a fait 224 morts.

Infographie sur le déroulement probable du crash de l'avion russe dans le Sinaï.

Le ministre de l'Aviation civile Hossam Kamal a affirmé que les enquêteurs "n'avaient pas encore de preuve ni de données confirmant l'hypothèse" d'une bombe.

Moscou a aussi qualifié jeudi 5 novembre de "spéculations" toute hypothèse sur les causes de l'accident.

"Menace terroriste commune"

"Toutes les versions sur ce qui s'est passé et les raisons pour lesquelles c'est arrivé doivent être présentées par les enquêteurs, et nous n'avons entendu aucune annonce des enquêteurs pour l'instant", a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov lors d'une conférence de presse.

Au Caire, les enquêteurs ont extrait les données de l'une des deux boîtes noires, celle des paramètres de vol, tandis que celle contenant les conversations de l'équipage, endommagée, demandera beaucoup de travail.

Le groupe jihadiste État islamique (EI) a réaffirmé mercredi 4 novembre être à l'origine du drame.

Hommage à l'une des victimes du crash d'un avion russe dans le Sinaï, le 5 novembre dans le village russe de Sitnya.

Alors que la Russie commençait jeudi 5 novembre à enterrer ses premières victimes, à Saint-Pétersbourg (Nord-Ouest) et à 200 km au sud de là, à Novgorod, M. Cameron s'est entretenu au téléphone avec le président russe Vladimir Poutine pour lui expliquer les raisons des craintes britanniques.

"Le Premier ministre (Cameron) et le président (Poutine) sont tombés d'accord sur le fait que nous faisons face à une menace terroriste commune (et) pour rester en contact étroit pendant la progression de l'enquête", selon un porte-parole de Downing Street.

L'Irlande a également demandé à ses compagnies de suspendre leurs vols vers et en provenance de la station balnéaire égyptienne. La France et la Belgique ont, quant à elles, "déconseillé" à leurs ressortissants d'aller à Charm el-Cheikh sauf "raison impérative, notamment professionnelle" pour les Français.

Le groupe Lufthansa a aussi annoncé qu'il stoppait "par précaution" son vol hebdomadaire assuré par sa filiale Eurowings tandis que son autre filiale Edelweiss a décidé de maintenir son vol à destination de Charm el-Cheikh. Et un vol de la compagnie aérienne Jetair qui devait décoller de Bruxelles pour Charm el-Cheikh a été reporté d'au moins 24 heures.

Mais d'autres compagnies ont maintenu leurs vols, comme Egypt Air à Rome, tandis qu'en Suisse les tour-opérateurs proposaient toujours des voyages vers Charm el-Cheikh.

L'Airbus A321 s'était écrasé 23 minutes après avoir décollé. Les recherches se poursuivent pour retrouver les derniers corps et des indices dans une vaste zone désertique.

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam.

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top