Tennis : Roland-Garros rattrapé par la réalité du COVID-19

À dix jours de son coup d'envoi, exceptionnellement à l'automne (27 septembre-11 octobre), Roland-Garros a été rattrapé une nouvelle fois par la réalité du COVID-19 : le Grand Chelem parisien ne pourra finalement accueillir que 5.000 spectateurs par jour.

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Vue aérienne du court central Philippe Chatrier de Roland-Garros, le 8 juin.
Photo : AFP/VNA/CVN

Quand, début juillet, Roland-Garros avait fixé la barre à jusque 20.000 spectateurs quotidiens avant de rouvrir sa billetterie, soit "de 50 à 60% de sa jauge habituelle" maximale, l'annonce avait paru ambitieuse.

Une première fois, il y a dix jours, la Fédération française de tennis (FFT), qui organise le tournoi, avait dû revoir ses ambitions à la baisse de moitié. À la fois face à la dégradation de la situation sanitaire en France et à l'impossibilité, énoncée par le Premier ministre Jean Castex fin août, de "déroger" à la jauge maximale de 5.000 personnes "dans les départements rouges (...) où il y a une forte circulation virale".

Dans ces conditions, elle avait présenté une option intermédiaire qui lui permettait de recevoir jusqu'à 11.500 spectateurs par jour. Une option alors validée par les autorités françaises et qualifiée de "responsable et raisonnable à date" par le directeur général de la FFT, Jean-François Vilotte.

Sa logique : le découpage en trois secteurs "hermétiques, indépendants et autonomes" de son stade de 12 hectares et 1 km de long. Trois zones organisées autour de ses trois courts principaux, Philippe-Chatrier (5.000 places), Suzanne-Lenglen (5.000) et Simonne-Mathieu (1.500), dans le jardin des serres d'Auteuil.

20.000, 11.500, puis 5.000

Le président de la Fédération française de tennis, Bernard Giudicelli, pose dans le nouveau stade de Roland-Garross, le 5 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

Mais, à dix jours de son ouverture et à quatre seulement du début des qualifications, voilà Roland-Garros de nouveau contraint de resserrer les boulons, avec 5.000 spectateurs par jour au maximum, a indiqué la préfecture de police de Paris.

"Il est important pour la vie sportive, sociale et économique de notre pays qu’un événement majeur comme Roland-Garros puisse être organisé en tenant compte des impératifs sanitaires", a réagi la FFT dans un communiqué.

Ce durcissement intervient alors que le ministre de la Santé, Olivier Véran a décrit l'épidémie de COVID-19 comme "à nouveau très active dans notre pays" jeudi après-midi 17 septembre au cours d'une conférence de presse.

La FFT "est consciente de la déception que ressentiront les personnes qui ne pourront finalement pas accéder au stade, en raison de cette diminution du nombre de spectateurs (...) Le tournoi 2020 sera un tournoi exemplaire pour la promotion du sport, pour son rayonnement et la défense de ses valeurs", conclut la fédération.

Au total, en quinze jours de compétition - la semaine de qualifications a lieu à huis clos - ce sont seulement 75.000 spectateurs qui pourront assister au tournoi. Loin, très loin des près de 520.000 accueillis en 2019 tout au long de la quinzaine parisienne. Des fans de la balle jaune qui n'auront en outre pas le loisir de voir jouer Naomi Osaka, lauréate du dernier US Open, blessée à une cuisse.

Économiquement, ce n'est pas du tout un détail pour la FFT et le tennis français, très largement irrigués par Roland-Garros, à hauteur de 80% en 2019 (255,4 millions d'euros sur un budget total de la FFT de 325 millions d'euros). Et alors que la billetterie génère près de 20% des recettes du tournoi.

Avec une jauge limitée à 11.500 spectateurs, le directeur de Roland-Garros Guy Forget avait estimé que "les produits du tournoi (seraient) divisés par deux", ce qui correspondait à quelque 140 millions d'euros.

L'abaissement du curseur à 5.000 devrait faire encore grimper le manque à gagner et va obliger les organisateurs à de nouvelles démarches de dernière minute auprès des détenteurs de billets.

Habituellement programmé fin mai-début juin, Roland-Garros avait été reporté à l'automne à la surprise générale, sous l'impulsion unilatérale de ses organisateurs, dès mi-mars.

À l'arrêt en raison de la pandémie de coronavirus pendant cinq mois, à partir de début mars, le tennis mondial a fini par se relancer début août.

Mais aucun tournoi n'a encore ouvert ses portes à autant de spectateurs depuis. Les trois plus importants jusque-là, US Open, Cincinnati (délocalisé à New York), et Rome cette semaine, ont même été organisés à huis clos.


AFP/VNA/CVN

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