Taxes douanières sur l'automobile: Trump accorde jusqu'à six mois de répit

Donald Trump a accordé vendredi 17 mai jusqu'à six mois de délai à l'Union européenne et au Japon notamment pour négocier un accord commercial pour le secteur automobile, faute de quoi il infligera des droits de douane supplémentaires au risque de faire dérailler la croissance mondiale.

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Donald Trump a accordé vendredi 17 mai jusqu'à six mois de délai à l'Union européenne et au Japon notamment pour négocier un accord commercial pour le secteur automobile.

"Si de tels accords n'étaient pas conclus dans les 180 jours (...), le président serait alors autorisé à prendre d'autres mesures qu'il estime nécessaires pour ajuster les importations et éliminer la menace que les voitures importées font peser sur la sécurité nationale", a affirmé la Maison Blanche.
"L'Union européenne nous traite plus mal que la Chine", a expliqué Donald Trump, estimant que les pays membres étaient "juste plus petits". "Ils envoient des Mercedes Benz (aux 
États-Unis) comme des cookies", a-t-il déploré.
L'UE est prête à négocier avec Washington "un accord commercial limité incluant les voitures", a réagi la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström.
Elle rencontrera la semaine prochaine à Paris le représentant au Commerce Robert Lighthizer, chargé par Donald Trump de mener les négociations, et informera les ministres européens du Commerce du résultat de ses discussions le 27 mai à Bruxelles.
De son côté, le ministre allemand de l'
Économie a salué ce répit, qui permet d'éviter "pour le moment, une aggravation du conflit commercial".
L'objectif de Washington est clair: diminuer les importations de voitures et pièces automobiles étrangères et obtenir une plus grande ouverture des marchés aux voitures américaines.
Le secrétaire au Commerce Wilbur Ross, chargé en mai 2018 de mener une enquête sur ce secteur, avait remis ses conclusions à Donald Trump en février. Le président avait jusqu'à samedi 18 mai pour se décider.
Sécurité nationale
Dans ce rapport, le ministre américain estime que "la recherche et le développement dans l'automobile sont cruciaux pour la sécurité nationale".
"La base industrielle de la défense des 
États-Unis dépend du secteur de l'automobile pour le développement de technologies essentielles au maintien de notre supériorité militaire", explique-t-il, citant d'importantes innovations en matière de motorisation ou la conduite autonome.
Mais Cecilia Malmström a rejeté "la notion que les exportations automobiles représentaient une menace pour la sécurité nationale" des 
États-Unis.
Une idée vigoureusement rejetée aussi par le constructeur japonais Toyota, qui dispose d'usines et de centre de recherches aux 
États-Unis et qui, dans un communiqué, a estimé que Washington lui avait envoyé "un message (signifiant que) nos investissements ne sont pas les bienvenus".
"Nos activités et nos employés (...) ne sont pas une menace pour la sécurité nationale", ajoute le groupe, et "limiter les importations de véhicules et de pièces est contreproductif" pour l'emploi et l'économie.
"Si des quotas sont imposés, les plus grands perdants seront les consommateurs", ajoute Toyota.
Le rapport américain avance que les constructeurs étrangers ont bénéficié, "au cours des trois dernières décennies", d'un avantage au détriment des industriels américains, grâce à des droits de douane faibles aux 
États-Unis quand les Américains se sont heurtés à des marchés plus restrictifs.
La part des constructeurs américains aux 
États-Unis a fondu, passant de 67% (10,5 millions d'unités produites et vendues aux États-Unis) en 1985 à 22% (3,7 millions d'unités) en 2017, selon les données du rapport.
Dans le même temps, le volume des importations a presque doublé (de 4,6 à 8,3 millions d'unités). En 2017, les 
États-Unis ont importé plus de 191 milliards de dollars d'automobiles.
La part du marché mondial des producteurs américains est passée de 36% en 1995 à seulement 12% en 2017, ce qui réduit leur capacité à financer la recherche et le développement nécessaires pour garantir le leadership technologique "répondant aux exigences de la défense nationale", estime la Maison Blanche.

AFP/VNA/CVN 

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