France
Tir accidentel lors de l'inauguration de la LGV Tours-Bordeaux par Hollande

L'inauguration mardi 28 février des infrastructures de la ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux par François Hollande a été perturbée par le tir accidentel d'un gendarme, qui a blessé deux personnes en marge de la cérémonie.

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Inauguration par François Hollande des infrastructures en Charente de la ligne à grande vitesse (LGV) Tours-Bordeaux, à Villognon près d'Angoulême, le 28 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le gendarme, placé dans le dispositif de protection du côté du cocktail de réception sous chapiteau, a tiré avec son arme accidentellement, un peu à l'écart du lieu du discours du chef de l'État, à Villognon près d'Angoulême (Charente).

Deux personnes ont été légèrement blessées lorsque l'arme du militaire, à la sécurité mal enclenchée, a fait feu. La balle a frôlé le mollet d'une personne et fini sa course dans la jambe d'une autre.

Le préfet de la Charente, Pierre N'Gahane, a précisé sur place à la presse que "les jours des deux blessés n'étaient pas en danger" et que "le procureur de la République avait été saisi et une enquête ouverte". Une enquête administrative a également été ouverte.

Juste après son intervention, François Hollande "est venu dans la salle attenante", "vers les blessés" et "il a discuté un peu avec les deux personnes avant de repartir comme prévu", a ajouté le préfet.

Le président de la République a interrompu son discours quelques instants, sans que ses gardes du corps n'interviennent, puis l'a repris tandis que les blessés étaient pris en charge.

François Hollande a rappelé que cette LGV allait rapprocher les territoires. "Agen, Dax, Bayonne, Mont de Marsan (...), toutes ces villes bénéficieront de gains de temps (...) par rapport à ce qui existe aujourd'hui", a-t-il déclaré.

"Beaucoup dans ces territoires peuvent parfois exprimer un sentiment d'abandon, d'oubli, en pensant qu'il n'y en a que pour les métropoles, les grandes villes, que les territoires ruraux seraient laissés à eux-mêmes."

Et de souligner sur le ton de l'humour : "Ce chantier aura duré cinq ans. Un quinquennat, c'est court, même si c'est trop long pour certains... Je parle de la construction".

Concédée sur 50 ans

Les travaux de la ligne "Sud Europe Atlantique" ont démarré en 2012 et se sont achevés l'an dernier. Elle permettra de relier Paris à Bordeaux en 02h04, réduisant de plus d'une heure le parcours.

Coût total : 9 milliards d'euros - 7,8 milliards pour la ligne, 1,2 milliard pour les aménagements - financés par SNCF Réseau à hauteur de 2,2 milliards, par l'État, les collectivités locales et l'Union européenne à hauteur de 3 milliards, et par Lisea - concessionnaire de la ligne - pour le reste.

Grande originalité de cette dernière née du réseau ferroviaire français : sa construction et surtout son exploitation, ce qui ne s'était jamais vu en France, ont été concédées sur 50 ans à un consortium, Lisea, associant des investisseurs privés et publics.

Outre le géant du BTP Vinci (33,4%), il regroupe la Caisse des Dépôts (25,4%) ainsi que les fonds d'investissement Meridiam (22%) et Ardian (19,2%).

Les opérateurs ferroviaires, pour y faire circuler leurs trains, verseront environ 250 millions d'euros de péages chaque année à Lisea (7.000 euros par train en moyenne). Sur les autres lignes, ces péages sont versés à SNCF Réseau (ex-RFF).

François Hollande visite les infrastructures de la ligne à grande vitesse (LGV) Tours-Bordeaux, à Villognon près d'Angoulême, le 28 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

Ce montage avait été décidé il y a dix ans pour ne pas gonfler encore la dette colossale de SNCF Réseau.

Lisea espère transporter 20 millions de voyageurs par an, soit une augmentation de 20% du trafic sur l'axe Paris-Bordeaux.

Mais le financement de la ligne a donné lieu à d'intenses bras de fer.

D'une part avec les collectivités locales, qui ont bataillé pour obtenir le plus de dessertes et de fréquences possibles en échange de leur participation. Il manque toujours 200 millions d'euros, selon SNCF Réseau.

D'autre part avec la SNCF, qui a critiqué le prix des redevances et s'est plaint de devoir justement multiplier les trains et les haltes, au détriment de sa propre rentabilité. La compagnie estime que pour 2017, soit une demi-année seulement d'exploitation, il lui en coûtera 90 millions d'euros.

Deux autres lignes à grande vitesse seront inaugurées cette année : Bretagne-Pays de la Loire, jusqu'à Rennes, ouvrira début juillet, et le contournement de Nîmes et Montpellier, fin 2017.

AFP/VNA/CVN

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