Trump ou Clinton : les États-Unis retiennent leur souffle

Donald Trump et Hillary Clinton ont engrangé mardi soir 8 novembre leurs premières victoires mais le sort des États clés, Floride en tête, restait extrêmement incertain, laissant entier le suspense dans la course à la Maison-Blanche.

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Donald Trump à Cleveland dans l'Ohio, le 22 octobre, et Hillary Clinton à Manchester dans le New Hampshire, le 6 novembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Favorite des sondages, la démocrate de 69 ans espère devenir, un quart de siècle après l'élection de son mari Bill Clinton, la première femme présidente de l'histoire des États-Unis.

Plus de 200 millions d'Américains étaient appelés aux urnes pour choisir le successeur de Barack Obama, qui quittera la Maison Blanche le 20 janvier après huit années au pouvoir.

Mme Clinton l'a emporté dans le minuscule Vermont, dans l'Illinois, le New Jersey, le Maryland. Donald Trump dans une série d'États traditionnellement républicains (Indiana, Kentucky, Virginie occidentale, Caroline du Sud), selon les premiers résultats des chaînes de télévision américaines.

En Géorgie, Caroline du Nord, Virginie et Pennsylvanie, il était trop tôt pour avancer un pronostic.

La bataille en Floride s'annonçait extrêmement serrée en début de soirée, le scrutin devant se jouer à quelques centaines ou milliers de voix. Si le milliardaire populiste ne parvient pas à s'imposer dans le "Sunshine State", il pourrait devoir dire adieu à ses rêves de présidence.

"Il est temps qu'une femme porte la culotte", y lançait mardi 8 novembre Leonor Perez, 74 ans, en votant Clinton à Hialeah, près de Miami.

L'objectif des deux candidats : franchir le cap crucial des 270 grands électeurs, requis pour être élu.

Foule à Manhattan pour "Hillary"

Hillary Clinton est arrivée à New York en début de soirée, où elle affinera avec son équipe de "plumes" le discours qu'elle prononcera, quel que soit le verdict des urnes, dans un centre de conférences au toit de verre, le Javits Convention Center.

Le lieu était pris d’assaut par ses supporteurs, l’événement, au cœur de Manhattan, étant victime de son succès.

"C’est le chaos", fulminait Matthew Thompson, 36 ans,venu avec son partenaire spécialement de La Nouvelle Orléans. "Je pourrais être chez moi où j’ai un écran plus grand".

Ceux qui disposaient de meilleurs sésames suivaient, anxieux, les premiers résultats, diffusés sur des écrans branchés sur la chaîne CNN.

"J’espère qu’il y a plus d’Américains sains d’esprit que fous", disait Sharon Jones, 50 ans, venue de Chicago. Et si Donald Trump l’emportait mardi soir 8 novembre ? "Il paraît que le Canada c’est très beau au printemps", plaisantait-elle.

Donald Trump a prévu de regarder les résultats depuis l'imposante Trump Tower à Manhattan. Des supporteurs patientaient à proximité, portant des casquettes brodées de son slogan "rendre à l'Amérique sa grandeur".

Wall Street, anticipant une victoire d'Hillary Clinton, a terminé en hausse mardi 8 novembre, pour la deuxième journée consécutive.

Le nom du vainqueur ne devrait pas être connu avant 03h00 GMT.

Les premiers sondages sortis des urnes montrent que les Américains n'aimaient ni Mme Clinton (54% en ont une opinion défavorable), ni M. Trump (64%), selon NBC. 64% pensent aussi que M. Trump n'a pas le caractère pour devenir président. Pour la plupart de ces électeurs, l'économie est le souci numéro un.

Obama joue au basket

La campagne, particulièrement violente, faite souvent d'attaques personnelles, a laissé un goût amer dans un pays plus que jamais divisé, et a accru la méfiance des Américains envers leur classe politique.

Donald Trump, qui espère un sursaut spectaculaire dans plusieurs États, a promis un "Brexit puissance trois", référence au vote surprise des Britanniques pour sortir de l'Union européenne.

Donald Trump a été brièvement hué lorsqu'il est allé voter dans une école près de la tour Trump où il habite sur la Ve avenue de New York.

Hillary Clinton a voté avec son mari près de leur domicile de Chappaqua, en banlieue nord de la ville.

"Tellement de gens comptent sur le résultat de cette élection, ce que ça signifie pour notre pays, et je ferai de mon mieux si j'ai la chance de gagner aujourd'hui", a-t-elle dit.

La démocrate compte sur les minorités, les électeurs blancs diplômés et sur les femmes qui constituent la majorité de l'électorat (environ 52% lors des précédentes présidentielles).

Celle qui a été tour à tour Première dame, sénatrice de New York puis chef de la diplomatie américaine, présente un CV impressionnant, mais sa personnalité suscite peu d'enthousiasme.

Donald Trump, volontiers brutal, souvent imprévisible, a galvanisé un électorat blanc modeste qui se sent laissé pour compte face à la mondialisation et aux changements démographiques.

Candidat improbable que personne n'avait vu venir, le tribun populiste s'est présenté comme l'outsider déterminé à mettre fin à la corruption des élites politiques qui ont selon lui "saigné le pays à blanc".

Accusé de xénophobie et de sexisme par ses adversaires, cet ancien animateur vedette d'une émission de télé-réalité n'a jamais occupé le moindre mandat électif.

Avant mardi 8 novembre, quelque 42 millions d'Américains, sur les près de 200 millions d'inscrits avaient déjà profité des possibilités de vote anticipé.

Les Américains votaient aussi mardi pour renouveler 34 des 100 sièges du Sénat à Washington, et les 435 sièges de la Chambre des représentants.

Douze des 50 États américains élisent aussi de nouveaux gouverneurs, et des dizaines de référendums locaux sont organisés, sur des questions allant de la légalisation de la marijuana à la suppression de la peine de mort dans une trentaine d'États.

Barack Obama, qui avait déjà voté dans sa ville de Chicago, s'est lui adonné à un rituel qui touche à la superstition les jours d'élection : il est allé jouer au basket avec des amis.

AFP/VNA/CVN

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