Tuerie au Canada : au moins 18 morts, toujours pas de mobile identifié

Une quinzaine de scènes de crime, un tueur au mobile inconnu : alors que le Canada pleure ses morts, l'enquête sur la pire tuerie de l'histoire du pays, qui a fait au moins 18 morts en Nouvelle-Écosse, s'annonce complexe et pourrait durer des mois selon la police.

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Un membre de la police fédérale de Nouvelle-Écosse photographie le corps d'un homme abattu à l'issue d'une tuerie, le 19 avril près de Elmsdale.
Photo : AFP/VNA/CVN

"La tragédie n'aurait jamais dû se produire. La violence n'a jamais sa place dans notre pays", a jugé lors de son point-presse quotidien M. Trudeau, Premier ministre d'un pays où les fusillades de masse sont rares, contrairement au voisin américain. Il a reçu les condoléances de la chancelière allemande Angela Merkel.

M. Trudeau a annoncé qu'une "veillée virtuelle" nationale en hommage aux victimes se tiendrait en ligne vendredi 24 avril en fin de journée sur Facebook, épidémie de coronavirus oblige. "C'est arrivé dans des petites villes -Portapique, Truro, Milford et Enfield- des endroits où les gens sont fortement enracinés, où les gens connaissent leurs voisins, s'occupent les uns des autres", a-t-il ajouté sombrement.

"Nous nous attendons à ce qu'il y ait d'autres" victimes, a ensuite précisé un responsable de la Gendarmerie royale du Canada (GRC, police fédérale) Chris Leather lors d'une conférence de presse. Il a fait état d'un bilan total de 19 morts, en comptant le tueur abattu par la police à l'issue de sa cavale dimanche 19 avril.

Les enquêteurs analysent pas moins de 16 scènes de crime, dont cinq bâtiments ou maisons qui ont été incendiées. La police craint d'y retrouver d'autres victimes, a expliqué M. Leather, prévenant que cette enquête particulièrement complexe pourrait durer "des mois".

Le suspect avait-il des liens avec ses victimes ? "Il semblerait que certaines des victimes étaient connues du suspect et qu'elles aient été ciblées, tandis que d'autres ne l'étaient pas", a ajouté le responsable.

Les enquêteurs de la GRC tentaient de déterminer ce qui a pu pousser Gabriel Wortman, un prothésiste dentaire de 51 ans sans antécédents criminels, à perpétrer un tel carnage. Il a été abattu par la police dimanche en fin de matinée près d'Halifax, la capitale de la province, à l'issue d'une cavale meurtrière de plus de 12 heures et plus de 100km. Il en a effectué une partie à bord d'une voiture semblable à celles de la police, et vêtu d'au moins en partie d'un uniforme de policier.

La presse canadienne a commencé à identifier les victimes, toutes adultes: outre la policière Heidi Stevenson, une infirmière, une institutrice et plusieurs couples avec enfants ont été tués.

"Un monstre a assassiné ma mère aujourd'hui. Il l'a assassinée, sans réfléchir. La douleur va et vient par vagues. J'ai l'impression d'être en dehors de mon propre corps. Ça ne peut pas être vrai", a déploré sur Facebook, Darcy Dobson après la mort de Heather O'Brien, une infirmière. Selon des témoins cités par les médias, l'homme a mis le feu à sa maison et a tué par balles plusieurs personnes qui sortaient dans la rue.

"Un de ces gars bizarres"

La tuerie avait débuté samedi 18 avril en fin de soirée dans une maison de la paisible commune rurale et côtière de Portapique, qui compte une centaine d'âmes. Appelée par des voisins qui avaient entendu des coups de feu, la police a découvert sur place plusieurs cadavres, à l'intérieur et devant une maison. Commençait alors une chasse à l'homme qui allait durer toute la nuit et la matinée.

Les médias canadiens ont commencé à enquêter sur la personnalité du tueur.

Wortman, millionnaire selon la presse, possédait deux belles propriétés à Portapique, ainsi qu'une clinique de prothèses dentaires à Dartmouth, près d'Halifax.

Des voisins ont expliqué au quotidien Globe and Mail qu'il avait un problème avec l'alcool et que sa clinique avait souffert des contraintes liées à l'épidémie de coronavirus, qui a obligé les commerces non-essentiels à fermer.

Wortman avait une passion pour les équipements et voitures de police, qu'il rachetait aux enchères puis restaurait, ont raconté des témoins. L'une de ses propriétés à Portapique était un véritable "sanctuaire" dédié à la GRC, selon un homme qui le connaissait. "C'était un de ces gars bizarres, il était vraiment branché objets de collection de la police", selon Nathan Staples. Ce drame constitue la pire tuerie de masse de l'histoire récente du Canada.


AFP/VNA/CVN

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