Transmettre le goût du savoir, jusqu’au bout du monde

Dans le cadre de leur mission, des enseignants sont amenés à être mutés dans les îles parfois reculées, pendant plusieurs dizaines d’années. Malgré les conditions souvent difficiles, ils permettent à plusieurs générations d’enfants de poursuivre leur scolarité, et de faire le trait d’union avec la terre ferme.

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L’enseignante Nguyên Thi Hoi a été mobilisée trois fois
Photo : Internet

Nguyên Thi Hoi, la cinquantaine, enseigne au collège de la commune de Bao Sen, qui se situe dans le district insulaire de Vân Dôn de la province de Quang Ninh (Nord). Depuis qu’elle a démarré sa carrière, elle a été mutée trois fois vers différentes îles du district de Vân Dôn, dont deux fois dans la commune insulaire de Ban Sen. La première fois, c’était il y a 27 ans, et il y manquait l’électricité et l’eau courante. L’enseignante avait tout juste 20 ans, et craignait les vagues de froid venant de la mer en hiver, et les piqûres d’insectes en été. Elle avoue avoir pleuré quelques fois, poussée aussi par l’idée de retourner vers la terre ferme. «Mais c’est la gentillesse des élèves et leur attachement qui m’ont fait rester sur l’île», explique-t-elle.

Nguyên Thi Hoi vit dans une chambre de la résidence collective en sein du collège. Son mari et ses enfants lui manquent, mais les locaux savent combler ce vide, et l’île est devenue sa deuxième maison. En dehors des heures devant le tableau noir, elle travaille avec ses confrères à la culture maraîchère. Chaque soir, après les leçons, les enseignantes partagent leurs confidences, et prennent soin d’elles.

Bâtir un solide avenir pour les enfants

Luu Thê Son, proche de la quarantaine, enseigne la littérature et la géographie depuis 14 ans sur l’île de Ngoc Vung (province de Quang Ninh). Cette dernière se situe à 50 km du port de Vân Dôn, et compte trois villages pour à peu près 240 foyers. Les locaux, pour la plupart des pêcheurs, sont malheureusement pauvres.

L’enseignant Luu Thê Son en train de guider ses élèves.
L’enseignant Luu Thê Son en train de guider ses élèves.

«M. Son est l’un des enseignants les plus expérimentés de notre école. Il connaît bien les travaux quotidiens, dont la pêche, la réparation de véhicules. Les locaux l’aiment beaucoup», fait savoir Dô Duc Dat, directeur du collège de Ngoc Vung. Il y a plus d’un mois, il a pu enfin construire sa propre maison après une dizaine d’années d’épargne.

Le décrochage scolaire est la hantise de ces enseignants. Pour gagner leur vie, de nombreux élèves préfèrent suivre leurs parents en haute mer. Pour ne pas les laisser de côté, il faut organiser des cours supplémentaires, et gratuits, pour qu’ils puissent au moins atteindre le niveau des autres camarades. «En partant à la rencontre des élèves en difficulté, j’arrive à connaître leurs rêves. J’espère qu’en outre d’apprendre les chiffres et les lettres, ils trouveront un bon avenir qui les attend», partage Luu Thê Son.

Une dévotion qui a su faire germer des vocations. Nguyên Thi Thu Hà était une de ses anciennes élèves, et elle a décidé de prendre le même chemin. «En plus de sa passion, l’envie de partager et de se mobiliser, Monsieur Son a été un moteur pour me pousser à devenir une enseignante», témoigne-t-elle.

Quê Anh/CVN

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