Syrie : les forces du régime entrent à Mayadine, un fief de l'EI

Les forces du régime syrien sont entrées vendredi 6 octobre dans la ville de Mayadine, l'un des derniers bastions du groupe État islamique (EI) en Syrie, à la faveur d'une vaste offensive soutenue par l'aviation russe.

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De la fumée au-desssus de Bughayliyah, près de Deir Ezzor, lors des combats des forces syriennes contre les jihadistes de l'EI, le 13 septembre 2017.
Photo : AFP/VNA/CVN

Mayadine a été décrite vendredi 6 octobre par une source militaire syrienne comme la "capitale sécuritaire et militaire" de l'EI dans la province pétrolière de Deir Ezzor (Est), dont la capitale éponyme est aussi sous le coup d'une offensive contre les jihadistes.

"Avec le soutien de l'aviation russe, les forces du régime sont entrées à Mayadine, et contrôlent des bâtiments dans l'ouest de la ville", a indiqué le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.

C'est notamment à Mayadine et Boukamal, deux villes situées dans la vallée de l'Euphrate qui s'étend jusqu'à la frontière irakienne, que les jihadistes ayant fui Raqa (Nord), où l'EI est acculé dans son dernier carré, ont trouvé refuge.

La ville de Raqa (Nord) est en effet la cible d'une offensive menée par les Forces démocratiques syriennes (FDS), des combattants kurdes et arabes soutenus par une coalition internationale conduite par Washington.

L'EI contrôle Mayadine, située à une quarantaine de kilomètres au sud de Deir Ezzor, depuis 2014, année où le groupe extrémiste avait conquis de vastes pans de territoires en Syrie et en Irak.

"Coup sévère"

Pour la source militaire syrienne, la perte de la ville représenterait un "coup sévère" pour l'organisation ultraradicale. "En dirigeant ses opérations vers Mayadine, l'armée veut mettre fin à la présence de l'EI dans toute la province", a-t-elle dit, précisant que "le contrôle de l'est de la province est une priorité".

L'un des objectifs des forces du régime est d'arriver jusqu'au champ pétrolier d'Al-Omar, au nord-est de Mayadine, selon l'OSDH.

Avant d'être détruit en octobre 2015 par des raids de la coalition internationale, ce champ pétrolier rapportait aux jihadistes entre 1,7 et 5,1 millions de dollars par mois (1,5 et 4,6 millions d'euros), selon la coalition.

Les jihadistes, qui contrôlent toujours plus de la moitié de la province de Deir Ezzor, sont sous le coup de deux offensives distinctes pour les en déloger.

D'un côté, les forces du régime, présentes sur la rive ouest de l'Euphrate, ont conquis le nord-ouest de la province de Deir Ezzor, et progressent désormais en direction du sud-est avec le soutien de l'aviation de l'allié russe.

Elles ont réussi en septembre à briser le siège imposé par les jihadistes à deux enclaves gouvernementales dans la ville de Deir Ezzor, et tentent actuellement de chasser les jihadistes du reste de la ville.

De l'autre, les FDS ont progressé depuis le nord de la province de Deir Ezzor, descendant en direction de la capitale provinciale, à l'est de l'Euphrate, sans toutefois s'en approcher trop près, selon l'OSDH.

L'organisation ultraradicale a perdu une grande partie des vastes régions conquises en Irak et en Syrie en 2014. Elle vient de perdre Hawija, le dernier grand centre urbain qu'elle contrôlait encore en Irak.

Vendredi 6 octobre, les forces du régime ont "mis fin à leurs opérations militaires dans l'est de la province de Homs", dans le Centre du pays, après avoir "éliminé les derniers regroupements" de l'EI dans "ce secteur de 1.800 km² qui a été libéré", selon l'agence officielle Sana.

Dans la province de Homs, l'EI contrôle toujours la ville d'Al-Qaryatayn, qu'il a repris le 1er octobre.

Victimes civiles

Les forces pro-gouvernementales dans la province de Deir Ezzoz, le 9 septembre 2017.
Photo : AFP/VNA/CVN

Déclenché en 2011, le conflit en Syrie s'est complexifié avec l'implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé. Il a fait plus de 330.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

Dans la lutte contre l'EI, les civils sont les victimes collatérales. Ces dernières semaines, des dizaines d'entre eux ont ainsi péri dans des raids aériens.

Jeudi 5 octobre, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s'est dit "préoccupé" par les centaines de civils tués en Syrie. "Depuis deux semaines, nous assistons à une intensification alarmante des opérations militaires qui a entraîné la mort de nombreux civils", déplorait dans un communiqué le CICR.

AFP/VNA/CVN

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