Tapis de prière, policiers et heurts dans la Vieille ville de Jérusalem

Ils viennent tous les jours, étalent leur tapis de prière dans la rue sous la surveillance de policiers israéliens et refusent d’entrer sur l’esplanade des Mosquées, troisième lieux saint de l’islam situé à Jérusalem-Est, annexée par Israël.

>>Israël retire les détecteurs de métaux aux entrées de l’esplanade des mosquées

Un Palestinien prie à l’extérieur de l’esplanade des Mosquées, le 26 juillet à Jérusalem

Près de deux semaines après une brusque montée des tensions autour de ce site religieux - que les juifs appellent Mont du Temple -, une véritable routine s’est installée. Des fidèles musulmans, quelques centaines en journée, se rendent à la porte des Lions de la Vieille ville. Des sympathisants leur distribuent de la nourriture et des boissons.

Des dizaines de policiers israéliens, lourdement armés, les observent silencieusement. Certains fument, d’autres s’amusent avec leur téléphone portable. Les Palestiniens refusent d’aller prier sur l’esplanade des Mosquée, où se dressent la mosquée al-Aqsa et le Dôme du Rocher avec sa coupole dorée, pour protester contre les mesures de sécurité imposées par l’État hébreu après l’assassinat le 14 juillet de deux policiers israéliens par trois Arabes israéliens aux abords du site.

Israël avait alors installé des détecteurs de métaux aux entrées de l’esplanade, provoquant la colère des musulmans palestiniens qui y ont vu une tentative de l’État hébreu d’augmenter son contrôle sur ce site, administré par la Jordanie.

Malgré le retrait mardi 25 juillet des portiques de sécurité, les autorités religieuses palestiniennes ont maintenu la consigne de boycott du site, mécontentes de l’annonce par Israël du remplacement des détecteur de métaux par d’autres techniques de surveillance.

Contrôles de sécurité

Un groupe d’une cinquantaine de femmes musulmanes font 200 km tous les jours en partant de Nazareth, dans le nord d’Israël, pour faire acte de présence et prier à l’extérieur de l’esplanade. Elles arrivent à six heures du matin et repartent tard le soir.

Heurts dans la Vieille ville de Jerusalem entre des Palestiniens et les forces de sécurité israéliennes, le 21 juillet.

À la tombée de la nuit, la foule des fidèles commence à grossir. Pour la dernière prière de la journée qui a lieu vers 21h00, plusieurs milliers de Palestiniens sont désormais rassemblés près de la porte des Lions. La plupart d’entre eux ne viennent que pour prier, mais certains jeunes provoquent les forces de l’ordre.

Ils lancent des pétards et les policiers israéliens répliquent en chargeant la foule et en tirant des grenades assourdissantes. Pour les Israéliens, ces nouvelles mesures sont justifiées par des impératifs de sécurité, les autorités affirmant que les assaillants qui ont tué les deux policiers avaient infiltré des armes sur l’esplanade et en étaient sortis pour mener leur attentat.

L’État hébreu soutient que les contrôles de sécurité sont imposés dans de nombreux lieux saints, y compris pour les juifs et les touristes qui souhaitent accéder au mur des Lamentations situé en contrebas de l’esplanade. Ce mur est l’ultime vestige du Temple juif détruit en l’an 70 par les Romains.

Aux termes d’un statu-quo de plusieurs décennies, les musulmans ont le droit de prier sur l’esplanade de jour comme de nuit, tandis que le juifs peuvent s’y rendre à certaines heures, mais pas y organiser des prières. Les Palestiniens redoutent toutefois que les Israéliens projettent de prendre le contrôle de l’esplanade, située à Jérusalem-Est dont ils veulent faire la capitale de l’État auquel ils aspirent.

Dans le reste de la Vieille ville, le calme règne. "La situation s’était améliorée ces derniers mois mais avec ce qui s’est passé à Al-Aqsa, nous avons évidemment constaté une chute" du nombre de touristes, affirme Hovsep, qui vend des souvenirs religieux.

Cinq Palestiniens ont trouvé la mort la semaine dernière au cours des affrontements qui ont éclaté après l’installation des détecteurs. Trois Israéliens ont également été tués pendant la même période par un Palestinien dans une colonie israélienne en Cisjordanie occupée.


AFP/VNA/CVN

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