Tu Nhi Khanh, la femme d’un joueur

Quoi de mieux qu’une histoire pour expliquer aux enfants… et aux grands que les jeux d’argent peuvent être un gouffre sans fond et provoquer de grands malheurs…

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Au temps féodal, la femme devait souvent attendre son mari parti en bataille ou en mission lointaine sans savoir quand il allait revenir.
Photo : CTV/CVN

Il était une fois, un homme nommé Trong Quy qui aimait tellement les jeux qu’il dilapidait tout son argent dans les paris. Il appartenait à une famille de mandarins distingués, et son propre père, Phùng Lâp Ngôn était un mandarin célèbre pour son intégrité et sa droiture. Mais il ne se souciait pas le moins du monde de ses parents, ni de sa femme, ni de ses enfants. La seule chose qui avait de l’importance à ses yeux étaient les paris et les jeux.

Une femme merveilleuse

La femme de Trong Quy, Tu Nhi Khanh, était la perle des épouses. Elle était belle au delà de toute expression, vertueuse et de tempérament doux. Quand elle était encore jeune fille, elle rêvait de se marier avec un illustre lettré, ayant plusieurs diplômes, mais elle a obéi à ses parents et s’est mariée avec Trong Quy, qui s’est révélé être un bon à rien. Il vivait sans s’inquiéter de rien, allant d’un salon de thé à un autre, buvant, jouant, et dilapidant à tour de bras.

Comme la plupart des fils de mandarins, il avait obtenu un travail comme officiel de district, mais il avait été destitué de sa position pour dettes et ivresse. Maintenant, il était sans emploi et passait son temps avec un groupe de voyous qui cherchaient à le tromper et à lui extirper le plus d’argent possible. Tu Nhi Khanh essayait de le dissuader de ces dangereuses passions, mais en vain. Finalement, elle s’est tue et s’est résignée à son destin.

Un jour, le père de Trong Quy fut nommé gouverneur de Nghê An, une province grouillante de pirates et de rebelles, au Centre. Le nouveau gouverneur prit Trong Quy avec lui et dit à sa belle-fille : "Ma chère fille, je pense que pour le moment, Nghê An n’est pas un lieu sûr pour une jeune femme comme toi. Mais je vais essayer d’y mettre de l’ordre et d’y rétablir la paix. Dès que les choses s’arrangent, j’enverrai te chercher. Pourrais-tu attendre un peu ici, jusqu’au jour où nous nous reverrons ?"

L’histoire est extraite d’un recueil des légendes miraculeuses de Nguyên Du, auteur vivant au début de la dynastie des Lê postérieurs (1428-1789).
Photo : Archives/CVN

Tu Nhi Khanh s’en alla donc vivre avec sa tante. L’attente était interminable et elle ne recevait aucune nouvelle de Nghê An. Un jeune homme tomba passionnément amoureux d’elle, et la demanda en mariage. Il disait que s’il n’y avait pas de nouvelle de son mari, celui-ci devait être déjà mort. Et l’homme renouvelait ses demandes sans cesse, mais elle lui refusait fermement à chaque fois. Pour mettre fin aux attentes du jeune homme, elle décida d’envoyer une servante à Nghê An chercher son mari et lui demander de revenir.

Un mari repenti ?

"Plusieurs années ont passé depuis que mon seigneur est parti, dit-elle. Je suis extrêmement inquiète pour lui, car dans un endroit rempli de pirates et de rebelles comme Nghê An, tout pourrait lui arriver, à lui et sa chère famille. Tu sais qu’un homme cherche à me demander en mariage, mais je jure de n’aimer personne d’autre que mon mari et de lui rester fidèle jusqu’à ce que la mort nous sépare. Je t’en prie, parle lui de mon fervent espoir d’être réunis à nouveau, et essaie de ton mieux pour le persuader de revenir à la maison".

Quand la vieille servante arriva à Nghê An, on lui dit que le gouverneur Phùng était mort, et que son fils Trong Quy avait dilapidé tous ses biens. Il lui était impossible de retrouver son maître, personne ne connaissait son adresse. Un jour qu’elle flânait dans le marché, elle l’aperçut par hasard. Elle le suivit jusqu’à sa misérable chaumière, lui donna le message de sa femme, et le persuada de revenir à la maison.

(À suivre)
Ông Ngoai/CVN

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