Tâm et Cám (suite)

Il est des légendes qui se racontent sous tous les cieux. Que ce soit sous les étoiles scintillantes du ciel d’Occident ou sous la lune sublime du ciel d’Asie. Combien d’enfants n’ont-ils pas entendu cette magnifique histoire que je vous conte aujourd’hui ?

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"Tâm et Cám" est l’un des contes les plus racontés par les grands-mères vietnamiennes à leurs petits-enfants.
Photo : CTV/CVN

Comme je vous ai raconté dans le numéro précédent, la marâtre et Cám trompèrent Tâm en lui demandant d’aller conduire les buffles aux champs lointains. À la maison, elles capturèrent le poisson bien-aimé de Tâm et le mangèrent. Le soir venu, Tâm revint et, après avoir pris un peu de riz, se dirigea vers l’étang pour nourrir son ami. Elle appela et appela encore et encore, mais elle ne vit que des gouttes de sang à la surface de l’eau.

Tâm sut que quelque chose de terrible s’était passé et se mit à pleurer. Le Bouddha apparu de nouveau à ses côtés : "Pourquoi pleures-tu cette fois-ci, mon enfant ?". Tâm lui raconta toute l’histoire et le Bouddha dit : "Ton poisson a été capturé et mangé. Maintenant, ne pleure plus. Il faut trouver ses arêtes et les mettre dans quatre pots. Après, tu devras enterrer ces derniers et en placer un à chacun des pieds de ton lit".

Tâm chercha et chercha les arêtes de son cher ami, mais ne les trouva nulle part. Alors qu’elle cherchait encore et encore, un coq vint vers elle, lui disant : "Une poignée de riz, et je trouve les arêtes pour toi". Tâm lui donna du riz et après en avoir mangé, il se précipita dans la cuisine. En peu de temps, le coq revint avec les arêtes qu’il déposa aux pieds de Tâm. La jeune fille suivit les conseils du Bouddha.

Quelques mois plus tard, le roi proclama l’organisation d’un grand festival. Tous les habitants du village de Tâm allaient y participer et la route était bondée de gens richement vêtus. Cám et sa mère, parées de leurs plus beaux vêtements, étaient prêtes à se joindre à eux. Lorsque la femme vit que Tâm voulait également participer à la soirée de gala, que croyez-vous qu’elle fit ? Elle mélangea un panier de paddy avec un panier de riz décortiqué que Tâm avait trié la veille au soir. "Tu iras à la fête quand tu auras séparé chacun de ces grains de riz. Si le travail n’est pas fini lorsque nous rentrerons ce soir, je te battrai", dit-elle à Tâm.

Puis, elle et sa fille rejoignirent les gens sur le chemin de la fête, laissant Tâm solitaire à sa tâche. La pauvre jeune fille commença à séparer le riz, mais elle savait que cela était désespéré et elle se mit à pleurer. Une fois encore, le Bouddha apparu à ses côtés. "Pourquoi y a-t-il des larmes dans tes yeux ?", a-t-il demandé. Tâm lui expliqua que les grains de riz devaient être séparés et que le festival serait terminé avant qu’elle ait fini. "Apportes tes paniers dans la cour, dit le Bouddha. Je vais appeler les oiseaux pour t’aider".

De grain en rêve

Le Bouddha appela les oiseaux pour aider Tâm à séparer du paddy et du riz décortiqué
Photo : CTV/CVN

Toute de suite, les oiseaux vinrent alors picorer et voleter jusqu’à ce qu’en un rien de temps, ils eurent divisé le riz et la balle de paddy en deux paniers différents. Pas un seul grain ils ne mangèrent. Mais lorsqu’ils s’envolèrent, Tâm se mit à pleurer de nouveau. "Maintenant, pourquoi pleures-tu ?", demanda le Bouddha. "Mes vêtements sont trop pauvres. Je vous remercie pour votre aide, mais je ne peux pas aller à la fête habillée comme ça", expliqua Tâm. "Ne t’inquiète pas ! Vas déterrer les quatre pots que tu avais placés aux pieds de ton lit !, ordonna le Bouddha. Ensuite, tu auras tout ce qu’il te faut".

Tâm obéit, déterra et ouvrit les pots. Dans le premier, elle trouva une belle robe,  un corsage et une écharpe, tous en soie. Dans le deuxième, elle trouva une paire de chaussures brodées qui lui allait parfaitement. Quand elle ouvrit le troisième, elle fut surprise d’y trouver un cheval miniature. Une fois dehors, il grandit pour devenir un noble coursier. Dans le quatrième, il y avait une selle richement décorée. Tâm alla laver et brosser ses cheveux jusqu’à ce qu’ils brillent au soleil. Puis, elle mit ses merveilleux vêtements neufs et se dirigea vers le festival.

Sur le chemin, elle dut traverser un ruisseau, et une de ses chaussures brodées tomba à l’eau et coula. Elle était tellement pressée qu’elle ne pouvait pas s’arrêter pour chercher sa chaussure, et elle enveloppa l’autre chaussure dans son foulard. Quelques heures après, le roi et son entourage, menés par deux éléphants, arrivèrent à ce même endroit. Les pachydermes refusèrent d’entrer dans l’eau, baissèrent leurs défenses en barrissant.

Le roi ordonna à ses disciples d’aller explorer ce qui rebutait ainsi les animaux. L’un d’entre eux trouva la chaussure brodée et la porta au roi qui la regarda de près. Enfin, il dit : "La jeune fille qui portait une chaussure aussi belle que celle-ci doit elle-même être très belle. Allons à la fête et retrouvons-la ! Celle qui pourra la porter deviendra ma femme !" Il y eut beaucoup d’émotion quand les filles apprirent la décision du roi. Toutes attendaient impatiemment leur tour pour essayer la chaussure…


(À suivre)
 

Ông Ngoai/CVN

 

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