Tour d'Italie : Geoghegan Hart gagne son duel face à Hindley et s'offre le Giro

Le jeune Britannique Tao Geoghegan Hart, 25 ans, est sorti vainqueur de son duel avec l'Australien Jai Hindley dans le contre-la-montre final du Giro, dimanche 25 octobre à Milan, pour 39 secondes, et a donc remporté son premier grand Tour.

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Tao Geoghegan Hart et les membres de son équipe Ineos après avoir remporté le Tour d'Italie, le 25 octobre à Milan.
Photo : AFP/VNA/CVN

Ayant parfaitement suppléé les absences ou défaillances des leaders de l'équipe Ineos, Geoghegan Hart est même monté dimanche 25 octobre, pour la première fois de sa carrière, sur le podium d'un grand tour. Comme ses suivants du Giro, Hindley et le Néerlandais Wilco Kelderman, deux coureurs de la même équipe (Sunweb).

Un chrono à sens unique

Le match a été plié assez vite. L'écart (22 sec après 10 km) a vite grandi entre Geoghegan Hart, tirant un développement important, et Hindley, manquant de puissance sur un pareil parcours (15,7 km) idéal pour les gros rouleurs, du type du champion du monde du contre-la-montre, l'Italien Filippo Ganna, qui a dominé les trois chronos de l'épreuve.

Hindley, parti avec le maillot rose grâce à un avantage de 86 centièmes de seconde sur Geoghegan Hart, n'a pu renverser les pronostics favorables au représentant de l'équipe la plus riche du peloton.

Un symbole ? Au soir de l'étape de Sestrières samedi 24 octobre, Geoghegan Hart a pris place dans un hélicoptère affrété par sa formation, quand Hindley a rejoint la métropole milanaise par la route.

Pour l'anecdote, les deux se sont ensuite retrouvés dans des hôtels voisins, dans la banlieue de Milan, et ont effectué à quelques instants d'intervalle la reconnaissance du parcours dimanche matin 25 octobre, sous un ciel gris allant de pair avec la curiosité polie des spectateurs.

La mise à bas des têtes d'affiche

Des cinq favoris au départ, le 3 octobre en Sicile, aucun n'est sur le podium à Milan, quelque 3.500 kilomètres plus loin. À cause du COVID-19 (Simon Yates, Seven Kruijswijk), d'une chute provoquée par un bidon roulant sur la route (Geraint Thomas), des limites du moment ou de l'âge pour le Danois Jakob Fuglsang, 6e finalement, et l'Italien Vincenzo Nibali, 7e.

"Il y a un changement de génération, c'est clair", a soupiré Nibali, habitué des podiums (six fois !) au Giro durant la décade précédente. Est-ce lié à la saison 2020 chamboulée par le coronavirus et propice aux qualités d'adaptation des plus jeunes ? La pandémie a probablement accéléré le phénomène et le constat est là: les jeunes se sont emparés du Tour (Bernal en 2019, Pogacar en 2020) et, désormais, du Giro.

Le pouvoir aux jeunes

L'Australien Jai Hindley (Sunweb) lors de la dernière étape du Tour d'Italie, le 25 octobre à Milan.
Photo : AFP/VNA/CVN

Venus sur ce Giro automnal dans un rôle de lieutenants, Geoghegan Hart et Hindley sont devenus leaders d'équipes au fil des étapes. Le Londonien arrive à point nommé pour devenir le porte-drapeau du cyclisme britannique aux stars vieillissantes (35 ans pour Chris Froome, 34 ans pour Geraint Thomas). L'Australien incarne l'émergence de nouveaux talents à côté de deux coureurs de 22 ans qui ont éclaboussé les deux derniers grands tours, son coéquipier suisse Marc Hirschi en France, le Portugais Joao Almeida en Italie (15 jours en rose et 4e au classement final).

Ces coureurs, seulement connus des experts en début d'année, ont détrôné les anciens au prix de performances de haut niveau. Les données évoquent de façon générale une sensible élévation du niveau, tant au Tour de France qu'au Giro.

Pour les entraîneurs, l'atypique saison 2020 donne matière à réflexion pour la suite, en ce qui concerne la préparation d'un rendez-vous majeur. Geoghegan Hart avait derrière lui 17 jours de course depuis la reprise des compétitions, Hindley à peine 15 jours.

La victoire des organisateurs

À rebours des pronostics généralement pessimistes, dans un contexte général de forte augmentation des cas de COVID-19 en Europe, le Giro le plus tardif de l'histoire est allé jusqu'à son terme. Quitte à arriver à Milan sans public, interdit d'accès au Duomo, au cœur de la cité lombarde, comme le Tour de France l'a fait le mois dernier à plusieurs reprises.

"Le Giro a respecté toutes les règles. Rejoindre l'arrivée à Milan est une grande victoire pour un pays qui a donné la preuve, à travers un événement sportif, qu'on pouvait aller de l'avant, malgré le COVID", s'est réjoui le directeur du Giro, Mauro Vegni.

Pier Bergonzi, l'un des directeurs de la Gazzetta dello Sport, journal organisateur du Tour d'Italie, a renchéri : "Dans un pays en proie à une pandémie galopante, cela n'est pas loin du miracle."

AFP/VNA/CVN

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