Sri Lanka : démission en bloc du gouvernement après l'échec du couvre-feu

Le gouvernement du Sri Lanka, à l'exception du président et du Premier ministre, a démissionné dimanche soir 3 avril, après un blocage des réseaux sociaux qui a échoué à empêcher les rassemblements contre le pouvoir et la crise économique sans précédent qui frappe le pays.

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Des soldats sri lankais montent la garde à Colombo, le 31 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les manifestations au Sri Lanka, pays d'Asie du Sud-Est de 22 millions d'habitants, sont provoquées par de graves pénuries de biens essentiels, une forte inflation et de longues coupures de courant.

Lors d'une réunion dimanche soir 3 avril, tous les 26 ministres ont présenté leur démission au président Gotabaya Rajapaksa et à son frère, le Premier ministre Mahinda Rajapaksa, a indiqué à des journalistes le ministre de l'Éducation Dinesh Gunawardena.

"Tous les ministres ont présenté leur lettre de démission afin que le président puisse constituer un nouveau gouvernement", a déclaré M.Gunawardena, ajoutant que la décision avait été prise après des discussions sur la crise économique.

Ce coup de théâtre intervient alors que des milliers de personnes ont défié dimanche le couvre-feu, décrété jusqu'à lundi matin 4 avril par le gouvernement, afin de protester et demander le départ de la famille Rajapaksa, revenue au pouvoir en novembre 2019.

Le président Gotabaya Rajapaksa avait imposé l'état d'urgence vendredi 1er avril, au lendemain de la tentative de la foule de prendre d'assaut sa résidence dans la capitale Colombo.

Twitter, Facebook, Whatsapp, YouTube et Instagram avaient été rendus inaccessibles dans tout le pays, un blocage dénoncé par la principale alliance de l'opposition, le Samagi Jana Balawegaya (SJB).

Avant que ce blocage ne prenne effet, des militants anonymes avaient lancé sur internet des appels à de nouvelles manifestations massives dimanche 3 avril.

Malgré la censure, plusieurs centaines de personnes, avec à leur tête des députés d'opposition, se sont rassemblées dimanche devant la résidence du chef de l'opposition, Sajith Premadasa, et se sont dirigées vers la place de l'Indépendance à Colombo, défiant le couvre-feu.

Ils ont été rapidement empêchés d'avancer par des militaires et policiers armés de fusils d'assaut. Un face-à-face tendu les a opposés pendant environ deux heures, avant que la foule se disperse pacifiquement.

"Le président Rajapaska ferait mieux de se rendre compte que la marée s'est déjà retournée contre son régime autocratique", a déclaré Harsha de Silva, député du SJB, prévenant : "Nous ne pouvons tolérer une prise de pouvoir militaire".

Manifestations

Un militaire monte la garde à un contrôle dans une rue de Colombo, le 3 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le blocage de Twitter, Facebook, Whatsapp, YouTube et Instagram a été levé plus tard dans la journée.

Le blocage des réseaux sociaux n'a pas empêché de petites manifestations de se dérouler dans d'autres villes du pays, en général dans le calme. La police a utilisé le gaz lacrymogène pour disperser des étudiants dans la ville de Peradeniya (Centre).

Les rues de Colombo sont restées largement désertes dimanche 3 avril, à l'exception de la manifestation de l'opposition et des files de véhicules devant les stations-services.

Les manifestations de masse prévues dimanche 3 avril ont reportées à lundi 4 avril, après la levée du couvre-feu.


AFP/VNA/CVN

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