Trump lance des frappes ciblées
en Syrie avec Paris et Londres

Les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont mené samedi 14 avril des frappes ciblées contre la Syrie.

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Au moment même où le président américain s'exprimait depuis la Maison-Blanche, des détonations étaient entendues à Damas, marquant un nouveau chapitre dans ce pays ravagé par une guerre sanglante qui dure depuis sept ans. Selon un correspondant de l'AFP sur place, plusieurs explosions successives ont été entendues, suivies par des bruits d'avions tandis que des colonnes de fumée s'élevaient du Nord-Est de la ville.

"J'ai ordonné aux forces armées des États-Unis de lancer des frappes de précision sur des cibles associées aux capacités" du gouvernement syrien Bachar al-Assad "en matière d'armes chimiques", a lancé M. Trump. "Une opération combinée est désormais en cours avec la France et le Royaume-Uni, nous les remercions tous les deux", a-t-il ajouté.

Frappes en Syrie.
Photo: AFP/VNA/CVN

La défense anti-aérienne syrienne est entrée en action contre "l'agression américaine, britannique et française", a rapporté la télévision d'État syrienne. Le gouvernement syrien a jugé que cette opération militaire constituait une violation "flagrante" du droit international et était "vouée à l'échec".

La Russie, soutien du gouvernement de Damas, a vivement réagi par la voix de son ambassadeur aux États-Unis, Anatoli Antonov. "Nos mises en garde n'ont pas été entendues", a-t-il estimé, jugeant que ces frappes étaient une "insulte" au président russe Vladimir Poutine.

Pas de pertes américaines

Le président américain Donald Trump s'adresse à la nation pour annoncer une opération militaire en cours en Syrie, le 13 avril à Washington.
Photo: AFP/VNA/CVN

Selon le général Joe Dunford, chef d'état-major américain, les forces occidentales ont visé, samedi 14 avril à 01h00, trois cibles, l'une près de Damas et les deux autres dans la région de Homs, dans le Centre de la Syrie. Il a précisé qu'aucune autre opération militaire visant la Syrie n'est prévue à ce stade.

Selon lui, les alliés ont pris soin d'éviter de toucher les forces russes, mais que Moscou n'avait pas été averti à l'avance des cibles choisies.

"Il est clair que le gouvernentent Assad n'avait pas reçu le message l'an dernier", a déclaré le ministre américain de la Défense, Jim Mattis, rappelant la frappe américaine d'avril 2017 sur la base militaire d'Al-Chaayrate, près de Homs, après une autre attaque à l'arme chimique imputée à Damas. "Nous avons été très précis et la réponse était proportionnée, mais, en même temps, ce fut une frappe lourde", a-t-il ajouté, précisant que les forces américaines avaient employé deux fois plus de munitions que l'an dernier. Aucune perte américaine n'a été rapportée lors de l'opération, selon le Pentagone.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), des centres de recherche scientifique, "plusieurs bases militaires" et des locaux de la garde républicaine à Damas et ses environs ont été pris pour cibles.

De Londres, la Première ministre britannique Theresa May a affirmé qu'il n'y avait "pas d'alternative à l'usage de la force", assurant que "tous les recours diplomatiques" avaient été explorés, en vain.

Le ministère britannique de la Défense a annoncé avoir frappé, à l'aide de quatre avions de chasse Tornado GR4 de la Royal Air Force, un "complexe militaire" près de Homs, à l'Ouest de la Syrie. Il a parlé d'une opération "couronnée de succès".

Depuis Paris, le président français Emmanuel Macron a souligné que les frappes françaises étaient "circonscrites aux capacités du gouvernement syrien permettant la production et l'emploi d'armes chimiques". "Nous ne pouvons pas tolérer la banalisation de l'emploi d'armes chimiques", a-t-il martelé.

Donald Trump a aussi estimé que le sort des pays de la région était entre les mains de leurs habitants et qu'aucune intervention militaire américaine ne pourrait, à elle seule, apporter une "paix durable".

En avril 2017, Donald Trump avait fait bombarder une base militaire syrienne, en riposte à une attaque au gaz sarin imputée au gournement, qui avait tué plus de 80 civils à Khan Cheikhoun (Nord-Ouest).

Cette fois encore, c'est une attaque chimique présumée - le samedi 7 avril à Douma, près de la capitale syrienne - qui est à l'origine des frappes déclenchées dans la nuit du 13 au 14 avril après une mobilisation de la communauté internationale, déjà saisie par l'horreur d'une guerre civile qui a fait plus de 350.000 morts depuis mars 2011.

Dans ce pays qui comptait quelque 23 millions d'habitants avant le conflit, environ la moitié de la population a été contrainte de fuir son foyer en raison des combats.

AFP/VNA/CVN

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