Symbolique du dragon en Asie

Le dragon est un animal imaginaire inventé par les hommes pour symboliser leurs ignorances et leurs peurs.

Les hommes se sont servis du dragon pour expliquer les phénomènes naturels. Maléfique et ravisseur de princesses occidentales au Moyen Âge, symbole de vie et de puissance en Chine, protecteur en Indonésie, gardien des sabres au Japon... Le dragon est une créature fantastique.

Le dragon oriental symbolise le bien. Il est à la fois craint et respecté, car il est le maître des éléments et de la puissance de la nature. En Asie, les dragons existent sous des formes et des noms différents. Les dragons d’Asie sont décrits comme composés de plusieurs parties, appartenant à des animaux différents.

Chine : le Long

Le dragon chinois est représenté avec un corps en serpentin et une large gueule barbue. C'est une chimère composée de neufs animaux différents : les cornes du cerf, les oreilles du bœuf, une tête de chameau, des yeux de diable, un cou de serpent, des viscères de tortue, des serres de vautour, des pieds de tigre et son corps est couvert d'écailles de carpes (117 au total, soit 81 mâles et 36 femelles). Sa voix est semblable au son de casseroles et grâce à sa crête, le dragon chinois peut voler sans aile. Dans la société chinoise, le chiffre 9 est considéré comme chanceux.

Un dragon chinois en verre dans un magasin de Shanghai (Est de la Chine).

Dans la mythologie chinoise comme dans d'autres pays, le mythe du déluge existe. Provoqué par "Kong-Kong", un dragon noir parfois représenté comme un serpent à tête humaine, il aurait renversé d'un coup de corne un des piliers du monde et ainsi renversa le ciel et la terre, provoquant le déluge.

Le dragon chinois symbolise le bien. Animal bénéfique, au même titre que le Phénix, la Licorne et la Tortue, considérés comme des animaux célestes et surnaturels dans la Chine ancienne. Ils présagent de bonnes nouvelles.

La force et le pouvoir : le dragon chinois, symbole impérial, était le signe de l'empereur de la Chine. Seul l'empereur pouvait porter l'image du dragon, notamment sur ses vêtements de cérémonie. Le dragon pouvait aussi incarner le vœu de fidélité à l'empereur et à sa dynastie. Le dragon chinois ayant une longévité exceptionnelle symbolise aussi l'immortalité.

Les dragons jouent un rôle essentiel dans l’agriculture en Chine. Gardiens des eaux, ils sont plutôt bienfaisants, mais ils peuvent être maladroits, se tromper de tâche, s’endormir, voire même s’enivrer, et c’est alors la catastrophe : le fleuve déborde, la tempête ravage les côtes, ou bien les sources tarissent, la sécheresse menace. Il faut alors les rappeler à l’ordre, ou même les punir : si la pluie tarde trop malgré les prières, on sort la statue du dragon hors de son temple pour l’exposer au grand soleil, car il est bien connu que les dragons n’aiment pas trop le soleil…

Une danse du dragon dans Hongkong (Chine).

Dragon indien

En Inde, des dragons à tête humaine surmontée d’un capuchon à tête de cobra, les nagas, sont les habitants du domaine souterrain où ils gardent jalousement les trésors de la Terre. Ils ont pour ennemis naturels des vautours mythiques appelés Garudas, dragons aériens opposés au Nagas, dragons des eaux et de la terre.

Dragon Indien.

Corée : le Yong

Le dragon coréen est dérivé de son pendant chinois. Comme lui il est associé à l'eau et à l'agriculture, amenant les nuages et la pluie. Par conséquent les dragons coréens habitent généralement les fleuves, les lacs, les océans ou même les profonds des hautes montagnes.

Le Yong de la Corée.

Le dragon coréen possède certains traits caractéristiques comme par exemple la présence d'une longue barbe et l'absence d'ailes. Il est fort semblable en apparence aux dragons des mythologies chinoises et japonaises, découlant tous à l'origine du dragon chinois.

Occasionnellement le dragon est dépeint comme portant une orbe du nom de Yeo-ui-ju dans l'une ou plusieurs de ses griffes. Ceux capables de manier le Yeo-ui-ju sont bénis et possèdent seuls les capacités d'omnipotence et de création. Ce sont ceux qui possèdent 4 doigts (et donc un pouce pour tenir l'orbe), assez sages et puissants pour utiliser les orbes. Comme pour le dragon chinois, le chiffre 9 est lié aux dragons coréens possédant 81 (9x9) écailles sur leur dos.

Le symbole du dragon fut utilisé intensivement dans la mythologie et l'art coréen. Au niveau politique, le dragon représente, comme dans d'autres empires asiatiques, l'empereur, lui-même associé à la pluie et l'agriculture. Il fut dès lors interdit à ceux utilisant le titre de « roi » (Wang) d'arborer des ornements en forme de dragon. On leur associait traditionnellement le Fenghuang.

Japon : le Ryù

Le dragon japonais porte le nom de ry? ou tatsu. Bien qu'il se distingue des autres dragons orientaux par quelques traits physiques, sa symbolique et ses attributions sont semblables à ceux-ci.

Décorations dans la rue de Asakusa à Tokyo pour fêter l’année du Dragon.

Comme les autres dragons asiatiques, le dragon japonais est une créature serpentine apparentée au long chinois. Tout comme lui il est dépeint comme aptère, et possédant de courtes pattes griffues ainsi qu'une tête portant des cornes ou des bois. Mais le ry? se distingue généralement des autres dragons asiatiques du fait qu'il ne possède que 3 orteils contrairement au lóng ou au ryong.

Il est associé aux étendues d'eau, aux nuages ou au ciel. En premier lieu on les relie à la mer, le Japon entouré par l'océan étant moins enclin à la sécheresse que la Chine. Les dragons japonais ont tendance à être plus fins et à voler moins souvent que leurs pendants vietnamiens, coréens ou chinois, ce qui les font davantage passer pour apparentés aux serpents.

Les sculptures de dragons peuvent aussi être utilisées pour décorer l'extérieur des temples bouddhistes et taoïstes de Chine, Corée, Viêt Nam ou Japon. Ils représentent les obstacles humains de la vie qui doivent être traversés avant d'atteindre l'illumination.

Dans les rues de Yokohama, près de Tokyo (Japon).

  CTV/CVN

 

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