Syrie : pas de pourparlers face à face entre opposants et régime

Les opposants syriens ont refusé lundi 23 janvier de négocier en face à face avec les émissaires de Bachar al-Assad au premier jour des pourparlers de paix à Astana.

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Négociations entre le régime de Damas et les combattants opposants à l'hôtel Rixos, dans la capitale kazakhe, le 23 janvier

Les négociations à l'hôtel Rixos, dans la capitale kazakhe, rassemblent pour la première fois le régime de Damas et des combattants opposants. Lors des tentatives vaines de négociations à Genève en 2012, 2014 et 2016, des opposant syriens, souvent en exil, étaient assis en face de représentants de Bachar al-Assad. À Astana, ces opposants sont désormais cantonnés à un rôle de conseillers au service des opposants, émanation de l'insurrection sur le terrain.

Si les deux camps ont parlé pendant des semaines de négociations directes, les opposants ont finalement choisi à la dernière minute de ne pas faire face à la délégation du régime.

"La première session des négociations ne sera pas en face à face car le gouvernement n'a pas respecté jusqu'à présent ce à quoi il s'est engagé dans les accords du 30 décembre", instaurant un cessez-le-feu en Syrie, a indiqué Yehya al-Aridi, un porte-parole de la délégation des opposants.

Les opposants reprochent notamment aux forces gouvernementales de poursuivre les combats près de Wadi Barada, zone clé pour l'approvisionnement en eau de la capitale syrienne, Damas.

Des combats s'y sont déroulés dans la nuit de dimanche 22 janvier à lundi 23 janvier, ainsi que dans la région de Damas, où l'armée syrienne a repris le siège de Madaya, ville sous contrôle opposant près de la frontière libanaise, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

''Il s'agit de davantage que de (pérenniser) le cessez-le-feu. Il s'agit de mettre en place des mécanismes de surveillance et de responsabilité" en cas de violations, a expliqué un porte-parole des opposants, Ossama Abou Zeid.

Yehya al-Aridi a précisé que l'objectif était également d'améliorer l'accès à l'aide humanitaire dans les villes assiégées. "Ce serait une base forte qui pourra être poursuivie à Genève", a-t-il indiqué.

Les négociations d'Astana doivent poser les bases d'un règlement à même d'être approfondies lors de prochaines discussions de paix sous l'égide de l'ONU à Genève le 8 février.

L'objectif pour le régime est aussi de faire avancer une solution politique "globale" après près de six ans de guerre. Le président syrien a ainsi appelé les opposants à livrer leurs armes en échange d'une amnistie, à l'image des accords de "réconciliation" qui se traduisent par l'évacuation des combattants en échange de la fin des bombardements et des sièges des villes par les forces gouvernementales.

''Renforcer la confiance''

La délégation des opposants, à l'origine composée de huit membres, a été élargie à un total de 14 représentants auxquels s'ajoutent 21 conseillers, selon une source proche de l'opposition.

L'émissaire de l'ONU, Staffan de Mistura (droite), arrive à Astana pour les premiers pourparlers entre opposants syriens et émissaires de Bachar al-Assad, le 22 janvier au Kazakhstan.

Le chef de la délégation, Mohammad Allouche, qui est un responsable du groupe Jaich al-Islam (l'Armée de l'islam), est arrivé à Astana dimanche 22 janvier en compagnie d'une dizaine de chefs combattants.

"Nous sommes ici pour réaliser les demandes du peuple syrien. Il ne s'agit pas d'un remplacement du processus de Genève. Si nous ne croyions pas en une solution politique, nous ne serions pas venus à Astana", a déclaré Fares Bayouche de l'Armée d'Idleb.

Bachar Jaafari, qui mène la délégation du régime composée de dix émissaires, a pour sa part indiqué que les pourparlers devaient également servir à distancier les opposants considérés comme "modérés" des jihadistes de l'organisation État islamique et du front Fateh al-Cham (ex-Front al-Nosra, Al-Qaïda en Syrie), selon l'agence officielle syrienne SANA.

Les médias d'État syriens ont rapporté lundi 23 janvier que les émissaires de Damas s'étaient entretenus peu avant le début de la rencontre avec les Iraniens et l'envoyé spécial de l'ONU, Staffan de Mistura.

AFP/VNA/CVN

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