Syrie : le projet de force conjointe de la LA semble peu réaliste à court terme

La Ligue arabe (LA) a adopté le 12 février de nouvelles mesures visant à mettre fin à la crise syrienne, appelant à la création d'une force conjointe de maintien de la paix de l'ONU et de la LA, tout en décidant de mettre fin à sa propre mission d'observation.

L'organisation pan-arabe a également appelé à ouvrir des canaux de discussion avec l'opposition syrienne et à lui offrir un soutien politique et matériel sous diverses formes.

La Syrie a immédiatement rejeté ces initiatives. Il semble peu probable que la pression croissante exercée par la LA sur le gouvernement syrien puisse se révéler efficace à court terme pour mettre fin à la crise syrienne, ont relevé des analystes.

"La création d'une force conjointe peut contribuer à mettre un terme aux effusions de sang en Syrie, mais elle doit d'abord respecter certaines conditions", a indiqué Noha Bakr, professeur de sciences politiques à l'Université américaine du Caire.

"L'envoi d'une force de maintien de la paix ne peut être efficace qu'à la condition de se faire dans un pays où la violence a déjà pris fin. Or, la violence continue en Syrie, ce qui rend l'initiative de la Ligue arabe inutile", a expliqué Mme Bakr. "La deuxième condition est d'obtenir l'approbation du pays hôte, mais le président syrien n'acceptera jamais une telle mission", a-t-elle poursuivi.

Réunion des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe, le 12 février au Caire.

La LA a élaboré ce nouveau plan après avoir suspendu sa propre mission d'observation, en raison des conditions de sécurité qui règnent en Syrie. La mission arabe a d'ailleurs été beaucoup critiquée pour son incapacité à faire cesser la violence.

La LA, qui rassemble 22 pays membres, a exhorté les pays arabes à renforcer leurs sanctions économiques contre la Syrie et à cesser toute coopération diplomatique avec ceux qui représentent le régime syrien.

"Je ne pense pas que ces sanctions permettront de mettre fin à la crise syrienne", a déclaré Mme Bakr. Selon l'ONU, le bilan des violences en Syrie s'élèverait maintenant à plus de 5.400 morts. Des attentats-suicides visant les organes de l'État ont continué à causer de nombreuses victimes, un signal d'alarme qui témoigne pour la communauté internationale de la détérioration rapide de la situation dans le pays.

Lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères, le chef de la LA, Nabil al-Arabi, a déclaré que le moment était venu de prendre des "mesures décisives" pour "arrêter le carnage" dont le peuple syrien souffre depuis le début de l'année dernière. Ces termes ont été remarqués comme le langage le plus dur utilisé jusqu'à présent par le chef de la LA à propos de la question syrienne.

Cette nouvelle initiative de la LA fait suite au rejet d'un projet de résolution sur la Syrie au Conseil de sécurité de l'ONU, la Russie et la Chine ayant opposé leur veto. Dans ce projet de résolution, la LA souhaitait appeler le président syrien à transmettre son pouvoir au vice-président afin de préparer la voie à la formation d'un gouvernement d'unité nationale.

XINHUA/VNA/CVN

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