Brexit
Theresa May à la recherche d'un difficile consensus

La Première ministre britannique Theresa May poursuit jeudi 17 janvier ses tractations avec l'opposition pour dégager un consensus sur le Brexit après le rejet par une écrasante majorité de députés de l'accord qu'elle a péniblement négocié avec Bruxelles.

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La Première ministre britannique Theresa May le 16 janvier à Londres.
Photo: AFP/VNA/CVN 

Londres doit quitter l'Union européenne le 29 mars, et à seulement dix semaines de l'échéance, l'incertitude règne sur les conditions de ce départ, le gouvernement ayant jusqu'ici échoué à proposer un plan soutenu par une majorité au Parlement.

Tandis que les dirigeants de l'UE ont appelé Londres à clarifier sa position, l'hypothèse d'un report du Brexit n'est plus taboue des deux côtés de la Manche, alors que le gouvernement britannique est lui-même toujours divisé.

La dirigeante conservatrice a survécu de justesse mercredi 16 janvier à une motion de censure déposée par les travaillistes, la première contre un gouvernement britannique depuis 26 ans. Aussitôt après, elle a commencé à recevoir les dirigeants de l'opposition, bien consciente de la nécessité de convaincre au-delà de son camp pour sortir de l'impasse.

"Ce ne sera pas une tâche facile mais les députés savent qu'ils ont le devoir d'agir dans l'intérêt national, d'arriver à un consensus", a-t-elle déclaré.

Les membres de l'opposition ont posé leurs conditions. Ils exigent que Mme May écarte clairement l'éventualité d'une sortie sans accord de l'Union européenne.

Le leader des travaillistes, Jeremy Corbyn, a même catégoriquement exclu de la rencontrer tant que ce ne sera pas le cas.

"Lignes rouges" 

Le leader de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn prononce un discours à Hastings en Angleterre, le 17 janvier.
Photo: AFP/VNA/CVN

"Mme la Première ministre, renoncez-y et discutez sérieusement de la manière d'envisager l'avenir", a-t-il réclamé depuis Hastings (Sud-Est de l'Angleterre). Il lui demande aussi de renoncer aux "lignes rouges" qu'elle s'est fixées, dont le refus de rester au sein de l'union douanière européenne. Le Labour veut au contraire continuer à en faire partie.

Pour Caroline Lucas, députée des Verts, les tentatives de dialogue de Theresa May "arrivent trop tard". "Il n'y a aucun signe que la Première ministre veuille trouver un compromis", a-t-elle fustigé jeudi 17 janvier sur Twitter, après l'avoir rencontrée dans la matinée.

La cheffe du gouvernement doit présenter lundi 21 janvier un "plan B", un projet alternatif qui devrait toutefois rester dans la ligne de l'accord initial. Signe de l'enjeu, elle a annulé sa participation au forum économique mondial de Davos, qui s'ouvre lundi 21 janvier pour une semaine.

Les députés britanniques auront la possibilité d'amender ce "plan B". Leurs modifications seront présentées au vote le mardi 29 janvier, à deux mois tout juste de la date prévue du Brexit.

À mesure que la date se rapproche, l'hypothèse d'un report du divorce est de plus en plus discutée à Bruxelles, pour éviter le chaos d'une sortie sans accord. Elle a reçu jeudi 17 janvier le soutien du comité parlementaire britannique chargé du Brexit. Mais c'est au gouvernement de Theresa May qu'il revient d'en faire la demande aux 27.

"S'ils nous disent que c'est pour organiser de nouvelles élections ou un nouveau référendum, cela ferait partie des motifs acceptables", a estimé un diplomate européen, "mais il faut que ce soit court, pas plus de quelques semaines".

Nouveau sondage 

Selon le Times, Mme Leadsom et d'autres eurosceptiques veulent que le "plan B" limite dans le temps la possibilité de mettre en place le "filet de sécurité", solution de dernier recours pour éviter le retour d'une frontière terrestre entre l'Irlande et l'Irlande du Nord, décriée par les Brexiters. Ils veulent aussi que soit incluse la promesse de négocier un accord de libre échange sur le modèle canadien.

De son côté, l'europhile ministre des Finances, Philip Hammond, a assuré que le scénario d'une sortie sans accord, qui effraie particulièrement les milieux économiques, serait abandonné, lors d'une conversation téléphonique avec des chefs d'entreprise.

L'option d'un second référendum, elle, demeure exclue par Theresa May. Une nouvelle consultation prendrait plus d'un an à être organisée, a estimé jeudi 17 janvier Downing Street.

Ce scénario est défendu par le SNP, le Parti libéral-démocrate, le parti nationaliste gallois Plaid Cymru et les Verts, qui pressent Jeremy Corbyn de leur emboîter le pas.

Selon un sondage YouGov réalisé auprès de 1.070 personnes pour le mouvement People's Vote, qui réclame un second référendum, 56% des Britanniques voteraient pour rester dans l'UE en cas de nouvelle consultation, soit la proportion la plus élevée depuis le vote de juin 2016 qui a décidé du Brexit.

AFP/VNA/CVN

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