Syrie : la Turquie autorise les États-Unis à utiliser ses bases contre l'EI

La Turquie a décidé d'autoriser les États-Unis à utiliser ses bases aériennes pour lutter contre l'organisation État islamique (EI), a indiqué dimanche 12 octobre un responsable américain, alors que Washington poussait ces derniers jours Ankara à s'impliquer davantage dans la lutte contre le groupe islamiste en Syrie.

>>Syrie : l'EI progresse dans Kobané, Washington presse Ankara d'agir 

Des blindés turcs patrouillent le 12 octobre près de Kobané. Photo : AFP/VNA/CVN

L'armée de l'air américaine utilise depuis longtemps la grande base d'Incirlik, dans le Sud de la Turquie, mais jusqu'à présent les avions américains employés pour les frappes contre l'EI décollent des bases aériennes d'Al-Dhafra aux Émirats arabes unis, d'Ali al-Salem au Koweït et d'Al-Udeid au Qatar.

"Les détails de l'utilisation (des bases turques pour la lutte contre l'EI) sont toujours en cours d'élaboration", a déclaré un responsable américain de la défense, parlant sous le couvert de l'anonymat.

Washington exprimait dernièrement sa frustration devant les réticences de la Turquie, allié des États-Unis au sein de l'OTAN, à s'engager militairement en Syrie.

Bataille cruciale

Sur le terrain, les jihadistes de l'EI ont envoyé dimanche 12 octobre des renforts vers Kobané, où les forces kurdes leur opposent une résistance farouche dans cette ville du Nord de la Syrie devenue aux yeux du monde le symbole de la lutte contre l'EI. Les combattants kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) ont progressé dimanche 12 octobre d'une cinquantaine de mètres en direction de leur QG d'où ils ont été délogés vendredi 10 octobre, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

L'EI a tiré 11 roquettes sur le centre de Kobané, frontalière de la Turquie, a précisé cette ONG. La situation reste à l'avantage des jihadistes, plus nombreux et mieux armés. Ils contrôlent environ 40% de la ville, particulièrement le secteur est et des quartiers dans le Sud et l'Ouest.

De la fumée s'élève au dessus de Kobané théâtre de violents combats entre les jihadistes de l'EI et les forces kurdes, le 12 octobre.

La défense acharnée des forces kurdes a néanmoins contraint l'EI à faire venir des renforts en provenance de Raqa et Alep, leurs bastions du nord syrien, selon l'OSDH. "Ils envoient même des hommes qui n'ont pas beaucoup d'expérience du combat", a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH. "Il s'agit bien d'une bataille cruciale pour eux. S'ils n'arrivent pas à prendre Kobané, cela va porter un coup dur à leur image (...). Ils ont mis tout leur poids dans cette bataille".

Les défenseurs de Kobané, eux, ne peuvent recevoir de renforts car la Turquie bloque sa frontière, empêchant notamment des Kurdes de ce pays de se porter au secours de leurs camarades assiégés.

Cette attitude d'Ankara a provoqué ces derniers jours des émeutes pro-kurdes en Turquie, qui ont fait au moins 34 morts.

Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a toutefois confirmé dimanche 12 octobre que son pays allait renforcer les capacités militaires de l'opposition modérée syrienne.

Comment faire pour empêcher un massacre de civils ?

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a réitéré sa "profonde inquiétude sur la situation dans et autour" de Kobané et a appelé "toutes les parties à se lever pour empêcher un massacre de civils".

Le secrétaire d'État américain John Kerry, en visite au Caire, a qualifié de "tragédie" la situation mais a précisé que l'approche de la coalition par rapport à Kobané "ne définit pas (sa) stratégie" globale contre l'EI.

Kobané sera vraisemblablement au centre mardi 14 octobre d'une réunion à Washington des chefs militaires de 21 pays de la coalition, qui vont faire le point sur leur stratégie anti-EI près de trois mois après le déclenchement de la campagne aérienne en Irak et près de trois semaines après le début des raids sur la Syrie.

Les jihadistes contrôlent de larges territoires dans ces deux pays, sur lesquels ils ont instauré un "califat".

Par ailleurs, l'EI a revendiqué trois attaques suicide qui ont tué à Qara Tapah (Nord) 40 personnes, pour la plupart d'anciens soldats des forces kurdes qui voulaient se réengager pour lutter contre l'EI.

AFP/VNA/CVN

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