Trump, 100 jours ou la découverte chaotique du pouvoir

De revers en volte-face, le président américain Donald Trump a connu un apprentissage difficile du pouvoir. S'il a montré sa capacité à évoluer, il n'a pas véritablement réussi à établir un "nouveau" Trump avec une doctrine et un style présidentiel constant.

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Le président américain Donald Trump (droite) et son homologue chinois Xi Jinping, lors d'une rencontre dans la demeure présidentielle de Mar-a-Lago, en Floride, le 6 avril.

À l'heure du cap symbolique des 100 jours, qu'il franchira samedi 29 avril, le constat est cruel pour celui qui promettait aux Américains de "gagner, gagner, gagner" : il est, à ce stade de son mandat, le président le moins populaire de l'histoire moderne des États-Unis (même si sa base lui reste, pour l'heure, fidèle).

L'homme d'affaires de 70 ans revendique toujours haut et fort une approche impulsive, instinctive, imprévisible. En quelques semaines seulement, la justice, sur ses visas migratoires, et le Congrès, sur la réforme de l'assurance-maladie, lui ont infligé des gifles cinglantes. "Personne ne savait que le système de santé était si compliqué", lâche-t-il au cœur de sa tentative de réforme de l'Obamacare, loi emblématique de son prédécesseur démocrate.

Le président américain Donald Trump au téléphone avec son homologue Vladimir Poutine, dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, le 28 janvier.

"Après avoir écouté pendant dix minutes, j'ai réalisé que ce n'était pas si facile", lance-t-il après sa rencontre avec le président chinois Xi Jinping en évoquant l'épineux dossier nord-coréen.

Sur la Chine, la Russie ou l'Otan, ses virages à 180 degrés ont - dans une certaine mesure - rassuré une partie du pays ainsi que les alliés des États-Unis.

"Les volte-face récents de Trump méritent d'être (prudemment) salués", résumait d'une étonnante formule le Washington Post dans un éditorial, rappelant le malaise suscité par son discours d'inauguration d'une agressivité inouïe. Mais l'approche comporte aussi des risques.

Le président américain Donald Trump, parle sous le regard de sa fille Ivanka Trump, dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, le 24 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

De la Syrie à la Corée du Nord, quel est le risque d'entraîner les États-Unis dans un conflit militaire à l'issue imprévisible contre lequel il a mis en garde pendant la campagne ? Comment le président républicain réagirait-il en cas d'attaque terroriste sur le sol américain ?

"Trumpisme" ?

Sur le forme et le verbe, nombre d'épisodes rappellent aussi, parfois de manière spectaculaire, que Donald J. Trump est un président à part dans l'histoire de l'Amérique.

Comme dans cet entretien déconcertant accordée au magazine Time fin mars, dans lequel il défendait une à une toutes ses affirmations controversées, farfelues ou carrément fausses : "Que puis-je vous dire ? J'ai tendance à avoir raison".

Plus de trois mois après sa prise de fonction, nombre de ses détracteurs jugent toujours fidèle le portrait au vitriol que l'écrivain Philip Roth esquissait de lui fin janvier dans le New Yorker.

Celui d'un président "ignorant du gouvernement, de l'histoire, de la science, de la philosophie, de l'art, incapable d'exprimer ou de reconnaitre une subtilité ou une nuance" et utilisant "un vocabulaire de 77 mots".

Ses multiples ajustements et renoncements soulèvent aussi des questions sur sa ligne directrice et sur la définition du "Trumpisme", doctrine aux contours flous, qui s'articule autour d'un slogan plus difficile à articuler qu'il n'y paraît : "L'Amérique d'abord".

Une mise en musique d'autant plus délicate qu'elle se heurte à des combats idéologiques au sein même de la Maison Blanche. Au milieu des conseillers, dont le très droitier Steve Bannon, qui redoutent en permanence la disgrâce, un groupe fait exception : la famille, sa fille Ivanka en tête.

La nomination du juge conservateur Neil Gorsuch, 49 ans, à la Cour suprême restera sans conteste comme le grand succès des 100 premiers jours du 45e président des États-Unis.

Conscient que les débuts furent rudes, il a d'un tweet rageur dénoncé par avance cette "échéance ridicule", même si son équipe assure qu'il est "très fier" de ses 100 premiers jours. Donald Trump a encore plus de 1.300 jours devant lui jusqu'à la fin du premier.

AFP/VNA/CVN

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