Brexit
Theresa May lâche un peu de lest pour convaincre les députés

La Première ministre britannique Theresa May a lâché un peu de lest jeudi 6 décembre pour tenter de convaincre des députés d'adopter son accord de Brexit négocié avec Bruxelles avant un vote à haut risque mardi prochain 11 décembre.

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La Première ministre britannique Theresa May au Parlement britannique, le 5 décembre à Londres. 

Affaiblie par une opposition de tous bords au traité de sortie de l'Union européenne, la dirigeante conservatrice a dit sur la BBC que les députés pourraient avoir le dernier mot sur l'éventuelle activation d'une disposition évitant le rétablissement de contrôles frontaliers sur l'île d'Irlande après le Brexit, un point très controversé du texte.
Désignée par le terme "filet de sécurité" ("backstop" en anglais), cette disposition maintient l'ensemble du Royaume-Uni dans une union douanière avec l'UE ainsi qu'un alignement réglementaire plus poussé pour l'Irlande du Nord, si aucun accord sur la future relation entre Bruxelles et Londres n'est conclu à l'issue d'une période de transition de 21 mois après le Brexit, prévu pour le 29 mars 2019.
Mais le backstop, destiné à préserver l'accord de paix en Irlande du Nord, est décrié par les députés eurosceptiques jusqu'au sein du Parti conservateur au pouvoir, qui y voient un danger d'arrimage permanent du Royaume-Uni à l'UE.
Des dizaines de conservateurs se sont désolidarisés du gouvernement sur le texte, faisant courir un risque élevé de rejet de l'accord au cours du vote, le 11 décembre, à la Chambre des Communes, ce qui plongerait le pays dans l'incertitude et compliquerait le processus de Brexit.
"Pas automatique" 
"On parle du backstop comme s'il était automatique. En fait, il n'est pas automatique", a relevé Theresa May, soulignant la possibilité d'étendre "pour un an ou deux" la période de transition à la place.

"Si nous devons l'utiliser, un choix devra être fait et j'examine la question du rôle du Parlement dans ce choix", a-t-elle ajouté, laissant entendre que la décision d'activer le backstop pourrait revenir aux députés, dans une tentative d'apaiser leur révolte.
Un effort immédiatement battu en brèche par l'ancien chef de la diplomatie britannique, Boris Johnson. Cette proposition "est tout simplement impossible", a-t-il affirmé. "En vertu de l'accord, l'UE a le droit, légalement, de nous empêcher de prolonger la transition et de nous faire entrer dans le backstop, quoi qu'en dise la Première ministre ou le Parlement".
Mais face aux demandes pressantes de renégocier le compromis, Theresa May reste ferme: son accord est "bon" pour le Royaume-Uni et "le seul" qui permette de mettre en 
œuvre le Brexit voté par référendum en 2016, tout en conservant des liens étroits avec l'Union européenne.
Devant les députés, le ministre des Finances est venu à la rescousse: "L'idée selon laquelle il y a une possibilité de le renégocier à la dernière minute est tout simplement illusoire", a prévenu Philip Hammond au troisième jour de débats électriques sur l'accord au Parlement.
"Atmosphère empoisonnée" 
"Le temps est venu des choix difficiles et des solutions pratiques", a-t-il ajouté. Les autres options, selon lui, sont un Brexit sans accord, néfaste pour l'économie britannique, ou pas de Brexit du tout.
L'ancien ministre et député conservateur Nicholas Soames, pourtant loyal au gouvernement, a lui-même reconnu qu'il était "probable" que Theresa May essuie une défaite pendant le vote du 11 décembre.
Il a déploré sur la BBC la guerre interne entre Tories, évoquant une "atmosphère empoisonnée" avec "des collègues remontés les uns contre les autres".

AFP/VNA/CVN

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