Tourisme culturel: les sites historiques en première ligne

Le développement du tourisme culturel est considéré par Hanoï comme un de ses objectifs principaux. Quelles solutions pour la capitale? Avis du Docteur Vo Quê, de l’Institut de recherche et de développement touristique.

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Touristes étrangers au Temple de la Littérature à Hanoï.
Photo: Quôc Khanh/VNA/CVN

Actuellement, le développement de l’industrie culturelle et du tourisme culturel est une préoccupation de nombreux acteurs. Quels sont, pour vous, les potentialités et défis de leur essor pour la capitale et le pays?

Selon les estimations du secteur touristique, le tourisme culturel représente une grande proportion de ses recettes. Les circuits relatifs à la culture attirent 65% du nombre de touristes dans le pays, voire 80% pour Hanoï et Hô Chi Minh-Ville. Les ressources culturelles jouent donc un rôle important dans le développement du tourisme. Pour nous, l’élaboration des produits touristiques doit se baser principalement sur la culture. C’est pourquoi la plupart des tours proposés aux étrangers sont liés à la culture et incluent la visite de sites historiques.

Le tourisme culturel va connaître de nombreuses opportunités de développement, car jusqu’ici 26 patrimoines vietnamiens, matériels et immatériels, ont été reconnus patrimoines mondiaux de l’UNESCO, dont deux tiers dans la catégorie patrimoine culturel. De plus, le pays a des milliers de lieux touristiques centenaires. Il s’agit là de bases importantes pour le développement du tourisme culturel.

À Hanoï, les circuits touristiques culturels se multiplient et s’améliorent nettement en qualité. Pourtant, le tourisme culturel doit faire face à de nombreux défis. La ville compte des milliers de documents et objets de valeur historique. Pourtant, la restitution des sites historiques laisse à désirer. Par contre, à Pékin, la Cité interdite ayant été presque totalement détruite, les Chinois l’ont parfaitement restituée, en faisant aujourd’hui une destination incontournable.

Hanoï rencontre des difficultés dans la préservation des vestiges en raison des conditions climatiques, du manque de leurs registres architecturaux officiels. La restauration ne se base que sur l’imagination des artisans et sur la tradition orale, c’est pourquoi de nombreux vestiges ont été déformés.

De plus, on manque d’une alliance entre les secteurs touristique et culturel. Le premier ne met l’accent que sur l’exploitation du patrimoine tandis que le deuxième se concentre seulement sur la préservation des lieux, qui ont des objectifs différents.

À la pagode au pilier unique, à Hanoï.
Photo : Huong Linh/CVN

Pour mettre en valeur les traits culturels propres à la capitale, que doit faire Hanoï?

Pour avoir des produits touristiques spécifiques, la ville doit déterminer clairement les sites typiques. En outre, la formation des ressources humaines joue aussi un rôle important. Ces dernières années, le secteur ne s’est pas concentré sur la formation profonde sur l’histoire et la culture. C’est pourquoi on manque de guides touristiques hautement qualifiés et dotés de solides connaissances historiques. J’ai déjà demandé de fixer des critères précis pour encadrer la pratique du tourisme culturel. Par ailleurs, il est nécessaire de mettre en place des politiques de récompense pour encourager la mise en pratique de ces réformes.

En effet, pour développer le tourisme culturel, le premier levier d’action concerne les investissements dans la préservation et la valorisation des patrimoines culturels. Il est important d’élaborer un plan concret. Ces activités doivent être réalisées de façon systématique en se basant sur des documents d’époque. Chaque lieu historique doit être étudié soigneusement pour pourvoir transmettre aux touristes les informations nécessaires.

Si l’on devait choisir trois attractions principales au service du développement du tourisme culturel, sur lesquelles devrions-nous nous concentrer?

D’après moi, l’accent devrait être mis d’abord sur les sites historiques et, ensuite, sur les musées. La ville dispose en effet de nombreux musées comme ceux de l’histoire du Vietnam, des beaux-arts ou encore de la victoire contre les B52, qui n’attirent pourtant pas autant de visiteurs qu’on le souhaiterait. Les voyagistes ne s’intéressent pas encore aux tours incluant des musées. Avec 1.130 villages de métiers, Hanoï pourrait développer cette forme de tourisme dans l’avenir. Actuellement, les voyageurs ne connaissent que le village de la céramique de Bat Tràng ou celui de la soie de Van Phuc.

Huong Linh/CVN

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