Trêve en Syrie : l’aide humanitaire doit être distribuée à Alep

L’ONU espère profiter de la trêve pour distribuer vendredi 16 septembre de l’aide humanitaire dans la ville syrienne d’Alep ravagée par la guerre, alors que l’impatience croît.

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L’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, à l’issue d’une réunion du groupe de travail sur l’aide humanitaire en Syrie, à Genève le 15 septembre

L’ONU espère profiter de la trêve pour distribuer vendredi 16 septembre de l’aide humanitaire dans la ville syrienne d’Alep ravagée par la guerre chez les 250.000 habitants des quartiers rebelles assiégés, qui manquent de tout.

Une vingtaine de camions remplis de nourriture et de médicaments sont dans une "zone tampon" entre Turquie et Syrie, "prêts à prendre la route immédiatement" pour rejoindre Alep, deuxième ville du pays, selon un responsable de l’ONU, Jan Egeland.

Concrètement, les Nations unies attendent la démilitarisation d’une route clé, celle dite du Castello, pour acheminer de l’aide dans les quartiers rebelles dans l’est d’Alep, principal front du conflit, comme le stipule l’accord américano-russe sur la trêve.

Mais jeudi 15 septembre, l’armée du régime se trouvait toujours sur cette route selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Le chef du Centre russe de coordination en Syrie, le général Vladimir Savtchenko, a toutefois affirmé jeudi 15 septembre en fin de journée que l’armée avait commencé à se retirer et que ce retrait allait permettre l’acheminement de l’aide.

L’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a appelé le régime de Bachar al-Assad à donner sa "permission finale" au passage des convois. "C’est particulièrement regrettable, nous perdons du temps. La Russie est d’accord avec nous sur ce point", a-t-il dit.

Une quarantaine de camions remplis d’aide sont destinés à rejoindre les secteurs rebelles d’Alep, selon l’ONU.

"Dès que nous aurons le feu vert, nous enverrons 20 camions, puis 20 autres le jour suivant", a dit David Swanson, un porte-parole de l’agence onusienne Ocha, à Gaziantep en Turquie. Le voyage devrait prendre de quatre à cinq heures en raison de l’état des routes dans cette zone de combats.

Washington et Moscou, qui parrainent respectivement les rebelles modérés et le régime, sont les maîtres d’œuvre de la trêve qui tient depuis lundi 12 septembre et a permis une forte réduction des violences sur les fronts.

Le président américain Barack Obama réunira vendredi 16 septembre son équipe de sécurité nationale, dont le secrétaire d’État, John Kerry, et le secrétaire à la Défense, Ashton Carter, pour faire le point sur cet accord américano-russe.

Le secrétaire d’État américain John Kerry, lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion avec son homologue russe Sergueï Lavrov (droite) et l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura (de dos), à Genève le 9 septembre
Photo : AFP/VNA/CVN

Les responsables américains estiment que le cessez-le-feu en gros est respecté, même si la cessation des hostilités n’est pas "parfaite", selon les mots du porte-parole du département d’État Mark Toner.

"Des légumes et du carburant"

"À quoi sert le prolongement de la trêve si nous restons assiégés ?", a lancé Abou Ibrahim, dans le secteur rebelle qui n’a pas reçu d’aide internationale depuis le 7 juillet. "Avant, nous mourrions des bombardements, aujourd’hui nous allons mourir de faim", se lamente l’homme de 53 ans.

"On ne veut pas juste l’arrêt des bombes. On veut des légumes et du carburant", a déclaré Moustapha Morjane, du quartier rebelle de Zabdiyé à Alep. "Comment cuisiner pour nos enfants si nous n’avons pas de carburant ?"

D’après l’OSDH, seul un enfant touché par un tireur embusqué a succombé à ses blessures dans les quartiers gouvernementaux d’Alep. Il s’agit, selon l’Observatoire, de la première victime dans les zones concernées par la trêve depuis lundi 12 septembre.

Deux frappes aériennes, "d’avions inconnus", russes ou du régime de Damas, ont frappé Talbisseh, contrôlé par des rebelles, dans la province de Homs (centre), avance l’OSDH, estimant qu’il s’agit des "premières frappes sur une zone où il n’y pas de jihadistes depuis le début de la trêve".

En revanche, à Mayadine (est) sous contrôle de l’EI, 23 civils ont péri dans des frappes aériennes, affirme l’OSDH, les régions contrôlées par les groupes jihadistes EI et Front Fateh al-Cham (ex-branche syrienne d’Al-Qaïda) n’étant pas concernées par la trêve.

Le secrétaire d’État américain, John Kerry, et son homologue russe, Sergueï Lavrov, se sont mis d’accord pour renouveler le cessez-le-feu jusqu’à vendredi soir 16 septembre.

Moscou a cependant accusé les États-Unis de ne pas remplir leur part des engagements en ne faisant pas assez pression sur les rebelles pour qu’ils prennent leurs distances avec les jihadistes, principalement avec ceux du Front Fateh al-Cham.

Les deux grandes puissances tentent, à travers la cessation des hostilités, de favoriser une reprise du processus de négociations pour mettre fin au conflit très complexe qui a fait plus de 300.000 morts depuis mars 2011.

AFP/VNA/CVN

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